
« Les Filles de Birkenau », d’Isabelle Choko, Judith Elkan-Hervé, Ginette Kolinka et Esther Sénot, récits recueillis par David Teboul, Les Arènes, 272 p., 24 €, numérique 17 €.
L’une d’elles a eu 100 ans le 4 février. C’est Ginette Kolinka, la mère de Richard, l’ex-batteur du groupe Téléphone, la plus connue du public, notamment pour son franc-parler. Vient ensuite Judith Elkan-Hervé, bientôt 99 ans, une élégante au langage choisi, si chaleureuse. Puis Esther Sénot, 97 ans, grave et profonde, qui a connu, avant et juste après la Shoah, un dénuement extrême. Enfin, il y avait Isabelle Choko, la plus jeune, l’intelligence et la vivacité en personne, qui est morte en juillet 2023, à 94 ans, d’un cancer.
Ces quatre femmes, déportées à Auschwitz-Birkenau parce que juives, ont survécu à l’inimaginable, la « solution finale » conçue par les nazis. Par quel miracle ces squelettes ambulants d’à peine 30 kilos sont-ils devenus des femmes à toute épreuve, des épouses, des mères ? Quelle force de vie les a portées si loin ? On le devine, on le comprend, sans toucher le fond de ce mystère. Leur rencontre, organisée par David Teboul pour un documentaire devenu livre, Les Filles de Birkenau, est émaillée de disputes, de blagues, de récits tragiques sans exclure le grotesque : un étonnant théâtre du réel.
Il vous reste 83.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.