Chng Seok Tin
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Nanyang Academy of Fine Arts (en) Université d'État du Nouveau-Mexique |
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Singapore Women's Hall of Fame (en) |
Chng Seok Tin (en chinois : 莊心珍), née le à Katong à côté de Singapour et morte le à Singapour[1],[2], est une graveuse, sculptrice et artiste multimédia malvoyante de Singapour.
Spécialiste de l'estampe, elle s'inspire du Yi Jing et du bouddhisme[3]. Ses œuvres sont connues à l'échelle internationale. Chng Seok Tin présente plus de 26 expositions personnelles et participe à une centaine d'expositions collectives[4].
En plus de son art, elle est également une écrivaine prolifique et publie onze recueils de ses écrits, principalement en chinois[5]. Elle milite par ailleurs pour la défense des artistes handicapés[6].
Elle est intronisée au Temple de la renommée des femmes de Singapour.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Chng Seok Tin naît à Katong dans la banlieue de Singapour en 1946. Elle y grandit pauvrement, dans une maison modeste en bois et en chaume[4]. Ses parents veulent que leurs sept enfants aillent à l'école[4]. Chng Seok tin fréquente le lycée Chung Cheng qui possède un département d'art avec des professeurs de l'Académie des arts de Shanghai[7].
Plus tard, en 1966, elle va à l'École normale de professeurs[5]. Elle commence à enseigner le chinois à l'école de filles de Tanjong Katong à la fin de la même année[4].
Devient artiste, enseigne la gravure
[modifier | modifier le code]Finalement, Chng Seok Tin commence à prendre des cours d'art en privé, puis elle poursuit les cours de l'Académie des Beaux-Arts de Nanyang où elle obtient un diplôme en peinture occidentale[4]. Elle peut partir en Angleterre continuer ses études et y obtient en 1979 un Bachelor of Arts (BA) du Hull College of Higher Education[4].
Toujours en 1979, elle expose des estampes au National Museum of Art Gallery de Singapour[4]. Chng Seok Tin reçoit ensuite un prix du ministère de la Culture pour étudier la gravure avancée en 1980[4]. En 1983, elle obtient sa maîtrise en arts de l'Université d'État du Nouveau-Mexique, puis une maîtrise en beaux-arts de l'université de l'Iowa en 1985[4].
En 1986, Chng Seok Tin dirige le département de gravure du Collège des arts Lasalle-SIA, dépendant de l'université des Arts de Singapour[3]. Elle est également rédactrice artistique pour la Joint Publishing Company à Hong Kong[8].
Déficience visuelle accidentelle
[modifier | modifier le code]En juin 1988, Chng Seok Tin et un groupe de ses étudiants visitent des musées d'art d'Europe[3]. À Londres, alors qu'elle tente de prendre un bus avec ses étudiants, elle tombe et se cogne la tête contre le trottoir[3]. Après l'accident, elle a des accès de vertige ; elle rentre cependant à Singapour, où on lui découvre un abcès cérébral[3]. Chng Seok Tin perd 90 % de sa vision en 1988[9] après avoir subi une intervention chirurgicale pour l'abcès cérébral causé par la chute[10]. Pendant environ un an après être devenue presque aveugle, elle se sent tourmentée, mais elle prend finalement les choses avec philosophie[3].
La rencontre avec d’autres personnes aveugles lui permet de prendre un tournant[3]. Un autre tournant lui est l'invitation à retourner au département de gravure du collège Lasalle[5]. Le frère lassallien Joseph McNally, président émérite de Lasalle, la contacte parce qu'il lui dit que même sans sa vue, Chng Seok Tin maîtrise toujours une bonne technique de gravure[3]. Chng Seoh Tin est capable de « voir » les couleurs de ses estampes dans son esprit[11]. Elle déclare à propos de son métier artistique qu'elle a toutes les bases en tête et qu'elle doit commencer lentement à les utiliser[5]. Elle dit aussi qu'avoir perdu la vue l'oblige à « se fier à ses sentiments »[12]. Chng Seok Tin continue à enseigner au collège Lasalle jusqu'en 1997[13].
