Ancienne église de la Madeleine
Église de la Madeleine (disparue) | |
Façade l'ancienne église. | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Archidiocèse de Paris |
Géographie | |
Pays | France |
Ville | Paris |
Arrondissement | Actuel 8e |
Coordonnées | 48° 52′ 16″ nord, 2° 19′ 21″ est |
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L'ancienne église de la Madeleine est un ancien lieu de culte catholique de Paris, dans l'actuel 8e arrondissement. Construite pour desservir le faubourg de la Ville l'Évêque, elle est désaffectée en 1790. Elle est démolie en 1801. L'actuelle église de la Madeleine a été construite pour la remplacer.
Situation
[modifier | modifier le code]L'église se situait à l'angle de la rue de la Ville-l'Évêque et de la rue de la Madeleine (actuelle rue Boissy-d'Anglas, prolongée après la Révolution par l'actuelle rue Pasquier)[1]. Elle se trouvait donc devant l'actuel no 8 boulevard Malesherbes[2].
Elle était située au nord-ouest du couvent des Bénédictines de la Ville l'Évêque (ou prieuré de Notre-Dame-de-Grâce)[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Au XVIIIe siècle, la rue Saint-Honoré franchissait les remparts de Paris par une porte monumentale située approximativement au niveau de l'actuelle rue de Castiglione. Au-delà de cette porte se développa, à partir du XVIe siècle, un faubourg connu d'abord sous le nom de Culture l'Évêque puis de Ville l'Évêque car il était placé sous la suzeraineté de l'évêque de Paris depuis une concession remontant au roi Dagobert Ier.
Une chapelle, attestée depuis 1238[3], est construite pour desservir ce faubourg. Elle est restaurée en 1366 par Jean Le Coq, seigneur du château des Porcherons[4].
En 1491, Charles VIII crée la confrérie de sainte Marie Madeleine, sainte Marthe et saint Lazare[5]. Une nouvelle chapelle dédiée à sainte Madeleine, dont la première pierre est posée par Charles VIII, est alors adjointe en 1492 à l'église existante[6].
La nomination des curés revenait au chapitre de Saint-Germain-l'Auxerrois[4].
Le cimetière de la Madeleine était situé à proximité de l'église.
Le bourg se développe et de nombreux hôtels particuliers sont construits. Il est envisagé de reconstruire et d'agrandir l'église dès 1644. Mais la première pierre du nouvel édifice n'est posée que le par la Grande Mademoiselle et Nicolas Sévin, évêque de Sarlat, qui assumèrent les frais de la construction[7]. Le portail est alors transféré à l'est, du côté de la rue de la Madeleine[6]. Les plans sont dressés par Félix Mestiger, ancien marguillier de la paroisse[8]. En 1698, l'architecte Nicolas de Lespine dresse un devis dans le but d'agrandir à nouveau l'église, mais le projet ne semble pas avoir été réalisé car il est encore question d'un agrandissement en 1706[9]. En 1721, de nouveaux projets sont préparés et un terrain est acheté afin de permettre d'agrandir l'église[10].
L'année suivante le faubourg est annexé à Paris. De grands travaux d'urbanisme sont menés dans la partie est de l'ancien faubourg. La place de la Concorde est créée et la rue Royale est percée. Dans des lettres patentes du Roi du , le roi autorise à construire une nouvelle église « entre l'extrémité du rempart et la rue de Chevilly »[11], dans l'axe de la nouvelle rue Royale.
Le roi confirme cette décision en dans ces termes :
- « Louis, à nos amez et féaux conseillers, les gens tenant notre Cour de Parlement et Chambres de nos Comptes à Paris, salut; La protection singulière que nous avons toujours accordée aux établissements destinés pour le culte de la religion et l'utilité de nos sujets, nous a fait prendre en considération les très-humbles remontrances qui nous ont été faites par notre cher et bien aimé le sieur Cathlin, curé de la paroisse de la Madeleine de la Ville l'Évêque, de notre bonne Ville de Paris sur la nécessité de faire reconstruire une nouvelle église, pour la dite paroisse qui est une des plus considérables de cette ville, soit par le nombre, soit par la qualité de ses habitants, celle actuellement existante, et qui n'a pas plus d'étendue qu'une simple chapelle, étant beaucoup trop petite, eu égard au nombre des paroissiens. »[12]
L'ancienne église fut désaffectée en 1790. Devenue bien national, on la vendit le 4 pluviôse an V ()[1]. Elle fut finalement démolie en 1801. La paroisse de la Madeleine est transférée en 1803 dans l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, avant d'être définitivement transférée en 1842 dans l'église de la Madeleine actuelle à la fin des travaux de celle-ci[13].
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La Ville-l'Évêque sur le plan de Turgot, avec l'église au centre.
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La paroisse de la Madeleine en 1786 sur le plan de Junié.
Personnalités inhumées dans l'église
[modifier | modifier le code]- Françoise-Marie de Bourbon (1749)
- Louise d’Épinay (1783)
- Nicolas Beaujon (1786), son corps étant toutefois transféré dans la chapelle Saint-Nicolas-du-Roule, l'année suivante
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 404 [lire en ligne].
- Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE)
- Antoine Kriéger, La Madeleine : Histoire de la paroisse, de ses curés et de l'église avec la description de ses œuvres d'art, Paris, Desclée de Brouwer, (lire en ligne), p. 28.
- Antoine Kriéger, op. cit., p. 27.
- Antoine Kriéger, op. cit., p. 30-32.
- Antoine Kriéger, op. cit., p. 39.
- Antoine Kriéger, op. cit., p. 37.
- Antoine Kriéger, op. cit., p. 42.
- Antoine Kriéger, op. cit., p. 46.
- Antoine Kriéger, op. cit., p. 48.
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Lettres patentes du 21 juin 1757 », p. 29.
- Félix et Louis Lazare, op. cit., p. 399 [lire en ligne].
- « Désaffection de l'église de l'Assomption », Bulletin officiel de la ville de Paris, , p. 1707-1712 (lire en ligne, consulté le ).