Législatives en Allemagne : visualisez le score historique du parti d’extrême droite AfD en graphiques

Outre la victoire des conservateurs, c’est le score inédit remporté par l’extrême droite qui a marqué les élections législatives allemandes du dimanche 23 février. Avec 20,8 % des suffrages, Alternative pour l’Allemagne (Alternative für Deutschland, AfD) se hisse pour la première fois à la deuxième place du scrutin, devant les sociaux-démocrates du SPD, à la tête de la coalition sortante, qui ne récoltent que 16,4 % des voix.

L’analyse géographique des résultats montre une Allemagne très nettement divisée sur la base de ses anciennes frontières : l’extrême droite est arrivée en tête dans la quasi-totalité des circonscriptions de l’ancienne Allemagne de l’Est (RDA) – à l’exception de Berlin, de Weimar et de quelques villes – avec des scores dépassant parfois 40 % des suffrages. Lors du précédent scrutin, en septembre 2021, les sociaux-démocrates y avaient remporté la majorité des sièges.

Comme en 2021, l’extrême droite ne remporte aucune circonscription dans l’ex-Allemagne de l’Ouest (RFA), où les chrétiens-démocrates ont fait le plein des voix, en grignotant de nombreux bastions du SPD, et en conservant leur fief de Bavière, où la CSU (l’Union chrétienne-sociale) est en tête dans les 46 circonscriptions.

Pas de majorité pour la CDU/CSU

Avec 208 élus, les conservateurs sont en position de force pour diriger la future coalition gouvernementale. Néanmoins, comme souvent dans le système allemand, ils ne pourront gouverner seuls, ne contrôlant que 33 % des sièges au Bundestag.

Ayant exclu de s’allier avec l’AfD (152 sièges), leur chef de file, Friedrich Merz, devra probablement s’appuyer sur le SPD pour rassembler une majorité au Parlement. Une alliance avec les Verts (85 sièges) serait en effet insuffisante, et ils ne pourront pas compter sur les libéraux du FDP, qui ont perdu toute représentation parlementaire, faute d’avoir atteint le seuil de 5 % des voix nécessaire.

Le dernier enseignement du scrutin est le léger sursaut de la gauche radicale : donné par les sondages autour de 5 %, Die Linke émarge finalement à 8,8 %, et comptera 64 représentants au Bundestag.

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