
« Spinoza : substance et pensée » (Spinoza’s Metaphysics. Substance and Thought), d’Yitzhak Y. Melamed, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Dan Arbib, PUF, « Epimethée », 312 p., 28 €, numérique 22 €.
A force de souligner l’actualité de Spinoza (1632-1677), voire de l’enrôler comme un pionnier des radicalités politiques contemporaines, on oublie que cet homme du XVIIe siècle fut d’abord l’édificateur d’un système à l’agencement complexe. L’un des meilleurs spécialistes du philosophe, Yitzhak Y. Melamed, professeur à l’université Johns Hopkins (Etats-Unis), vient utilement nous le rappeler avec une étude souvent technique mais toujours claire, qui scrute le cœur de la métaphysique spinozienne.
Plutôt que d’y chercher, au risque de faire parfois violence aux textes et au contexte, une quelconque « modernité », Melamed juge que la pertinence d’un penseur du passé tient non à ce qu’il parle de notre présent, mais à ce qu’il contribue à « remettre en cause nos croyances et institutions les plus élémentaires », notamment ce que nous tenons pour aller de soi « sans jamais tenter de le justifier ».
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