Proche-Orient : Les Etats-Unis annoncent avoir approuvé une vente d’armes à Israël de plus de 7 milliards de dollars

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Le département d’Etat américain a annoncé, vendredi, avoir approuvé la vente de bombes, de munitions et de missiles d’une valeur totale de 7,4 milliards de dollars (7,17 milliards d’euros) à Israël, qui a utilisé des armes américaines dans la guerre qu’il mène dans la bande de Gaza.

Ce contrat d’armement, qui doit encore être approuvé par le Congrès, comprend la vente de bombes, de kits de guidage et de fusées pour un montant de 6,75 milliards de dollars, ainsi que de missiles Hellfire pour 660 millions de dollars, selon l’Agence américaine de coopération en matière de défense et de sécurité.

Un enfant palestinien de 7 ans a succombé, vendredi soir, à une blessure grave après avoir été touché par des tirs de l’armée israélienne à Kafr Al-Labad, à l’est de la ville de Tulkarem en Cisjordanie, selon des sources médicales citées par l’agence de presse palestinienne WAFa. Saddam Hussein Iyad Rajab se trouvait devant la maison de son grand-père lorsqu’il a été la cible de ces tirs le 28 janvier, selon la même source.

Bonsoir Melissa

L’agence de presse palestinienne WAFa a rapporté aujourd’hui que l’armée israélienne maintient « une forte présence » dans la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés, « menant des raids incessants et transformant de force des maisons civiles en avant-postes militaires » après avoir expulsé de force leurs résidents. Selon WAFa, les soldats israéliens imposent au camp « un siège strict et de sévères restrictions à la circulation des civils et des véhicules ». « Un nombre important de tireurs d’élite ont été positionnés dans le camp, ciblant tout objet en mouvement et ouvrant le feu », ajoute l’agence, qui évoque des témoignages rapportant des « explosions répétées entendues dans le camp, accompagnées de tirs nourris ».

Selon des responsables locaux et de l’ONU, des milliers de familles, du camp de réfugiés de Tulkarem mais aussi de Jénine, ont été déplacées par l’offensive israélienne. Le ministère de la santé palestinien a rapporté, mardi, que 70 personnes, dont 38 à Jénine, avaient été tuées par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le début de l’année. De son côté, l’armée israélienne a indiqué que ses forces avaient tué « environ 55 terroristes » et interpellé 380 individus recherchés en Cisjordanie en janvier.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a évoqué l’objectif d’une Syrie « libre et sûre pour tous les pans de la population » lors d’un appel téléphonique vendredi avec le président syrien par intérim, Ahmed Al-Charaa. Les deux dirigeants « sont convenus qu’il était maintenant nécessaire d’engager un processus politique » incluant « tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse », a expliqué la chancellerie dans un communiqué.

L’Allemagne est « prête à soutenir la reconstruction de la Syrie » afin qu’elle « puisse devenir une patrie libre et sûre pour l’ensemble de la population », a encore assuré le chancelier au nouvel homme fort syrien. Lors de son appel, M. Scholz a également « souligné l’importance de maintenir la lutte contre le terrorisme pour la sécurité en Syrie, dans la région et dans le monde entier ». Mercredi, Ahmed Al-Charaa avait reçu l’appel du président français, Emmanuel Macron.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a salué la « feuille de route » des Européens pour lever les sanctions contre la Syrie lors d’un entretien téléphonique, vendredi, avec Emmanuel Macron, a rapporté la présidence turque. L’échange entre les deux dirigeants, le deuxième depuis le 18 décembre, intervient quarante-huit heures après un appel du chef de l’Etat français au président syrien par intérim, Ahmed Al-Charaa.

M. Erdogan a estimé « que la suspension des sanctions de l’Union européenne contre la Syrie était extrêmement appropriée et qu’il était important de les lever complètement [et a] affirmé que la Turquie poursuivra son soutien à la Syrie », selon le communiqué de la présidence turque. « L’intensification du dialogue entre les deux pays contribuera positivement aux relations » entre Ankara et Paris, a-t-il également assuré, ajoutant que les deux pays « ont un potentiel de coopération dans de nombreux domaines, notamment dans l’industrie de la défense », domaine dans lequel la Turquie a marqué de nombreux points ces dernières années.

Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammed Raad, a dénoncé, vendredi, les déclarations de l’émissaire américaine en visite à Beyrouth, les qualifiant d’« ingérence flagrante » dans les affaires du Liban.

L’adjointe de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a affirmé vendredi, après une rencontre avec le nouveau président libanais, Joseph Aoun, qu’une présence du mouvement islamiste dans le nouveau gouvernement libanais constituerait une ligne rouge. Ces propos sont « empreints de malveillance et d’irresponsabilité » et visent un acteur de « la vie politique libanaise », a réagi M. Raad dans un communiqué, dénonçant une « ingérence flagrante dans la souveraineté du Liban ».

