
La nature profondément militaire du régime égyptien est une constante depuis la « révolution » de 1952, en fait un coup d’Etat par lequel Gamal Abdel Nasser et ses « officiers libres » ont renversé la monarchie parlementaire en place depuis l’indépendance, trente ans plus tôt. Cette dimension militaire a perduré sous le règne des successeurs de Nasser, Anouar El-Sadate, puis Hosni Moubarak, avant de vaciller lors de la tourmente révolutionnaire de 2011 à 2013.
L’ex-maréchal Abdel Fattah Al-Sissi a alors refermé par un putsch cette parenthèse à la fois instable et pluraliste, rétablissant les fondamentaux du régime militaire : le cercle présidentiel répartit les prébendes au sein des généraux, que ceux-ci soient en service actif ou « retraités » dans le secteur privé ; les services de renseignement quadrillent le pays et la population, avec prééminence des « renseignements généraux », en fait militaires, qui agissent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Egypte.
La « rente » de Gaza
Il vous reste 80.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.