Eux disent « territoire », plutôt que « pays » ou « région », comme pour mieux marquer leur enracinement, leur attachement à ce coin des Alpes encore méconnu, qui, il y a deux ans, remporta le bien nommé Challenge des territoires insoupçonnés. Insoupçonnées, elles le restent, ces sources du Buëch, qui s’étendent au sud-ouest des Hautes-Alpes, entre le massif du Dévoluy et le parc naturel régional des Baronnies provençales, avec 19 communes dont la plus peuplée est celle de Veynes, moins de 10 000 habitants au total.
Cette région de moyenne altitude, entre lacs et petits villages, riche d’un patrimoine en cours de réhabilitation, est née à la confluence du Petit et du Grand Buëch, deux rivières qui s’y mêlent pour former le Buëch. Ce petit bout d’Alpes, loin des imageries traditionnelles, des pics élancés, des défis jetés aux cieux, du tourisme envahissant du mont Blanc et des grosses stations de ski, est resté secret. Aucune autoroute ne le traverse. Dominé par la spectaculaire tache blanche du plus grand pierrier d’Europe, lieu de rencontre entre le climat alpin et le climat méditerranéen, il change de visage au fil des saisons. Nous l’avons parcouru au début de l’automne.
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