Massif du Garlaban
Massif du Garlaban | ||
Localisation du massif du Garlaban dans le département des Bouches-du-Rhône. | ||
Géographie | ||
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Altitude | 731 m, Butte des Pinsots | |
Massif | Chaîne pyrénéo-provençale | |
Administration | ||
Pays | France | |
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | |
Département | Bouches-du-Rhône | |
Géologie | ||
Âge | Mésozoïque | |
Roches | Calcaire | |
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Le massif du Garlaban est un massif calcaire situé en Provence, à l'est de Marseille et datant de la fin du Mésozoïque. Il surplombe la vallée de l'Huveaune et la plaine d'Aubagne dans le département français des Bouches-du-Rhône. Il culmine à 731 mètres mais son plus célèbre sommet, le Garlaban, s'élève à 714 mètres d'altitude.
Toponymie
[modifier | modifier le code]L'étymologie du nom est relativement incertaine.
Le nom de Garlaban pourrait avoir pour origine l'utilisation qui a été faite de sa position stratégique, surplombant la vallée de l'Huveaune et l'accès par l'est vers Marseille, traduite par deux mots provençaux :
- gardia, vigie, poste d'observation, lieu de garde qui renvoie à son utilisation comme poste de surveillance des alentour et à la reconnaissance de sa silhouette par les marins ;
- laban, grotte, dont le massif regorge[1].
Le fait est que sur le cadastre de 1824, le mont est orthographié Gardelaban, ce qui semble conforter cette thèse[2].
Peu après, à la fin du XIXe siècle, dans son dictionnaire français/occitan Lou Tresor dóu Felibrige paru en 1886, le juriste et félibrige Frédéric Mistral (1830-1914) prétend que le nom aurait été utilisé pour la première fois par les navigateurs phéniciens, lesquels savaient approcher de Marseille à la vue de sa couronne de rochers blanc-bleus, et proviendrait de l'association des mots[3] gar ou guer — « sommet » en langue basque, très ancienne peuplade du Navarrais, et également en arabe — et laban, « blanc » en hébreu.
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation, topographie
[modifier | modifier le code]Le massif doit son nom à son plus célèbre sommet, le Garlaban, 714 m d'altitude. Cependant, son point culminant est la butte des Pinsots, 731 m, située derrière le Garlaban et de ce fait peu visible. Sa structure tabulaire entaillée par un ensemble de vallons parfois ravinés (Grand Vallon, ravin de Garlaban, vallons de Passetemps, des Escaouprès, de l'Amandier), est arrétée parfois abruptement à l'est, ce qui donne une relative uniformité au massif, avec la barre rocheuse du Saint-Esprit parsemée de plusieurs sommets, dont la tête Ronde, le Cante-Perdrix et la tête Rouge, ainsi dénommée à cause de sa forme et sa couleur ocre due à la présence de bauxite, exploitée au XIXe siècle, ou le Taoumé, relief en couronne abritant la grotte du Grosibou des romans La Gloire de mon père et Le Château de ma mère de Marcel Pagnol.
Le Garlaban lui-même est largement visible depuis le Sud-Est du département des Bouches-du-Rhône : de Marseille à toute la vallée de l'Huveaune, au sud, de l'autoroute de Toulon à celle d'Aix-en-Provence, le rocher s'impose au regard.
Il est bordé à l'ouest par le massif de l'Étoile.
Géologie
[modifier | modifier le code]Sa formation est attribuée à des plissements de terrain datant du Crétacé supérieur.
Écosystèmes
[modifier | modifier le code]Le massif du Garlaban est couvert de garrigues, pinèdes et forêts méditerranéenes dont les essences sont propices aux incendies dont ceux de 1918, 1942, 1979 (plus de 3 000 hectares), 1983 (plus de 1 500 hectares), 1997 (le grand feu de Marseille a ravagé plus de 3 000 hectares de forêt dont une partie dans le Garlaban). Son altitude modeste ne permet pas le développement d'étages de végétation typés.
Quatre espèces dominent : le pin d'Alep, majoritaire, le pin sylvestre, le chêne vert et le chêne pubescent ou chêne blanc. La garrigue est composée de cade, romarin, thym, Chêne kermès, Immortelle d'Italie, etc.
Histoire
[modifier | modifier le code]Des fouilles dans les grottes des massifs de Garlaban et de l'Étoile ont révélé une occupation humaine notamment dans la baume Sourne, au vallon et aven de Gages, sur le territoire d'Allauch) et à la Montade, sur le territoire de Plan-de-Cuques, dès le Néolithique supérieur. Ce dernier lieu-dit, a donné son nom à une période préhistorique : le Montadien, car il a livré un crâne datant de 4 000 ans portant les marques d'une trépanation exceptionnellement importante et en partie cicatrisé, ce qui témoigne de la réussite de l'opération[4].
Arts et littérature
[modifier | modifier le code]En 1982, le massif, longtemps après avoir inspiré Marcel Pagnol, a été le point de départ et de ralliement d'un groupe de poètes et d'artistes qui a pris pour nom Les Cahiers de Garlaban. Un de ses animateurs, Jean-Luc Pouliquen, en a fait le cadre de son récit Un Griot en Provence, publié par L'Harmattan en 2012.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Quelques sites de la vallée de l'Huveaune, Abbé H. Leblanc, 1911
- « 3 P 97 - Plan de la section Tableau d'assemblage - 1828 Archives départementales des Bouches-du-Rhône », sur Archives départementales des Bouches-du-Rhône (consulté le )
- « Randonnée dans le Garlaban », sur Office de Tourisme de Marseille (consulté le )
- Jean Courtin, Le Néolithique de la Provence, Société préhistorique française, T11, Éditions Klincksieck, 1974, 379 pages (ISBN 2252015594), page 239 [lire en ligne].