Dans la tête de Sophia, électrosensible : « Il n’y a pas d’avenir pour moi dans un monde hyperconnecté »

De 1,2 % à 8,8 % de la population serait touchée à des niveaux plus ou moins forts par une intolérance aux ondes. Sophia, 43 ans, fait partie de ceux qui ne peuvent plus vivre en ville ni travailler dans des environnements de plus en plus connectés.

Sophia raconte combien elle est handicapée par son intolérance aux ondes. Le Parisien - DA
Sophia raconte combien elle est handicapée par son intolérance aux ondes. Le Parisien - DA

« J’ai vécu dans douze appartements en dix ans, j’ai l’impression d’être en cavale ». Sophia parle pourtant d’un ton posé, soulagée de pouvoir se confier sans jugement. Électrosensible, elle sera à la rue dans deux mois si elle ne trouve pas un lieu de vie qui n’ait pas d’impact sur sa santé. Elle a lancé une cagnotte sur GoFundMe et s’en remet au sort. Le même qui, il y a plus de dix ans, lui a infligé cette curieuse hypersensibilité électromagnétique. Pourquoi et comment est-ce arrivé ? Répondre à ces questions est d’autant plus impossible que de nombreux médecins doutent de la réalité de ce mal.

Depuis le début des années 1980, la littérature scientifique rapporte régulièrement de cas de personnes se plaignant de troubles ou de douleurs qu’elles attribuent aux champs électromagnétiques. Leur nombre est tel que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé en 2004 de reconnaître les symptômes de l’électrosensibilité, aussi appelée « intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques ».