Louis Aragon

Louis Aragon, de son vrai nom Louis Andrieux, naît le 3 octobre 1897 à Neuilly-sur-Seine.

Après un brillant parcours scolaire au cours duquel il montre un talent littéraire précoce, et une formation en médecine, Louis devient, à partir de 1917, médecin auxiliaire au Val de Grâce. C’est au cours de même année qu’il fait la rencontre d’André Breton.

La première grande période de sa carrière littéraire commence en 1922 lorsqu’il renonce à la médecine et lance, avec André Breton et Philippe Soupault, la revue Littérature qui devient le titre phare de l’avant-garde française. Deux ans plus tard, après avoir rompu avec Tristan Tzara, Aragon et Breton font paraître Le Manifeste du Surréalisme.

La production d’Aragon des années 1920 constitue une partie de la production la plus aboutie et innovante de l’avant-garde. Si une partie de ses premiers romans tels que Anicet ou le Panorama (1921) et Les Aventures de Télémaque (1922) relèvent de l’art du pastiche, ses recueils de poèmes, Feu de joie (1920) et Le Mouvement perpétuel (1926), utilisent un procédé nouveau et propre aux surréalistes : l’écriture automatique. Le Paysan de Paris (1926) illustre à merveille cette démarche novatrice, devenant ainsi l’une des œuvres majeures du courant surréaliste.

En 1927, Aragon rejoint le Parti communiste français (PCF), croyant qu’il est possible de faire du surréalisme un mouvement authentiquement révolutionnaire. Mais sa rencontre avec Elsa Triolet, écrivain d’origine russe, l’amène à une position plus orthodoxe : surréalisme et communisme ne sont d’après lui plus compatibles. Cette conception, nouvelle parmi les auteurs de l’avant-garde, aboutit à sa rupture définitive avec Breton en 1932.

En 1933, il devient journaliste à L’Humanité et secrétaire de rédaction à la Commune. Quatre ans plus tard, il est nommé directeur du journal communiste Ce soir, poste qu’il occupera jusqu’à l’interdiction du titre en 1939. Il participe activement, dans le même temps, à la création et la gestion des organisations du Front populaire, tels que l’Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires ou le Congrès International pour la Défense de la Culture contre le fascisme.

Si son écriture évolue, passant du surréalisme au réalisme socialiste, Aragon prend tout de même soin de l’inscrire dans une logique culturelle et use toujours de certaines techniques novatrices des années 1920. Ainsi, si les poèmes de Hourra l’Oural (1934) sont marqués par un retour à une forme plus traditionnelle, les romans qui composent le cycle du « Monde réel », c’est-à-dire Les Cloches de Bâle (1934), Les Beaux Quartiers (1936), et Les Voyageurs de l’Impériale (1942), font quant à eux appel aux techniques de collage, de pastiche et d’écriture automatique qui ont caractérisé son écriture durant la précédente décennie.

Son engagement dans la Résistance à partir de 1940 va faire naître une troisième période majeure dans sa carrière. Cette dernière se distinguera en effet par une impressionnante maîtrise de la forme lyrique, lui permettant ainsi d’associer l’amour de la femme à celui du pays. Les recueils Cantique à Elsa (1942), Les Yeux d’Elsa (1942) et La Diane française (1945), illustrent ce renouveau poétique.

Devenu l’écrivain communiste majeur et incontesté, défenseur d’une ligne politique, Louis Aragon continue à publier de la poésie avec Elsa en 1959, Le Fou d’Elsa en 1963, ainsi que des romans : La Semaine sainte (1958), La Mise à mort (1965), Blanche ou l’Oubli (1967) …

Elsa Triolet disparait en 1970, Louis Aragon le 24 décembre 1982 à Paris.

Bibliographie

Œuvres complètes

  • Œuvres romanesques complètes, cinq volumes, Bibliothèque de la Pléiade, direction de Daniel Bougnoux, Éditions Gallimard, 1997.
  • Œuvres poétiques complètes, deux volumes, Bibliothèque de la Pléiade, direction d’Olivier Barbarant, Éditions Gallimard 2007.

