Cours Entrepreneuriat
Cours Entrepreneuriat
Vérin (1982) nous a montré l'origine et l'évolution du terme “entre-preneur”. On peut constater
que le terme a acquis sa signification actuelle au cours du XVIIe siècle. Même si le terme était
utilisé avant Cantillon, on peut remarquer, comme Schumpeter (1954: 222) l'a noté, que
Cantillon fut le premier à présenter une conception claire de l'ensemble de la fonction de
l'entrepreneur. Certains auteurs ont associé Cantillon à l'une ou l'autre école de pensée. Il est
peu probable que ce soit le cas, car Cantillon était un individualiste. Bien que les circonstances
dans sa vie ne l'ont pas amené à prendre racines dans un pays donné, il présente les
caractéristiques d'un intérêt pour les questions économiques et d'un besoin de rationalité de plus
d'un de ses contemporains européens de l'époque.
Il est peut-être utile de rappeler ici que la famille Cantillon était originaire de Normandie.
Cantillon était reconnu comme étant très près de ses sous, pour ne pas dire pingre.
Jean-Baptiste Say est le deuxième auteur qui s'est beaucoup intéressé aux activités de
l'entrepreneur. Il voyait le développement de l'économie par la création d'entreprises. Il rêvait de
voir la révolution industrielle anglaise se transposer en France (Say, 1816). On l'a qualifié
d'économiste car, à l'époque et jusqu'à la moitié du XXe siècle, les sciences de l'administration
étaient inexistantes. On classifiait alors d'économiste toute personne qui s'intéressait aux
organisation, qui parlait de création et de distribution de richesses. Si on avait à classifier Say de
nos jours, il se rapprocherait sans doute davantage d'un Peter Drucker que d'un Kenneth
Galbraith. On peut déjà observer, à partir des écrits de Cantillon et de Say, que leur intérêt à
l'entrepreneuriat ne facilite pas leur classification dans une discipline donnée.
Ce sera là le lot de presque tous ceux qui s'intéresseront au domaine : ils le regardent à partir des
prémisses d'une discipline, mais dès qu'ils s'avancent un peu, ils débordent les frontières de cette
discipline, ne s'y retrouvent plus aussi bien et n'y sont plus toujours aussi bien reconnus.
Mais c'est Schumpeter qui donne son envol au domaine de l'entrepreneuriat. Il l'associe
nettement à l'innovation.
En fait, il n'est pas le seul à associer l'entrepreneuriat à l'innovation. Clark (1899) l'avait
clairement fait avant lui, Higgins (1959), Baumol (1968), Schloss (1968), Leibenstein (1978)
ainsi que la plupart des économistes qui s'intéressent à l'entrepreneuriat après lui le feront aussi.
L'éclatement de l'entrepreneuriat
Les années 1980 allaient voir apparaître l'éclatement du domaine de l'entrepreneuriat vers la
quasi-totalité des disciplines des sciences humaines et administratives. Deux événements
allaient marquer cette transition : la publication d'une première encyclopédie présentant l'état
des connaissances dans le domaine (Kent, Sexton et al., 1982), ainsi que la tenue d'un
premier grand colloque annuel réservé essentiellement à la recherche dans cette nouvelle
discipline, celui de Babson.
En fait, la lecture de la table des matières des Actes de colloques annuels tel le colloque de
Babson intitulé “Frontiers of Entrepreneurship Research””, ainsi que ceux du CIPE (Conseil
international de la petite entreprise) nous permet de dégager les thèmes les plus fréquemment
discutés lors de ces événements.
caractéristiques comportementales des entrepreneurs
- caractéristiques économiques et démographiques des PME
– entrepreneuriat et PME dans les pays en développement
- caractéristiques managériales des entrepreneurs
- processus entrepreneurial
– création d'entreprises
- développement d'entreprises
- capitaux de risque et financement de la PME
- gestion des entreprises, redressements, acquisitions
- entreprises de haute technologie
- stratégie et croissance de l'entreprise entrepreneuriale
L’entrepreneuriat désigne l’action d’entreprendre, de mener à bien un projet. Souvent utilisé dans
le secteur des affaires, le terme entreprendre signifie créer une activité (économique} pour
atteindre un objectif, répondre à un besoin . Le créateur représente l’entrepreneur, soit le porteur
de projet.
Le mot entrepreneuriat vient du mot entrepreneur, qui s’écrit donc avec les lettres “eu” et pas
avec “ a”: on n’écrit pas “entreprenar”.
Exemples:
On peut expliquer cette confusion par le fait qu’on dénomme souvent les fonctions avec
le suffixe-ariat, comme “secrétariat” pour secrétaire, “notariat” pour notaire,
“actionnariat” pour actionnaire, ” partenariat” pour partenaire. Entreprenariat” pour
entrepreneuriat une remplacement courant.
