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Ryōkan

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Ryōkan
良寛
Description de cette image, également commentée ci-après
Autoportrait de Ryōkan, avec poème calligraphié de sa main.
Nom de naissance Eizō Yamamoto
Alias
Ryōkan Taigu
Naissance
Izumozaki (Province d'Echigo)
Décès (à 73 ans)
Shimazaki (Province d'Echigo)
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture japonais
Genres

Ryōkan Taigu (大愚 良寛, Taigu Ryōkan?, 1758-1831) est un moine bouddhiste de l'école zen Sôtô, ermite, poète et calligraphe japonais. Né Eizō Yamamoto (山本 栄蔵, Yamamoto Eizō?), il est connu sous son nom de moine, Ryōkan (良寛?, signifiant « Grand-Cœur »), mais aussi sous celui de Taigu (大愚, Taigu?, c'est-à-dire « Grand idiot ») .

Ryōkan est l'une des grandes figures du bouddhisme zen de la période Edo. Au Japon, sa douceur et sa simplicité ont fait de lui un personnage légendaire.

Sa vie d'ermite est souvent la matière de ses poèmes. Un soir que sa cabane a été dépouillée de ses maigres biens, il compose ce qui deviendra son haïku le plus connu et dont il existe de nombreuses traductions en diverses langues ; en voici deux en français :

« Le voleur parti / n'a oublié qu'une chose – / la lune à la fenêtre. »

— (trad. Titus-Carmel, 1986)[1]

« le voleur / a tout pris sauf / la lune à la fenêtre »

— (trad. Cheng et Collet, 1994)[2]

Ryōkan est né en 1758, à Izumozaki, petite localité sur la côte ouest du Japon, dans la province d'Echigo ('actuelle préfecture de Nīgata). Sa mère est originaire de l'île de Sado, à une cinquantaine de kilomètres de la côte de la province d'Echigo[3]. Ryôkan reçoit le nom de Eizō (栄蔵?). Il est l'aîné de dix enfants, et sa famille est membre du clan des Yamamoto (山本, Yamamoto?)[4],[5],[6],[Note 1], mais le clan a pris pour nom de maison (yagō) Tachinaba (« oranger »)[3]. Âgé de 22 ans à la naissance de son fils, le père de Ryôkan deviendra un fin lettré, sous le nom de plume de Inan, auteur de haïkus qui lui vaudront une certaine notoriété[5],[7]. A l'âge de sept ans, Eizô étudie à l'école rattachée au temple zen sôtô du Kyosho-ji qui se trouve dans les environs, puis à partir de 1768 dans une autre école des environs fondée et dirigée par Ômori Shiyô, un grand lettré de la région qui dispense un enseignement confucianiste. Ryokan reçoit ainsi une formation de base en japonais et en chinois[8],[9].

Il semble avoir été un enfant studieux et tranquille, passant de longues heures à lire les Analectes de Confucius. Sa famille était aisée et il a grandi dans une atmosphère à la fois littéraire et religieuse — d'ailleurs, deux de ses frères et une de ses sœurs sont devenu des religieux bouddhistes[7].

Ordination monastique

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Statue de Ryōkan érigée devant le Ryôkandô, petit bâtiment érigé à l'endroit où s'élevait la maison dans laquelle le poète est né. La statue fait face à la mer.

En 1775, à dix-sept ans, il quitte l'établissement confucianiste et, après que son père eut tenté — sans succès — de l'initier à la fonction de chef de village, il retourne au Kyosho-ji ou il reçoit l'ordination mineure, devenant ainsi novice. Contrairement aux autres novices, il pratique fréquemment zazen. Et en 1779, à vingt et un ans, il reçoit la grande ordination et devient pleinement moine dans la tradition zen sôtô. Il est ordonné, sous le nom de Ryôkan, par un maître du nom de Dainin Kokusen (1723-1791), qui était de passage dans le temple. Lorsque Kokusen quitte le temple, Ryôkan le suit et parcourt durant cinq mois en sa compagnie les 1 200 kilomètres qui les séparent du temple de Kokusen, le Entsû-ji, dans la province de Bitchû (actuelle préfecture de Okayama) dans le sud du pays. Ce temple passait alors pour être encore plus strict que le Eihei-ji, fondé par Dôgen[10],[11].

Au Entsû-ji

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Ryôkan passe douze années dans ce temple, au cours desquelles il étudie le waka, la poésie chinoise, les vers « enchaînés » (renga) ainsi que la calligraphie[7]. En 1790, Kokusen lui confère le nom Ryôkan Taigu[Note 2] et veut en faire son successeur. Cependant Ryôkan ne veut pas assumer une telle charge, et son maître choisit donc un autre successeur. Mais les celui-ci et Ryôkan ne s'entendent guère. En outre, la vie en communauté et ses contraintes ainsi que l'évolution de l'institution monastique zen (prise dans les contraintes de l'État et les conflits hiérarchiques) lui conviennent de moins en moins, et à la mort de Kokusen, en 1791, Ryôkan préfère quitter le monastère[12].