Poésie

  • Feu de joie, Illustration de Pablo Picasso, Au sans pareil, 1920.
  • Le Mouvement perpétuel, Éditions Gallimard, 1926.
  • La Grande Gaîté, Éditions Gallimard, 1929.
  • Persécuté persécuteur, Éditions Stock, 1998, Édition originale, 1930-1931.
  • Hourra l’Oural, Éditions Denoël, 1934.
  • Le Crève-cœur, Éditions Gallimard, 1941.
  • Cantique à Elsa, Éditions La Baconnière, 1942.
  • Les Yeux d’Elsa, Éditions La Baconnière, 1942.
  • Brocéliande, Éditions La Baconnière, 1942.
  • Le Musée Grévin, publié sous le pseudonyme de François la Colère, Éditions de la Bibliothèque Française, 1943.
  • L’Honneur des poètes, contient trois poèmes d’Aragon sous le pseudonyme de Jacques Destaing, Éditions de Minuit, 1943.
  • La Diane française, Éditions de Minuit, 1943.
  • En étrange pays dans mon pays lui-même, La voile latine, Monaco, 1945.
  • Le Nouveau Crève-cœur, Éditions Gallimard, 1948.
  • Les Yeux et la Mémoire, Éditions Gallimard, 1954.
  • Le Roman inachevé, Éditions Gallimard, 1956.
  • Elsa, Éditions Gallimard, 1959.
  • Les Poètes, Éditions Gallimard, 1960.
  • Le Fou d’Elsa, Éditions Gallimard, 1963.
  • Il ne m’est Paris que d’Elsa, Éditions Robert Laffont, 1964.
  • Les Chambres, poème du temps qui ne passe pas, Les Éditeurs Français Réunis, 1969.
  • Les Adieux et autres poèmes, Éditions La Farandole, 1982.

Romans

  • Anicet ou le panorama, roman, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1921.
  • Les Aventures de Télémaque, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1922.
  • Le Con d’Irène, Illustrations d’André Masson, publié sous le pseudonyme d’Albert de Routisie, Éditeur René Bonnel, 1928.
  • Les Cloches de Bâle, Éditions Denoël, 1934.
  • Les Beaux Quartiers, Prix Renaudot de 1936, Éditions Denoël, 1936.
  • Les Voyageurs de l’impériale, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1942.
  • Aurélien, Éditions Gallimard, 1944.
  • Servitude et Grandeur des Français. Scènes des années terribles, Éditions de la Bibliothèque Française, 1945.
  • Les Communistes, Éditions de la Bibliothèque Française, 1949-1951.
  • Le Neveu de M. Duval, Les Éditeurs Français Réunis, 1953.
  • La Semaine sainte, Éditions Gallimard, 1958.
  • J’abats mon jeu, Les Éditeurs Français Réunis, 1959.
  • La Mise à mort, Éditions Gallimard, 1965.
  • Blanche ou l’oubli, Éditions Gallimard, 1967.
  • Henri Matisse, roman, Éditions Gallimard, 1971.
  • Théâtre/Roman, Éditions Gallimard, 1974.
  • La Défense de l’infini, Éditions Gallimard, 1986.
  • Les Aventures de Jean-Foutre La Bite, Éditions Gallimard, 1986.
  • Pour expliquer ce que j’étais, Éditions Gallimard, 1989

Romans - rééditions

  • Les Communistes, Le Livre de Poche, 1967.
  • Les Cloches de Bâle, Éditions Gallimard, 1972.
  • Les Beaux Quartiers, Prix Renaudot de 1936, Éditions Gallimard, 1972.
  • Blanche ou l’oubli, Éditions Gallimard, 1972.
  • La Mise à mort, Éditions Gallimard, 1973.
  • J’abats mon jeu, Éditions Mercure de France, 1992.
  • Les Voyageurs de l’impériale, Éditions Gallimard, 1996.
  • La Semaine sainte, Éditions Gallimard, 1998.
  • Henri Matisse, roman, Éditions Gallimard, 1998.
  • Aurélien, Éditions Gallimard, 2001.

Correspondances

  • Lettres à André Breton, 1918-1931, Éditions Gallimard, 2011.
  • Correspondance Aragon, Romain Rolland, 1932-1944, Éditions Aden, 2015.

Nouvelles

  • Le Libertinage, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1924.
  • Le Paysan de Paris, Éditions Gallimard, 1926.
  • Le Mentir-vrai, Éditions Gallimard, 1980.

Nouvelles – rééditions

  • Le Libertinage, réédition, Éditions Gallimard, 1977.
  • Le Paysan de Paris, Éditions Gallimard, 2004.

Essais

  • Une vague de rêves, Revue « Commerce », 1924.
  • Traité du style, Éditions Gallimard, 1928.
  • Pour un réalisme socialiste, Éditions Denoël, 1935.
  • L’Homme communiste, Éditions Gallimard, 1946.
  • L’Homme communiste, tome II, Éditions Gallimard, 1953.
  • Histoire parallèle, avec André Maurois, Presse de la Cité, 1962.
  • Je n’ai jamais appris à écrire ou les incipit, Albert Skira éditeur, 1969.
  • Le Yaouanc, essai sur le peintre Alain Le Yaouanc, Éditions Carmen Martinez, 1979.

Filmographie

  • La Rose et le Réséda, court-métrage d’André Michel, 1947.
  • Elsa la rose, court-métrage documentaire d’Agnès Varda avec Louis Aragon et Elsa Triolet, 1966.
  • Aragon, film de Bernard Dartigues, 1996.
  • Aragon, le roman d’Henri Matisse, film de Richard Dindo, 2003.