Alors que commence 2025, les vêtements s’imposent plus que jamais comme des objets culturels dignes d’être étudiés. On les retrouve évidemment dans les institutions consacrées à la mode telles que le Palais Galliera à Paris, mais aussi dans des musées d’art, dont certains, comme le Louvre, ne leur avaient jamais fait de place jusqu’à présent. En parallèle, les marques continuent de déployer des moyens considérables dans la mise en scène de leur patrimoine. Tour d’horizon des principales expositions mode de ce début d’année.
La haute couture à l’italienne
Dolce & Gabbana, qui ne s’était encore jamais livré au travail d’exposition de ses archives, n’a pas fait les choses à moitié. « Du cœur à la main » a d’abord été présentée en 2024 à Milan sous les ors du Palazzo Reale, avant d’atterrir au Grand Palais cette année. La commissaire est l’historienne Florence Müller, qui avait déjà réalisé la rétrospective Yves Saint Laurent au Petit Palais en 2010 et la gigantesque exposition Dior au Musée des arts décoratifs en 2017. Elle a imaginé pour Dolce & Gabbana une scénographie luxuriante, en adéquation avec les quelque 200 silhouettes haute couture. Le patrimoine culturel italien rythme le parcours, avec une salle consacrée au Guépard (1963), de Luchino Visconti, une autre à la Rome antique, à l’opéra, au travail du verre, etc. Toques royales, traînes monumentales, robes en plumes ou en cristaux, enchevêtrement de broderies, cascade de dorures… De quoi en prendre plein les yeux !
« Du cœur à la main. Dolce & Gabbana », jusqu’au 31 mars, au Grand Palais, Paris 8e.
Quand l’art et la mode dialoguent
La mode entre au Louvre ! Et on le doit à Olivier Gabet, l’ancien directeur du Musée des arts décoratifs de Paris, devenu directeur du département des objets d’art au Louvre – et accessoirement commissaire de cette exposition. Le parcours s’étend sur près de 9 000 mètres carrés, avec une centaine de silhouettes ou d’accessoires marquants de l’histoire de la mode, choisis entre les années 1960 et 2025, mis en relation avec des œuvres du musée. C’est, par exemple, un ensemble Chanel de 2019 brodé de plumes d’autruche inspiré par une commode XVIIIe, ou un tailleur Givenchy de 1990 en damas de soie broché qui fait écho à la marqueterie de cuivre et d’écaille d’une armoire d’André-Charles Boulle. Le Louvre ne conservant pas de vêtements, à l’exception de quelques manteaux de l’ordre du Saint-Esprit, 45 maisons lui ont fait des prêts, de Balenciaga à Iris van Herpen.
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