Le blocus humanitaire à Gaza est un « scandale » et une « honte », dénonce Emmanuel Macron

Le président français a fustigé le blocus humanitaire israélien ce lundi, depuis Nice, où se déroule le sommet sur l’océan.

« Une honte », « un scandale »… Le président Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots ce lundi soir à Nice (Alpes-Maritimes), à l’occasion du sommet sur l’Océan. Le blocus humanitaire à Gaza est « un scandale » et une « honte », a-t-il lancé appelant à nouveau à un « cessez-le-feu », à la « libération des otages » et à la « réouverture des routes humanitaires » sur le territoire palestinien assiégé.

Le président de la République a par ailleurs affirmé que la France était « vigilante » et « aux côtés de tous ses ressortissants lorsqu’ils sont en danger », en réaction à l’arraisonnement par les autorités israéliennes d’un bateau où figuraient des militants propalestiniens dont six ressortissants français. La France a « passé tous les messages » à Israël pour que « la protection » de ces militants « soit assurée » et qu’ils « puissent retrouver le sol français ».

« Depuis que nous avons eu connaissance de leur projet, contre les risques duquel nous les avons mis en garde, nous avons été en lien avec les autorités israéliennes pour prévenir tout incident », a également affirmé le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, dans une déclaration transmise à la presse.

« Dès l’arraisonnement du navire, nous avons demandé à pouvoir exercer notre protection consulaire à leur égard » et à leur « rendre visite » dès qu’ils auront rejoint le territoire israélien, « en vue de s’assurer de leur situation et de faciliter leur retour rapide en France », a-t-il dit.

12 militants à bord

Le voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, était parti d’Italie le 1er juin pour « briser le blocus israélien » à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus d’un an et demi de guerre. Il transportait notamment la militante Greta Thunberg et l’eurodéputée franco palestinienne de gauche Rima Hassan.

Au cours de la nuit, l’organisation Freedom Flotilla Coalition, qui avait affrété le bateau, a annoncé que l’armée israélienne avait arraisonné celui-ci.

Le voilier « fait route en toute sécurité vers les côtes d’Israël. Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays », a indiqué le ministère des Affaires étrangères israélien, qui a publié des images montrant une distribution de sandwichs et d’eau aux passagers du bateau, équipés de gilets de sauvetage.

Une « arrestation illégale »

Plusieurs responsables de la gauche française avaient auparavant dénoncé le « silence » des dirigeants européens dont le président français, après l’interception du Madleen. Le chef de file de la France insoumise - parti de gauche radicale auquel appartient Mme Hassan - Jean-Luc Mélenchon a dénoncé lundi une « arrestation illégale ».

La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël, qui a entraîné la mort de 1 218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 55 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont au moins 31 mortes, selon les autorités israéliennes. Au moins 54 880 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.