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A Milan, pour ses 100 ans, Fendi offre un savant cocktail d’intemporalité et de fluidité

Strictes robes midi avec manches arrondies pour les femmes, détails en dentelle et broderies pour les hommes : pour les 100 ans de la maison, Silvia Venturini Fendi a présenté, le 26 février, une collection automne-hiver 2025-2026 très maîtrisée.

Par  (Milan, envoyée spéciale)

Publié le 27 février 2025 à 12h15, modifié le 27 février 2025 à 16h19

Temps de Lecture 2 min.

Fendi.

Les anniversaires qui comptent ne sont pas légion. Mais 2025 est indéniablement une année particulière pour Fendi : les 100 ans d’existence de la griffe romaine coïncident avec un moment charnière de son histoire.

Fendi a longtemps été une affaire de famille. D’abord celle d’Adele et Edoardo Fendi, qui ont ouvert une boutique de maroquinerie et de fourrures à Rome en 1925. Puis de leurs cinq filles, qui ont lancé le prêt-à-porter en 1958. Et enfin de certaines de leurs petites-filles – dont Silvia Venturini Fendi, l’actuelle directrice artistique de 64 ans, qui fait partie de la maison depuis 1992. En 2000, l’horizon de Fendi s’est élargi avec son rachat par le groupe LVMH, qui a placé en elle des ambitions internationales, en se fiant notamment au succès du sac Baguette, lancé en 1997.

En 2025, le nom de Fendi rayonne bien partout dans le monde, mais la maison doit faire face à deux défis majeurs : le renouvellement de sa direction artistique et son positionnement par rapport à la fourrure, sa marque de fabrique, dont l’usage est de plus en plus décrié. Le défilé mixte des 100 ans, présenté le 26 février dans le cadre de la fashion week de Milan, s’est révélé très convaincant, même s’il n’a qu’en partie répondu à ces deux questions.

Ses 86 silhouettes ont toutes été imaginées par Silvia Venturini Fendi, qui, au cours de sa longue carrière, a souvent partagé la direction artistique avec des hommes, d’abord Karl Lagerfeld (jusqu’en 2019), puis Kim Jones (de 2020 à 2024). « Tellement de choses se sont passées en un siècle, je ne savais pas par où commencer cette collection, admet-elle. Alors, je me suis dit que j’allais m’appuyer sur mes souvenirs, sur le moment où l’envie de faire partie de cette entreprise m’a rattrapée. »

Sequins multicolores

Sans chercher à faire référence aux archives, Silvia Venturini Fendi s’est concentrée sur ce qui, selon elle, caractérise le style Fendi : le confort, apporté par la légèreté des vêtements, souvent réversibles et sans doublure ; l’intemporalité des formes, qui doivent encore pouvoir séduire vingt ou trente ans après leur création ; une fluidité des genres, avec des tenues féminines exprimant la force et des silhouettes masculines empreintes de douceur.

Ce savant cocktail qui ne fait pas référence à des formes esthétiques précises peut s’avérer difficile à réaliser. Mais Silvia Venturini Fendi le maîtrise à merveille. Pour les femmes, la sévérité de robes midi est compensée par l’arrondi des manches, les laines sèches répondent aux broderies de pierres et sequins multicolores. Les cuirs sont si souples qu’ils se plissent comme des popelines de coton sur des manteaux légers, tandis que les jupes étroites s’épanouissent en corolle au-dessous du genou. Pour les hommes, la dentelle et les broderies adoucissent habilement un vestiaire formel.

Silvia Venturini Fendi fait aussi la part belle à la fourrure, dans des versions enveloppantes, colorées ou à motifs. Mais, signe que les temps changent, une seule pièce est en vison, les autres sont en mouton, donc issues du circuit de l’agro-alimentaire. Interrogée sur l’avenir de la vraie fourrure, la designer botte en touche, évoque le libre arbitre.

En revanche, quand on lui demande si Fendi doit rester une affaire familiale, sa réponse est plus nette : « Ce n’est absolument plus le cas depuis que nous avons vendu [à LVMH]. Je n’ai pas de statut particulier lié à mon nom dans cette entreprise. Je suis là parce qu’on estime que je fais bien le travail. » Ce défilé très réussi lui donne raison. Pour son successeur, que LVMH est en train de chercher, il ne sera pas facile d’être aussi bon.

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