Mongolie-Extérieure
La Mongolie-Extérieure (mongol : ᠭᠠᠳᠠᠭᠠᠲᠤ
ᠮᠣᠩᠭᠣᠯ, VPMC : Gadaɣatu Monggol, cyrillique : Гадаад Монгол, MNS : Gadaad Mongol (littéralement, Mongolie-Extérieure), translittération mandchoue : Tulergi Monggo, chinois : 外蒙古 ; pinyin : ), également appelée Mongolie Septentrionale[1], Mongolie du Nord ou Mongolie Khalkha[2], était une entité administrative de la dynastie Qing (1644–1912) depuis son annexion[3], quasiment équivalente à l'État actuel de Mongolie. Des confusions persistent sur l'étendue de la Mongolie-Extérieure : certains reconnaissent celle-ci comme étant formée uniquement des quatre aïmags Khalkha, Setsen Khan Aimag, Tüsheet Khan Aimag, Sain Noyon Aimag et Zasagt Khan Aimag, d'autres y ajoutent les régions oïrates de Tannu Uriankhai (aujourd'hui république de Touva en Russie) et Khovd au Sud-Ouest de l'actuel État mongol.
Histoire
La dynastie Qing, mandchoue y établit un protectorat, à la demande des Khalkhas, suite aux invasions des mongoles oïrats Dzoungars, Installés dans le Khanat dzoungar, dont la capitale est au Nord de l'actuel Xinjiang et dirigés par Galdan Boshugtu Khan en 1688[4]. Elle y établie alors le régime des ligues et bannières en 1649[5], qui durera jusqu'à la chute de Puyi, en 1911.
Pour Hélène Carrère d'Encausse, alors que la Mongolie-Intérieure s'allie à l’empire des Qing au XVIIe siècle, la Mongolie extérieure reste à l’écart de l'empire mandchou[6].
En 1911, la Russie a des visées sur la Mongolie-Extérieure[7], laquelle devient un protectorat russe à partir de 1924, avec la prise de pouvoir du Parti révolutionnaire du peuple mongol, sous l'action de Damdin Sükhbaatar et soutenu par l'union soviétique et au moins jusqu'en 1950[8].
Nom
Le nom de « Mongolie-Extérieure » s'oppose à celui de Mongolie Intérieure (内蒙古, ), qui est de nos jours une région autonome de la République populaire de Chine. Ce terme vient du nom mongol de la région Gadaad Mongol, équivalent du nom mandchou Tulergi Monggo, qui signifie « Mongolie-Extérieure » ou « Mongolie externe ». En mongol moderne, le terme Ар Монгол (Ar Mongol), qui signifie « Mongolie du Nord » ou « Mongolie retirée », est aussi utilisé.
En Occident, on parlait également pour cette région de Mongolie du Nord, de Mongolie Khalkha (ou de la Khalkha)[2].
Pour éviter toute confusion entre la nation souveraine de Mongolie et la Mongolie-Intérieure chinoise tout en reconnaissant cette souveraineté, les médias de la République populaire de Chine (RPdC) utilisent fréquemment le terme « Pays mongol » (蒙古国, ), qui est la traduction du nom officiel du pays en mongol, (Монгол улс / Mongol uls) au lieu du seul terme « Mongolie », utilisé généralement en occident, englobant l'ensemble des territoires mongols. Le Japon utilise le même terme que la RpdC, mongori goku (モンゴル国 ).
De nos jours, le terme de « Mongolie-Extérieure » est encore parfois utilisé de manière informelle et coutumière en référence à la Mongolie, pour la distinguer de la Mongolie-Intérieure ou de l'ensemble des régions mongoles par les chinois, à la fois en Chine continentale et à Taïwan[9].
Annexes
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Outer Mongolia » (voir la liste des auteurs).
- Bertaud du Chazaud, « La Mission de Lacoste dans la Mongolie Septentrionale », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, t. 1, , p. 127-136 (DOI 10.3406/bmsap.1910.7123, lire en ligne)
- M. V.-A. Riasanovsky, « Les monuments du droit mongol », Bulletin de la Société de législation comparée - 1872-1948, Paris, A. Cotillon, nos 1-3, , p. 324-367 (lire en ligne) en particulier page 325
- Magsarzhav 1980, p. 31
- (Courant 1912, p. 51) [lire en ligne]
- (Van Hecken et C.I.C.M. 1960, p. 276)
- Hélène Carrère d'Encausse, L’intégration de la Mongolie intérieure pose à la Chine un problème national loin d’être résolu, Le Monde diplomatique, novembre 1966, p. 24.
- Catherine Mayaux, Saint-John Perse lecteur-poète: le lettré du monde occidental, p. 31
- Alain Frèrejean, Churchill et Staline, p. 515.
- (zh) « 有關外蒙古是否為中華民國領土問題說明新聞參考資料 », sur mac.gov.tw
Bibliographie
- Joseph Van Hecken et C.I.C.M., « Une Dispute Entre Deux Bannières Mongoles et le Rôle Joué Par Les Missionnaires Catholiques », Monumenta Serica > Journal of Oriental Studies, vol. 19, no 1, , p. 276-306 (DOI 10.1080/02549948.1960.11731002, lire en ligne)
- (en) M. Sanjdorj, Manchu Chinese Rule in Northern Mongolia, London, C. Hurst, (ISBN 9780905838243, OCLC 741933226, lire en ligne), p. 31
- (en) C R Bawden, « Book Review: Manchu Chinese Colonial Rule in Northern Mongolia », The China Quarterly, no 86, , p. 365-366 (ISSN 0305-7410, OCLC 6015477305)
- (en) Caroline, « Book Review: Manchu Chinese Colonial Rule in Northern Mongolia », Modern Asian Studies, vol. 17, no 1, , p. 165-167 (ISSN 0026-749X, OCLC 6015325621)
- (en) Paul D Buell, Magsarzhavyn Sanjdorj (Магсаржавын Санждорж) et Urgunge Onon, « Manchu Chinese colonial rule in northern Mongolia », The Journal of Asian Studies, London, C. Hurst, vol. 41, no 2, , p. 343 (ISSN 0021-9118, OCLC 5167888945)
- (mn) Магсаржавын Санждорж et Балжирын Лигүү, Хятадын мөнгө хүүлэгч худалдаа нэвтэрч хөлжсөн нь : (XVIII зуун), Улаанбаатар, Шинжлэх Ухааны Академийн хэвлэл, , 108 p. (OCLC 908147915)
- (en) Manchu Chinese: Colonial Rule in Northern Mongolia, New York, Saint-Martin, , 134 p. (ISBN 9780312512491, OCLC 906349536) (traduction du mongol).
- (en) Larry Moses, « Book Review: A History of the Mongolian People's Republic », The American Historical Review, vol. 82, no 1, , p. 162 (ISSN 0002-8762, OCLC 5545176296)
- (en) Morris Rossabi, « Book Review: A History of the Mongolian People's Republic », The American Historical Review, vol. 86, no 3, , p. 633-634 (ISSN 0002-8762, OCLC 5545178554)
- (en) Paul D Buell, « Book Review: A History of the Mongolian People's Republic », The Journal of Asian Studies, vol. 41, no 2, , p. 343-344 (ISSN 0021-9118, OCLC 6015449444)