Ce mois-ci, l’actualité a été une nouvelle fois rythmée par le président américain, Donald Trump, qui s’est notamment beaucoup rapproché de Vladimir Poutine, à la plus grande inquiétude de l’Union européenne et de l’Ukraine. Le secteur de l’intelligence artificielle, de son côté, a été agité par l’irruption spectaculaire d’une start-up chinoise et la tenue d’un grand sommet à Paris. Côté français, février a notamment été marqué par l’enquête ouverte contre Nestlé pour « tromperie » dans les eaux en bouteille et par la décision du président du RN d’annuler un discours aux Etats-Unis après le salut nazi d’un ancien conseiller de Trump. En sept dessins, « La Matinale » revient sur ces temps forts du mois écoulé.
Donald Trump dégaine l’arme des droits de douane…
Droits de douane contre le Canada et le Mexique (temporairement suspendus jusqu’au 4 mars), droits de douane additionnels de 10 % sur les produits chinois, de 25 % sur l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, et de 25 % aussi sur tous les produits européens… Comme il l’avait annoncé pendant sa campagne, Donald Trump joue massivement des tariffs pour favoriser l’industrie américaine et forcer les autres pays à des négociations serrées. Cette politique n’est pas sans risque pour l’économie des Etats-Unis, avec un risque d’inflation accrue et de déstabilisation de certains secteurs entiers.
… et se rapproche dangereusement de Vladimir Poutine
C’est un grand rapprochement qui inquiète l’Europe et plus particulièrement l’Ukraine : Donald Trump s’est longuement entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine, le 12 février. Quelques jours plus tard, des représentants américains et russes se rencontraient en Arabie saoudite pour discuter des modalités d’un éventuel cessez-le-feu en Ukraine – sans que Kiev ne soit représenté… Pis, en dédommagement de leur soutien, les Etats-Unis ont réclamé à l’Ukraine l’équivalent de 500 milliards de dollars (476 milliards d’euros) payables en concessions perpétuelles sur « les ressources minérales, pétrolières et gazières, les ports [et] les autres infrastructures », mais le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a refusé de « vendre » son pays.
L’IA bouleversée par l’irruption de la chinoise DeepSeek…
Libre de droits, conçue avec beaucoup de moins de moyens : la start-up chinoise DeepSeek a bouleversé le secteur de l’intelligence artificielle avec un modèle concurrençant largement les leaders du secteur que sont OpenAI, Meta ou Google. Des spécialistes comparent son irruption à un « moment Spoutnik de l’IA », référence au lancement, en 1957, du premier satellite soviétique en pleine course à l’espace entre les Etats-Unis et l’URSS.
… et questionnée sur son impact environnemental
La France a accueilli, les 10 et 11 février, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) visant à appeler à un « dialogue mondial » sur ce sujet et éviter une « concentration du marché » pour que la technologie soit accessible. Son développement exponentiel pose, entre autres, des questions liées aux besoins conséquents d’énergie que l’IA demande pour entraîner les modèles et fournir des réponses pertinentes. Paris a ainsi plaidé pour une intelligence artificielle « écoresponsable », sans parvenir à fédérer les leaders de l’industrie.
En France, une enquête pour « tromperie » dans les eaux en bouteille
Une information judiciaire pour « tromperie » a été ouverte, le 13 février, par le pôle santé publique du tribunal de Paris. Le groupe Nestlé, numéro un des eaux en bouteille, est dans le viseur de la justice, soupçonné d’avoir utilisé des traitements interdits (microfiltration, filtres UV, charbons actifs) pour faire face à des contaminations bactériennes ou chimiques sur le site de Perrier, à Vergèze (Gard), comme sur son site des Vosges, où sont puisées les eaux d’Hépar, de Contrex et de Vittel.
Jordan Bardella annule un discours après un salut nazi de Steve Bannon
Invité à Washington à l’occasion de la Conservative Political Action Conference, qui essaie de favoriser l’émergence d’une internationale populiste, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a annoncé, vendredi 21 février, l’annulation de son discours en raison du geste nazi effectué quelques heures plus tôt à la tribune de cette conférence par Steve Bannon. « S’il n’a pas les couilles de venir ici, c’est une fillette, et une fillette ne va pas diriger la France », a répliqué l’ancien conseiller de Donald Trump…
Retrouvez tous les dessins parus en une du « Monde » ici.
Contribuer
Réutiliser ce contenu