Typologies entrepreneurs
Chicha et Julien (1979) ont catégorisé les PME en trois types : traditionnelles, entrepreneuriales
(orientées vers la promotion), administratives (ou professionnelles). Scase et Goffee (1980) ont
aussi établi des catégories d'entreprises. Schollhammer (1980) a établi cinq types
d'entrepreneuriat corporatif : administratif, opportuniste, acquisitif, incubatif, imitatif.
PLAN
• Intrduction
• Entrepreneuriat et processus Entrepreneurial
• Compétences et compétences Entrepreneuriales
• Vers une conceptualisation des compétences Entrepreneuriales requises dans les
différentes phases du processus Entrepreneurial
Introduction
Selon les tenants de cette approche par les traits, il s‟est avéré qu‟il semble impossible de
trouver chez un seul individu toutes les qualités que l‟on exige de lui pour réussir (Fonrouge,
2002 ). Sexton et Bowman (1985), Brockhaus et al , ainsi que Lorrain et Dussault (1998)
affirment d’ailleurs que les traits de personnalité et les motivations ne discriminent pas les
entrepreneurs qui réussissent de ceux qui échouent.
Dans les années 1990, les recherches se sont orientées vers la définition des entrepreneurs par ce
qu’ils font, c'est-à-dire par leurs actions et leurs comportements plutôt que par leurs traits
personnels. L’approche comportementaliste a ainsi vu le jour (Verstraete, 1999, Schmitt, 2003).
Elle suggère que ce sont les compétences qui constituent les meilleurs prédicteurs de la
performance des entrepreneurs (Chandler et Jansen, 1992 ; Herron et Robinson, 1993).
De nombreuses approches (mentionnées dans le tableau ci-dessous) ont ainsi émergé au fil du
temps. Elles marquent, d’une part, l’évolution des conceptions et, d’autre part, la mouvance des
préoccupations dans le champ de l’entrepreneuriat, inscrivant les chercheurs dans des courants
de pensée ou des paradigmes distincts.
Hernandez (1999) met en exergue le rôle joué par l’entrepreneur et assimile l‟entrepreneuriat au
processus de création de l’entreprise par ce dernier. Il stipule que « l’entrepreneur est le sujet,
l’acteur, et la création de l’entreprise, le résultat de son action ». Par ailleurs, Verstraete (2003)
met en perspective la relation symbiotique existant entre l’entrepreneur et l’organisation qu’il
impulse.
Différemment, pour Bruyat (1993), l‟entrepreneuriat est une dialogique individu - création de
valeur nouvelle, dans une double dynamique de changement, pour l‟individu et pour
l’environnement concerné par la création de valeur nouvelle. Bruyat (1993, p.57) affirme que «
L’objet scientifique dans le champ de l’Entrepreneurship est le dialogique individu /création de
valeur ».
Mise en œuvre
Lampel (2001), quant à lui, stipule que les compétences entrepreneuriales représentent une
combinaison d’expérience et de compréhension intuitive des besoins des clients afin de tester et
de développer des opportunités, évaluer des situations fluides et complexes et vendre des
solutions orientées aux clients.
Fayolle (2005, p.91) reprend la définition de Bruyat de la CSIP en stipulant qu’elle « exprime
des buts et des objectifs perçus à travers l’analyse conjointe de ses aspirations, de ses
compétences et ressources, et enfin, des possibilités de l’environnement [...]. La zone de
cohérence de la CSIP correspond donc à des actions qui sont perçues par l‟individu comme étant
souhaitables et possibles ».
Dans cette lignée, nous reprenons la modélisation du processus de création d’entreprise conçue
par Bruyat (1993). Cette modélisation stipule que la démarche entrepreneuriale est progressive
et évolutive dans le temps. Nous postulons, à cet effet, que le processus se déroule dans un laps
de temps plus ou moins long et qu’il peut suivre une grande diversité de trajectoires.
S’articulant autour de trois phases, le processus entrepreneurial se décline alors comme suit:
• Déclenchement du processus entrepreneurial
• Engagement total du créateur
• Survie - développement de l’entreprise créée
Déclenchement
Engagement
*Propension à l’apprentissage
*Forte implication
Survie-Développement
*Compétences de consolidation
*Compétences stratégiques
L’entrepreneur doit donc, être en mesure de combiner intelligemment ces compétences multiples
mais complémentaires, dans une démarche progressive afin d’augmenter les chances de réussite
de son projet. Cette ingénierie combinatoire des compétences confère à l’entrepreneur une réelle
capacité de pilotage du processus entrepreneurial (Toutain et Fayolle, 2008).
