Le brouhaha d’un préau, dans l’école primaire de M’Gombani à Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte. Des câlins de parents à leurs enfants équipés de sacs à dos, toujours un peu trop grands et impressionnés par ce grand jour. Des adolescents de terminale, soigneusement apprêtés, qui s’enlacent au lycée des Lumières, dans le quartier de Kawéni, et d’autres, tout sourire et téléphone en main, « heureux de se retrouver entre potes ».

Des images classiques de rentrée à Mayotte en ce lundi 27 janvier, de celles qui feraient croire à un retour à la normalité, en réalité impossible après les dévastations, les morts recensés et inconnus, les blessures et les traumatismes laissés par la violence du cyclone Chido, qui s’est abattu sur l’île le 14 décembre 2024, puis par les dégâts de la tempête Dikeledi, qui a soufflé du 11 au 13 janvier.
« Cela fait tout drôle de ne plus voir les arbres », lance spontanément une élève de 3e du collège de Pamandzi (Petite-Terre), où plusieurs salles de classe restent inutilisables. Une autre façon de dire qu’il « ne s’agit pas d’une rentrée comme les autres », admet le recteur de l’académie, Jacques Mikulovic. Prévue initialement le 13 janvier après les vacances d’été austral et deux fois décalée depuis, la reprise des cours est échelonnée en fonction des capacités d’accueil de chaque établissement. Autrement dit, de l’avancement des travaux engagés après les destructions, les pillages et, pour certains, le grand nettoyage, lorsque les salles ont servi de centre d’hébergement, dans des conditions effroyables, car le plus souvent sans eau.
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