Le sénateur (Les Républicains) de l’Isère Michel Savin, est l’auteur, avec le président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat, Laurent Lafon (Union centriste, Val-de-Marne), d’un rapport sur « la financiarisation du football », adopté le 29 octobre 2024. Ce document contenait 35 préconisations. Une partie d’entre elles figurent dans une proposition de loi, déposée mercredi 26 février au Sénat, avec l’objectif qu’elle soit débattue au Parlement au premier semestre.
Quel regard portez-vous sur le litige juridique et financier actuel entre la Ligue de football professionnel (LFP) et son principal diffuseur, DAZN ?
La situation du football français est très inquiétante. Elle découle d’une succession d’épisodes ratés avec les diffuseurs entre le krach de Mediapro en 2020, puis la reprise par Amazon à l’été 2023 et le clash avec Canal +… Il y a eu aussi l’arrivée du fonds d’investissement CVC, qui a apporté 1,5 milliard d’euros, en 2022. Cette somme, censée sauver le football français après la crise du Covid-19, a été consommée en deux ans. On se retrouve dans une situation pire qu’à l’époque où cet accord a été conclu car, en échange du 1,5 milliard, 13 % des recettes de la société commerciale de la LFP doivent désormais être reversées à CVC.
Y a-t-il un risque de « défaillances » de certains clubs, comme l’a dit le président de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo, le 13 février ?
Oui, car la situation est critique sur le plan financier pour des clubs de Ligue 1 de milieu de tableau et pour des clubs de Ligue 2, dont les ressources liées aux droits télévisés sont en chute importante. Certains risquent de devoir prendre des décisions douloureuses, notamment pour leurs salariés, avec des risques de licenciements. En novembre, la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a annoncé des prévisions alarmantes : un déficit cumulé de 1,2 milliard d’euros pour les clubs pros.
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