Vagabondage

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Commence alors une période de cinq années (1791 à 1796) de vagabondage à travers le Japon, durant lesquelles il mène une vie de moine mendiant itinérant[13],[Note 3].

Il finit par s'installer, à l'âge de 40 ans, sur les pentes du mont Kugami, non loin de son village natal, et prend pour domicile une petite cabane au toit de chaume, Gogōan.

« Dans la forêt verdoyante, / mon ermitage. / Seuls le trouvent / ceux qui ont perdu leur chemin.

Aucune rumeur du monde, / le chant d'un bûcheron, parfois.

Mille pics, dix mille ruisseaux, / pas une âme qui vive. »

Autoportrait de Ryôkan avec un poème intitulé Inscrit sur mon autoportrait en train de lire sous la lampe : « en ce monde / de me mêler à la foule / je n'évite pas / mais au passe-temps de la solitude / je suis bien meilleur  »[14]. Début du XIXe siècle, copie avant 1970.

Mendiant chaque jour sa nourriture selon la stricte règle monacale et pratiquant assidûment la méditation assise ou zazen, Ryōkan cependant ne célèbre aucun rituel ni ne dispense aucun enseignement. Jamais non plus il n'évoque un point de doctrine ou ne fait état d'un quelconque éveil, petit ou grand. En été, il se promène ; en hiver, il souffre, trop souvent, du froid, de la faim et la solitude. Parti pour mendier, il s'attarde pour jouer à cache-cache avec les enfants de ses voisins, cueillir un brin de persil au bord d'un sentier, soigner un malade au village, ou partager un flacon de saké avec les fermiers du pays.

Michel Mohr suggère que le fanatisme d'un de ses maîtres, Gentō Sokuchū, qui s'est employé à « purifier » l'école Sōtō, a peut-être conduit Ryōkan à choisir la voie du moine itinérant, sans lien avec aucun temple[15].

Demain ?
Le jour suivant ?
Qui sait ?
Nous sommes ivres
de ce jour même.

Les calligraphies de Ryōkan, aujourd'hui très prisées par les musées, suscitaient déjà bien des convoitises autour de lui. Aussi, chaque fois qu'il va en ville, c'est à qui, petit boutiquier ou fin lettré, se montrera le plus rusé pour lui soutirer quelque trésor issu de son pinceau. Ryōkan, qui a pour modèle Hanshan, le grand ermite chinois de la dynastie Tang, calligraphe et poète comme lui, n'en a cure.

Moine benêt l'an passé,
cette année tout pareil.
Tombe de Ryōkan. Temple Ryusenji (Shimazaki, Nagaoka, préfecture de Niigata).

Au bout de vingt ans passés dans la forêt, affaibli par l'âge, Ryōkan doit quitter Gogōan. Il trouve alors refuge dans un petit temple un peu à l'écart d'un village. Il soupire après la montagne, compare sa vie à celle d'un oiseau en cage. À l'âge de 70 ans, il s'éprend d'une nonne appelée Teishin, elle-même âgée de 28 ans. Ils échangent de tendres poèmes. À Ryōkan qui se lamente de ne pas l'avoir vue de tout l'hiver, Teishin répond que la montagne est voilée de sombres nuages. Ryōkan lui réplique qu'elle n'a qu'à s'élever au-dessus des nues pour voir la lumière. Il meurt entre ses bras le , âgé de 72/73 ans.

Son mode de vie non conformiste, sa totale absence de religiosité, ont suscité bien des querelles d'érudits. Son bouddhisme était-il authentique ? Était-il oui ou non un homme éveillé ? À ces questions, Ryōkan, pour qui le zen ne pouvait être que profonde liberté, avait livré sa réponse :

Que laisserai-je derrière moi ?
Les fleurs du printemps,
le coucou dans les collines,
et les feuilles de l'automne.

Notes et références

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  1. En réalité, ses parents eurent un autre garçon avant lui, qui mourut à l'âge de dix ans. Selon A.-L. Colas (La Rosée du Lotus, 2002, p. 9), les biographes n'en parlent guère, et Ryôkan est en général considéré comme l'aîné.
  2. Ryōkan Taigu (大愚 良寛, Taigu Ryōkan?, « esprit simple au grand cœur », ou litt. « grand benêt bien gentil »)
  3. Watson, 1977 mentionne la même durée. En revanche, A.-L. Colas, 2002 parle de dix ans, tout comme Collet et Cheng, 2012. Nous avons retenu la première leçon de cinq ans.

