Muni d’un bâton de marche, Eric Buffard arpente les chemins enneigés du cirque de Gavarnie. Ce garde moniteur du parc national des Pyrénées connaît l’endroit comme sa poche. A chacun de ses pas, la neige craque sous le poids de ses chaussures de montagne équipées de crampons, rompant le silence. Soudain, il s’arrête, plante son bâton et s’empare de sa paire de jumelles. « Il y a un isard sur la crête, là-bas », assure-t-il en désignant, au loin, l’animal que certains surnomment « le chamois pyrénéen ». Le panorama est inouï.
Le cirque naturel en demi-cercle offre une circonférence de près de 6 kilomètres et des parois de 1 500 mètres de haut. Il est inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, au sein du site Pyrénées-Mont Perdu, à cheval entre la France et l’Espagne. Lors d’un séjour dans la région, Victor Hugo le décrivit en ces termes dans son poème Dieu : « C’est une montagne et une muraille tout à la fois/ C’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes/ C’est le colosseum de la nature/ C’est Gavarnie. »
Selon la saison, on randonne ici à pied ou à raquettes. En hiver, les glaciéristes aguerris se lancent dans l’ascension de la grande cascade qui, avec ses 420 mètres, est une des plus hautes d’Europe. Deux autres cirques spectaculaires se trouvent dans les environs : Troumouse et Estaubé. Avec les quelques milliers d’isards, le parc national des Pyrénées abrite de nombreuses espèces animales : bouquetins des Pyrénées, renards roux, hermines, coqs de Bruyère, marmottes, au-dessus desquels planent des rapaces – aigles royaux et gypaètes barbus.
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