
L’équipe de France de football féminine version Laurent Bonadei est encore en phase de construction. Mais le sélectionneur français, qui a véritablement commencé son mandat à la fin d’octobre 2024, peut se réjouir d’avoir commencé la Ligue des nations du bon pied, grâce à une victoire contre la Norvège (1-0), vendredi 21 février, à Toulouse.
C’est Marie-Antoinette Katoto, l’avant-centre du Paris Saint-Germain, entrée au bout d’une heure, qui a trouvé la faille juste avant le dernier quart d’heure (73e), sur un corner tiré par Selma Bacha.
L’Euro de l’été prochain est encore loin, et c’est tant mieux pour Laurent Bonadei, qui cherche son équipe type et son système, et a multiplié les essais pour ses quatre premiers matchs à la tête des Bleues. Vendredi soir, pour le cinquième, il s’est privé au coup d’envoi de la capitaine Wendie Renard (gêne musculaire), de Marie-Antoinette Katoto et d’Eugénie Le Sommer, qui a finalement égalé le record de sélections de Sandrine Soubeyrand (198) en entrant en toute fin de match. Le sélectionneur a salué un record « remarquable » et « une attaquante, avec beaucoup d’altruisme, un haut niveau mental et technique ».
« On est très contente pour elle, on espère qu’elle va la dépasser, on est toute derrière elle, c’est notre Eugénie », a aussi déclaré Marie-Antoinette Katoto.
Des difficultés pour ressortir le ballon de derrière
Deux autres piliers de l’équipe, Delphine Cascarino et Kenza Dali, n’étaient pas dans le groupe. Le championnat des Etats-Unis, où elles évoluent, n’a pas encore commencé. Au coup d’envoi, seule l’attaquante Kadidiatou Diani dépassait les 100 sélections, et la gardienne Pauline Peyraud-Magnin était la seule à avoir plus de 30 ans.
Le premier match de l’histoire des Bleues au Stadium à Toulouse (15 000 personnes) a donc été plutôt compliqué, sans vraiment de rythme ni de beaux mouvements. Les Françaises ont souvent été malmenées par les coéquipières de la Ballon d’or 2018, Ada Hegerberg, nouvelle capitaine de la Norvège.
Les Scandinaves (16e FIFA), portées par la milieu du Barça Caroline Graham Hansen, qui a touché la barre transversale (40e), ont empêché les tricolores de ressortir le ballon proprement pendant une grande partie du match, les Bleues s’obstinant à relancer court et, de ce fait, ne réussissant pas à se trouver. « En première période, nous avons eu du mal à sortir le ballon à cause du vent de face et à cause de la pression », a concédé Laurent Bonadei.
Les Bleues n’ont cadré pour la première fois qu’à l’heure de jeu, par une frappe de Selma Bacha, avant que Sandy Baltimore alerte la gardienne norvégienne (68e). Les attaquantes Kadidiatou Diani et, surtout, Melvine Malard ont été trop peu influentes et trop peu trouvées.
Pauline Peyraud-Magnin de retour dans les cages
En première période, Griedge Mbock a sauvé ses coéquipières grâce à deux retours salvateurs (13e, 24e). Longtemps blessée – pour une cause non communiquée – après l’élimination en quarts de finale des Jeux olympiques 2024 en France, au cours duquel elle a été fautive sur le but brésilien (1-0), la défenseuse a retrouvé la sélection, et tous ses moyens, aux côtés de Maëlle Lakrar.
Alors que Laurent Bonadei avait innové lors de son arrivée avec un système en 3-4-3 et en mettant Constance Picaud dans les buts, il a choisi cette fois de faire évoluer les Tricolores en 4-3-3 et de titulariser la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, qui a effectué plusieurs arrêts et de bonnes sorties. « J’ai fait ce choix, car Pauline a plus d’expérience, elles ont un niveau similaire, chacune a des qualités complémentaires, et elles ont une concurrence saine », a justifié le sélectionneur. « C’est important d’avoir de la stabilité, Pauline jouera le prochain match », mardi, contre l’Islande – qui a fait match nul (0-0) face à la Suisse dans l’autre rencontre du groupe –, et « jusqu’à nouvel ordre », a-t-il poursuivi.
Laurent Bonadei profitera de cette phase de groupe de la Ligue des nations et du printemps pour tenter de faire retrouver à son effectif (11e au classement FIFA) – marqué par deux éliminations successives en quarts de finale aux JO – des repères et de la fluidité dans le jeu.
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