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Pollution plastique : masse manquante dans les océans

Il semblerait que le plastique observable dans les mers soit, au mieux, quarante fois moins volumineux que ce qu’il devrait être au vu des estimations de la pollution humaine. Bonne ou mauvaise nouvelle ?, s’interrogent les deux physiciens dans leur Carte blanche au « Monde ».

Publié le 26 février 2025 à 12h30, modifié le 26 février 2025 à 16h23 Temps de Lecture 2 min.

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On préférerait vous parler des tests de l’électrodynamique quantique avec des ions lourds, ou des mécanismes élégants permettant à la vigne de s’accrocher à son tuteur… Mais voilà, il faut parfois faire des concessions à son époque, ce qui implique de mettre son masque et son tuba, son pince-nez aussi, et de sauter dans le grand bain de l’actualité planétaire pour en rendre compte, même si en l’occurrence y surnage un brouet peu digeste… Car on va parler ici de la mer et de la contamination au plastique qu’elle subit depuis la massification de son usage dans les années 1950.

Du point de vue scientifique, cette question est fichtrement compliquée, et ce pour plusieurs raisons. Si la production mondiale des divers plastiques communs est connue (414 millions de tonnes en 2023, en augmentation), il est très délicat d’en estimer la fraction qui va finir durablement en mer, car une multitude de facteurs rend ce calcul hasardeux.

D’abord, les spécialistes divergent sur la quantité de plastique qui arrive aux océans, principalement du fait des rejets sauvages dans les rivières et de l’industrie halieutique (filets dégradés ou perdus) : les estimations varient d’un bon facteur 100… Ensuite, à la faveur des courants, une partie non négligeable de ce plastique fait comme nous, il aime venir s’entasser sur les plages.

Cocktail toxique

Le reste continue de barboter certes, mais multiplie les stratagèmes pour échapper à la détection : d’une part les plastiques flottants ne cessent de se fragmenter sous l’effet combiné de la houle, de réactions chimiques corrosives du milieu marin, de l’exposition aux UV et de dégradations d’origine biologique (ah ! il y a donc quand même des bébêtes qui trouvent nos emballages goûteux, positiveront les professionnels), ce qui fait que le stock présent en mer se trouve dans une multitude d’états dont seuls les plus gros sont à l’heure actuelle correctement comptabilisés. Par ailleurs, ces plastiques ne restent pas tous en surface, car ingérés ou alourdis par les biofilms et autres organismes vivants qui les colonisent, ils partent tôt ou tard coloniser la colonne d’eau.

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