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« La Révolution par les femmes », de Corinne Aguzou, Tristram, 190 p., 19 €.
En 2006, le féminisme était une « espérance brûlée », une « étoile morte » en cours de résurrection. Cette année-là, Virginie Despentes publiait l’essai King Kong théorie (Grasset), et La Vie enfantine de la tarentule noire, par La Tarentule noire, de Kathy Acker (Désordres/Laurence Viallet), faisait trembler les fondations de la littérature, où la fiction féministe se faisait rare. Ce fut aussi le grand chambardement de La Révolution par les femmes, premier roman de Corinne Aguzou, qui ne connut que peu d’écho. L’époque n’était, sans doute, pas prête pour cette radicalité poétique.
Vingt ans après, le météorite fait de nouveau sentir sa déflagration. Cet astre combatif, hardi et déluré essaime de nouveau l’urgence de son écriture moléculaire : condensation romanesque fascinante, le roman est situé dans un lieu mystérieux, le Blockhaus, où se superposent sur une ligne de flottaison tempétueuse des institutions coercitives (hôpital psychiatrique, prison, entreprise qui fait passer des entretiens d’embauche pervers) et une association de femmes.
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