Références

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  1. Voir Bibliographie: Traduction, Les 99 haiku de Ryōkan, 1986.
  2. Voir Bibliographie: Traductions, Pays natal, 1994.
  3. a et b Ishigami-Iagolnitzer 1991, p. 27
  4. (en) Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , xxxii + 1265 (ISBN 978-0-691-15786-3), p. 724-725
  5. a et b Alain-Louis Colas, « Vie de Ryôkan » in La Rosée d'un lotus, 2002, p. 9. (V. Bibliographie)
  6. (en) Helen J. Baroni, The Illustrated Encyclopedia of Zen Buddhism, New York, The Rosen Publishing Group, , xxi, 426 p. (ISBN 978-0-823-92240-6, lire en ligne), p. 270
  7. a b et c Stevens 2006, p. L'édition utilisée n'est pas paginée.
  8. A.-L. Colas, « Vie de Ryôkan » in La Rosée d'un lotus, 2002, p. 10.
  9. Watson 1977, p. 2
  10. A.-L. Colas, « Vie de Ryôkan » in La Rosée d'un lotus, 2002, p. 11.
  11. Watson 1977, p. 2-3
  12. Cheng et Collet, 2012, p. 17-18.
  13. Ishigami-Iagolnitzer 1991, p. 89
  14. Trad. par CHENG Wing-Fun et Hervé Collet, 2012, p. 33. (V. Bibliographie)
  15. Mohr 2000, p. 245

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Éditions en japonais

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  • Hachisu no tsuyu (蓮の露?, trad. La Rosée d'un lotus) — Compilation posthume par sa compagne Teishin, 1835.
  • Ryōkan no haiku (良寬の俳句?, litt. « les haïkus de Ryōkan », trad. Les 99 haiku de Ryōkan), éd. Yukawa Shobō, 1977

Traductions en français

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Sauf indication contraire (telle l'anthologie de 1978), toutes les traductions sont directement depuis le japonais.

  • (ja) + (fr) Les 99 haiku de Ryōkan (trad. Joan Titus-Carmel de Ryōkan no haiku), éditions Verdier, 1986, 98 p. (ISBN 2-864-32053-3)
  • (ja) + (fr) Le Moine fou est de retour (trad. CHENG Wing-Fun et Hervé Collet), Millemont, Moundarren, 1989 (ISBN 2-907312-02-2) — Sélection de sa poésie chinoise, précédée d'un portrait
  • (ja) + (fr) Recueil de l'ermitage au toit de chaume. Portrait et tankas (trad. CHENG Wing-Fun et Hervé Collet), Millemont, Moundarren, 1994 96 p., (ISBN 2-907-31224-3) — Sélection de sa poésie waka, précédée d'un portrait
  • (ja) + (fr) Pays natal (trad. CHENG Wing-Fun et Hervé Collet), Millemont, Moundarren, 1994, 82 p. (ISBN 2-907-31225-1) — Sélection de sa poésie haiku, précédée d'un portrait
  • (fr) Contes zen : Ryôkan, le moine au cœur d'enfant (trad. par Claire S. Fontaine et Kasono Mitsutane), Paris, Courrier du livre, 2001, 233 p.
  • (ja) + (fr) La Rosée d'un lotus (trad. de Hachisu no tsuyu, présentation et notes par Alain-Louis Colas), Paris, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient » n° 104, 2002, 236 p. — Recueil posthume préfacé, compilé et publié par Teishin. Waka et de longs poèmes, ainsi que des poèmes échangés entre Ryôkan et Teishin Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (ja + fr) Ryôkan et Teishin (trad. de Hachisu no tsuyu, présentation et notes par Alain-Louis Colas), La Rosée d'un lotus, Paris, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient  » (no 104), , 236 p. (ISBN 978-2-070-76560-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Recueil posthume préfacé, compilé et publié par Teishin. Waka et de longs poèmes, ainsi que des poèmes échangés entre Ryôkan et Teishin.
  • (fr) Le Chemin vide : vie et poèmes d'un moine Zen (traduit par Catherine Yuan et Erik Sablé ), Paris, Dervy, coll. « Chemins de sagesse », 2003, 108 p. (ISBN 978-2-844-54210-6) — Choix de poèmes précédés d'une biographie.
  • (ja + fr) Ryôkan. Moine errant et poète. Portrait et poèmes , (trad. avec un « Portrait biographique » (p. 11-33) par CHENG Wing-Fun et Hervé Collet), Paris, Albin Michel, coll. « « Spiritualités vivantes » » (no 265 [Inédit]), , 335 p. (ISBN 978-2-226-24073-6). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Comprend : Poèmes chinois (p. 57-161), Wakas (p. 163-257), Haïkus (p. 259-335). Wakas et Haïkus sont accompagnés du texte en japonais; les poèmes chinois sont donnés seulement en traduction.
  • (ja) + (fr) Poèmes de l'ermitage (« Sôdô shishù ») (trad. avec introduction et notes par Alain-Louis Colas ; bilingue chinois classique [avec lecture japonaise, transcription phonétique], Gouville-sur-Mer, Le Bruit du temps, 2017, 332 p. (ISBN 978-2-35873-110-2) — 181 poèmes qui appartiennent à un manuscrit autographe connu sous le titre Poèmes de l'Ermitage.
  • (ja + fr) Avertissements. Suivi de Histoires curieuses touchant le maître de zen Ryôkan (trad. Alain-Louis Colas), Gouville-sur-Mer, Le Bruit du temps, , 190 p. (ISBN 978-2-358-73111-9)
    Les Avertissements sont quatre listes (sur un total de vingt) de brefs propos tenus par Ryôkan, principalement sur le mésusage de la parole. Les Histoires curieuses sont dues à Kera Yoshishige (1810-1859).
  • (ja) + (fr) Ô pruniers en fleurs (« Ume no hana »), (trad. Alain-Louis Colas ; bilingue chinois classique [avec lecture japonaise, transcription phonétique]), Paris, Gallimard, coll. « Folio bilingue », 2018, 144 p. (ISBN 978-2-072-78501-6), éd. illustrée; (fr) Rééd. coll. « Folio sagesses », 2019, 112 p. (ISBN 978-2-072-86157-4) / Cette dernière éd. reprend de La Rosée d'un lotus, les textes du seul Ryôkan avec leurs notes, la préface de Teishin, ainsi que les chronologies de Ryôkan et Teishin. S'y ajoute un bref essai intitulé « La poésie de Ryôkan ». Le titre retenu pour l'ouvrage est le premier vers du premier poème du recueil.
  • Dominique Blain (ill. Guy Seika), Ryokan moine du ciel, Paris, Deux Océans, , 155 p. (ISBN 978-2-866-81211-9)