Carrière ultérieure
[modifier | modifier le code]Chng Seok Tin n'hésite pas à commenter le milieu social dans son œuvre[13]. Elle est nommée en 2001 Femme de l'année par le magazine singapourien Her World[10].
Alors que Chng Seok Tin est membre du Vermont Studio Center en 2003, elle proteste avec d'autres artistes contre l'invasion américaine de l'Irak[14]. Les œuvres résultant de son expérience vont des paysages du Vermont aux estampes inspirées de la guerre en Irak[14].
Elle est en 2005 la première personne de Singapour à organiser une exposition personnelle au siège des Nations Unies, à New York[15]. Chng Seok Tin a étudié la possibilitéé d'exposer son travail à l'ONU après avoir entendu parler d'un artiste chinois qui y exposait son œuvre[15]. Elle a contacté un ancien camarade de classe, Lee Fong Yang, qui travaille au siège de l'ONU, qui s'est renseigné pour elle et l'a aidée à organiser l'exposition[15]. Elle reçoit la même année le prestigieux Médaillon culturel (en)[5].
Elle reçoit en 2007 le Singapore Chinese Literary Award de la Singapore Literature Society[16].
Chng Seok Tin bénéficie d'une exposition rétrospective à l'Académie des Beaux-Arts de Nanyang en 2011[5]. Elle est intronisée en 2014 au Temple de la renommée des femmes de Singapour[6]. En 2015, Chng Seok Tin est reconnue par le ministère de la Culture, de la Communauté et de la Jeunesse de Singapour « comme une pionnière de la pratique moderne de la gravure à Singapour »[17].
Chng Seok Tin meurt d'un cancer à l'âge de 73 ans le à Singapour[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Chng Seok Tin | Infopedia », eresources.nlb.gov.sg (consulté le ).
- (en) « Cultural Medallion recipient Chng Seok Tin dies aged 73 », sur The Straits Times, (consulté le ).
- Arthur Sim, « Life's a Game of Chess: Eyes Wide Shut », The Straits Times (Singapore), .
- Nanda, « Who Am I? I'm a Survivor » [archive du ], Asia One, (consulté le )
- Deepika Shetty, « Look Back in Wonder: Artist Chng Seok Tin's Retrospective Shows Losing Her Sight Has Not Been a Stumbling Block », The Straits Times (Singapore), .
- « Chng Seok Tin » [archive du ], Singapore Women's Hall of Fame (consulté le ).
- Janet Ho, « Old-Timers Aim to Draw the Young », The Straits Times (Singapore), .
- « Visual Artist - Chng Seok Tin » [archive du ], Tanoto Foundation Centre for Southeast Asian Arts at NAFA (consulté le ).
- « Blind Inspiration: The Works of Disabled Artists, Including Cultural Medallion Winner Chng Seok Tin, Are on Sale at Raffles City », The Straits Times (Singapore), .
- Susan Archdall, « Artist Shapes New Life From a Tactile World », The Advertiser, .
- Sonia Kolesnikov-Jessop, « Victor Tan and Chng Seok Tin », South China Morning Post,
- Ho, « Profile: Chng Seok Tin » [archive du ], The A List (consulté le ).
- Parvathi Nayar, « Breaking Out of the Mould », The Business Times Singapore, .
- Neo Chai Chin, « Sounds Fit to Print: Artist Chng Seok Tin Joined a Raucous Anti-War Protest When She Was On a Printmaking Stint in America Last Year », The Straits Times (Singapore), .
- « Near-Blind Artist is First S'porean to Exhibit at UN », The Straits Times (Singapore), .
- (zh) « 新加坡著名艺术家"想到云南安个家"——中新网 » [archive du ], www.chinanews.com (consulté le )
- « Singapore Honour Pioneers of Arts, Heritage in Glitzy Event », The Malay Mail Online, (consulté le ).
Liens externes
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- Artiste contemporain singapourien
- Graveuse singapourienne
- Graveuse du XXe siècle
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- Artiste handicapée
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