
Alexandre Ployé, professeur en sciences de l’éducation à CY Cergy Paris Université et spécialiste de l’inclusion scolaire, souligne les paradoxes de l’accueil des élèves en situation de handicap tel qu’il se développe dans l’école française.
On est passé de 134 000 enfants handicapés scolarisés en classe « ordinaire » en 2004 à près de 500 000 aujourd’hui. La loi de 2005 a été le déclencheur de cette croissance. Comment l’analysez-vous ?
La loi de 2005, même si le mot « inclusion » n’y figure pas (le terme n’apparaît qu’à partir de 2009 dans une circulaire), est porteuse d’une avancée majeure : promouvoir la scolarité la plus ordinaire possible pour tous les élèves en situation de handicap. Ce texte a également permis un changement dans les représentations. Auparavant, certains enseignants pouvaient estimer qu’accueillir les élèves en situation de handicap ne faisait pas partie de leur travail. Aujourd’hui, il ne viendrait à l’esprit de quasiment personne de dire que ces enfants n’ont pas le droit à une place à l’école. Il y a là une victoire philosophique, éthique. Que cette politique ait les moyens d’être mise en œuvre est une autre question.
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