Dans diverses anthologies

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  • Haïku (retraduit de l'anglais par Roger Munier, d'après R. H. Blyth (en), 1950-1952; préface d'Yves Bonnefoy), Paris, Fayard, coll. « Documents spirituels », 1978, 210 p. ; rééd. 2006, Haïkus : Anthologie, Paris, Seuil, coll. « Points poésie » no 1450, 231 p., (ISBN 978-2-020-86387-2), 116 auteurs, 568 haïkus (dont trois de Ryōkan)
  • (ja) + (fr)2002 : Haiku : anthologie du poème court japonais (traduit par Corinne Atlan et Zéno Bianu ; texte français seulement), Paris, Gallimard, coll. « Poésie » no 369, 239 p. (ISBN 978-2-070-41306-5), 133 auteurs, 504 haïkus (dont dix de Ryōkan)

Traductions en anglais

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  • (en) Burton Watson, Ryokan. Zen Monk-Poet of Japan, New York, Columbia University Press, coll. « Translations from the Oriental classics », (réimpr. 1992), 121 p. (ISBN 0-231-04414-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Nobuyuki YUASA (Selected and translated with an Introduction, Biographical Sketch and Notes by N.Y.), The Zen Poems of Ryokan, Princeton, Princeton University Press, coll. « Princeton Library of Asian Translations », (réimpr. 2014), xi + 218 p. (ISBN 0-691-06466-0)
  • (en) Ryuichi ABE et Peter Haskel, Great Fool: Zen Master Ryokan: Poems, Letters, and Other Writings, Honolulu, University of Hawaii Press, , xv + 294 p. (ISBN 978-0-824-81777-0, lire en ligne)
  • (en) John Stevens (Translation and Introduction), One Robe, One Bowl. The Zen Poetry of Ryōkan, Boston - London, Weatherhill, (1re éd. 1988), 88 p. (ISBN 978-0-834-80570-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Kazuaki Tanahashi, Sky Above, Great Wind: The Life and Poetry of Zen Master Ryokan, Boston, Shambala, , 224 p. (ISBN 978-1-590-30982-7)
  • (en) Ryuichi Abe et Peter Haskel (translated with essays (p. 3-87) by Ryuichi Abe and Peter Haskel), Great Fool: Zen Master Ryokan: Poems, Letters, and Other Writings, Honolulu, University of Hawaii Press, , xv + 294 p. (ISBN 978-0-824-81777-0, lire en ligne)

Liens externes

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