CHAPITRE II
3. Le micro-environnement de l’entreprise
Le micro-environnement de l’entreprise est constitué par ses partenaires sur le marché.
L’entreprise désirant connaître son environnement spécifique doit apprécier les différents aspects
le concernant. Cette étude de l’environnement spécifique constitue le contenu essentiel des
études de marché réalisées par les entreprises.
Les clients Les fournisseurs Les concurrents
- Identifier les besoins - Déterminer leur nombre -Déterminer les concurrents
- Déterminer leur - Evaluer leur taille et leur directs (biens similaires) et les
nombre pouvoir concurrents indirects (biens de
- Evaluer leurs forces -Apprécier les fournisseurs substitution)
et leur pouvoir qui disposent d’un -Apprécier leur force et leur
- Envisager les monopole… pouvoir
évolutions - Envisager les évolutions -Envisager les évolutions en
terme
de rapport de force
-Déterminer s’il est difficile
d’entrer
dans le secteur (barrières à
l’entrée) ou d’en sortir
(barrières à
la sortie)
Thème 3 : L’entrepreneur
1. Définition
Aujourd’hui, le Petit Robert donne trois définitions du mot « entrepreneur »:
La première définition fait référence à l’acte d’entreprendre: « est entrepreneur » celui qui
entreprend quelque chose.
La seconde voit dans l’entrepreneur «une personne qui se charge de l’exécution d’un travail ».
La troisième, dans une perspective économique, est entrepreneur «toute personne qui dirige une
entreprise pour son propre compte, et qui met en œuvre les divers facteurs de production (agents
naturels, capital, travail), en vue de vendre des produits ou des services ».
2. Typologie des entrepreneurs orientés vers l’action
Profil PIC: Pérennité, Indépendance et croissance
Profil CAP: Croissance, Autonomie et Pérennité.
3. Principales caractéristiques entrepreneuriales
• Désir d’accomplissement
• Recherche du pouvoir
• L’autonomie
• La confiance en soi
• Haut niveau d’énergie et de dynamisme
• Persévérance malgré les obstacles
• Tolérance au stress
• Capable de faire face à la concurrence
• Personne orientée vers l’action
• Innovateur
• Capacité de concevoir des projets, de conceptualiser et de se projeter dans l’avenir
4. Choix de l’idée de projet
Généralement la recherche de l’idée d’un produit ou d’un service servant à la création d’une
entreprise, peut se faire dans trois directions : la vie quotidienne, la vie économique ou la vie
professionnelle.
- La vie quotidienne : en observant son quotidien, on peut facilement trouver l’idée du projet
qu’on veut mettre en place. Ainsi, on peut identifier certains besoins pouvant être satisfaits par la
mise en place de produits ou services non commercialisés, ou copier une idée réussie et qui a été
réalisée par un ami, un voisin ou un parent.
- La vie économique : la consultation des revues et magazines nationales et internationales peut
constituer une source d’idées pour des opportunités nouvelles. Ainsi des idées pouvant être
transposées d’un pays à un autre, en l’état ou adaptées, en fonction du contexte de ce pays.
- La vie professionnelle : présente la troisième source possible d’identification des idées
entrepreneuriales puisque l’observation de son milieu professionnel peut permettre de découvrir
des produits ou services complémentaires à ceux commercialisés par son patron.
De même, on peut trouver une idée d’un projet entrepreneurial en empruntant les quatre voies
suivantes :
1. La commercialisation d’un produit ou service existant déjà sur le marché.
2. La mise en place d’un nouveau produit ou d’un nouveau service.
3. L’acquisition d’une franchise.
4. La reprise d’une entreprise.
Le tableau ci-après expose les avantages et les inconvénients de chaque option.
Option Avantages Inconvénients
Commercialisation d’un produit ou - Disponibilité des statistiques - Risque d’être copié.
service existant déjà sur le marché sur le produit ou le service. - Risque de saturation du marché.
- Possibilité d’amélioration de
l’existant.
Mise au point d’un - Bénéfice de la nouveauté. - Possibilité d’une mauvaise réaction du
nouveau produit - Coût peu élevé. marché.
ou service - Absence de données chiffrées sur le
produit ou le service.
Acquisition d’une - Avantage de l’expérience et - Dépendance vis-à-vis du franchiseur
franchise de la notoriété du franchiseur. (prix,
- Gain du temps. approvisionnements,…)
- Mise en place rapide. - Possibilité du rejet de la franchise par
le marché.
- Coûts élevés (droits d’entrée,
royalties,…)
Reprise d’une - Gain du temps. - Risque de changement des attitudes
entreprise - Activité déjà opérationnelle. des partenaires (banquiers,
fournisseurs, clients,…).
- Possibilité d’héritage d’une mauvaise
marque.