Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Comment le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, continue de faire le jeu du Hamas

En détruisant la bande de Gaza au lieu d’anéantir le Hamas, le gouvernement de l’Etat hébreu a permis à la milice islamiste de reprendre aujourd’hui le contrôle de l’enclave palestinienne, note Jean-Pierre Filiu dans sa chronique.

Publié le 09 février 2025 à 06h00, modifié le 09 février 2025 à 07h20 Temps de Lecture 3 min. Read in English

Article réservé aux abonnés

Deux semaines seulement après le massacre perpétré par le Hamas, le 7 octobre 2023, je mettais en garde dans cette chronique contre l’aveuglement d’Israël qui, en s’acharnant contre la population de Gaza, ferait immanquablement le jeu de la milice islamiste. J’appelais l’Etat hébreu et ses alliés à « ne pas tomber dans le piège du Hamas à Gaza » et à « ne pas laisser le Hamas l’emporter [là-bas], même sur un champ de ruines ». Les représailles israéliennes prenaient déjà la forme d’une vague de bombardements d’une violence inouïe.

Cependant, le « piège du Hamas » visait à attirer l’armée israélienne dans une réoccupation terrestre de l’enclave palestinienne. Cette réoccupation, amorcée le 27 octobre 2023, se poursuit quinze mois plus tard, en dépit des redéploiements militaires de ces dernières semaines. Et chaque escalade israélienne, avec l’offensive du 6 mai 2024 sur Rafah, puis la campagne de dépopulation du nord de Gaza, lancée le 6 octobre 2024, n’ont ajouté que des ruines aux ruines, sans pour autant compromettre la prééminence du Hamas.

L’état-major israélien a en effet cédé à la fascination pour des bilans purement statiques, comme s’il suffisait de réduire le « stock » de combattants du Hamas pour éliminer la « menace terroriste ». Non seulement cette obsession des chiffres a pu justifier la mort de dizaines, voire de centaines de civils pour chaque « cible » visée, mais elle a ignoré la dynamique de recrutement du Hamas, laquelle est accentuée par le caractère plus ou moins aveugle des frappes israéliennes.

Mohammed Sinouar plutôt que Yahya

Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine sous Joe Biden, a ainsi déclaré, le 14 janvier, que « le Hamas [avait] recruté presque autant de militants qu’il en [avait] perdu », y voyant la « recette d’une insurrection durable et d’une guerre perpétuelle ». Il n’en est que plus regrettable que l’administration démocrate ait soutenu avec constance une politique israélienne aussi erronée, préparant ainsi le terrain aux diktats du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump.

Il vous reste 61.35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.