La visite de Morgan Ortagus intervient alors que le nouveau premier ministre libanais, Nawaf Salam, peine à former un gouvernement, sous la pression politique du Hezbollah et de ses alliés. De son côté, M. Aoun, élu le 9 janvier et considéré comme le candidat préféré de Washington, a pris ses distances avec la position de l’émissaire américaine, son bureau déclarant que « certains » de ses propos tenus à l’issue de leurs entretiens « représent[ai]ent son propre point de vue et ne concern[ai]ent pas la présidence ».

Israël va libérer samedi 183 prisonniers palestiniens en échange de trois otages qui doivent être relâchés par le Hamas à Gaza, a annoncé, vendredi, le Club des prisonniers palestiniens, une ONG chargée du dossier. Selon son communiqué, il s’agit de 18 prisonniers condamnés à la prison à vie, 54 condamnés à de lourdes peines et 111 arrêtés dans la bande de Gaza après le 7-Octobre.

Donald Trump a déclaré vendredi que son projet pour la bande de Gaza, qui verrait les Etats-Unis prendre le contrôle du territoire palestinien vidé de ses habitants pour y développer des projets immobiliers, ne serait pas mis en œuvre tout de suite. « Nous ne sommes pas pressés à ce sujet », a affirmé le président américain aux journalistes à la Maison Blanche, après avoir créé une onde de choc internationale en exposant cette idée.

Gaza sera « remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats », avait-il insisté, jeudi. D’ici là, les Palestiniens « auront déjà été réinstallés » ailleurs dans la région, notamment en Egypte ou Jordanie.

Le Forum des familles d’otages a confirmé l’identité des trois otages israéliens qui doivent être libérés samedi par le Hamas contre des prisonniers palestiniens, pour le cinquième échange de ce type depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 19 janvier. Or Levy, 33 ans au moment de sa capture le 7 octobre 2023, Eli Sharabi, 51 ans, et l’Israélo-allemand Ohad Ben Ami, 55 ans, doivent en principe rentrer chez eux.

L’accord de trêve a déjà permis la libération de 18 otages et d’environ 600 prisonniers palestiniens. La première phase de trêve doit aboutir à la libération, au total, de 33 otages, dont huit au moins morts, contre 1 900 Palestiniens. Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon l’armée.

La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a publié, vendredi, les noms de trois otages israéliens libérables samedi en échange de prisonniers palestiniens, le cinquième échange depuis l’entrée en vigueur de la trêve, le 19 janvier. « Les Brigades Ezzedine Al-Qassam ont décidé de libérer [les otages] demain, samedi », a indiqué sur Telegram leur porte-parole, Abou Obeida, avant de décliner leurs identités. Celles-ci doivent être confirmées par le Forum des familles d’otages israéliens pour être révélées publiquement. C’est pour cela que nous avons décidé de retirer leur nom.

Peu de temps après, Israël a confirmé avoir reçu une liste d’otages libérables samedi par le Hamas.

Le général Michael Kurilla, chef du Commandement central américain (Centcom), s’est entretenu cette semaine avec l’état-major israélien de la « situation régionale stratégique », selon l’armée israélienne. A la tête de l’organisme supervisant les opérations militaires américaines de la Corne de l’Afrique à l’Asie centrale, le général Kurilla a discuté des moyens de « faire face aux menaces au Moyen-Orient » et les « divers scénarios possibles sur les fronts proches et éloignés », selon un communiqué militaire.

Bonsoir Em

Emmanuel Macron s’est exprimé, après un échange téléphonique, mercredi soir, avec son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi. Dans un communiqué diffusé par l’Elysée, les deux hommes ont averti que tout « déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie serait inacceptable. Il s’agirait d’une violation grave du droit international, d’une entrave à la solution à deux Etats et d’un facteur de déstabilisation majeur pour l’Egypte et la Jordanie ». « L’avenir de Gaza doit s’inscrire non pas dans la perspective d’un contrôle par un Etat tiers, mais dans le cadre d’un futur Etat palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne », a affirmé le Quai d’Orsay, tandis que la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a plus directement condamné les déclarations de Donald Trump, « dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix ».

Dans le monde politique français, la gauche et des responsables du bloc central ont condamné la proposition du président américain, même si, d’une manière générale, les responsables politiques français ne se sont pas bousculés pour réagir. La sortie du président des Etats-Unis n’a pas semblé à l’ordre du jour des Républicains (LR), tandis qu’aucun élu du Rassemblement national n’a réagi. Sollicitée par nos journalistes, Marine Le Pen n’a pas donné suite. L’exil forcé des Gazaouis proposé par Donald Trump ressemble à une proposition formulée par la leader d’extrême droite française après les attaques terroristes contre Israël du 7 octobre 2023. Marine Le Pen suggérait alors que l’Egypte accueille la population civile gazaouie, sans préciser si cette solution était provisoire ou non.

L’Egypte a déclaré vendredi être en contact avec ses partenaires arabes, notamment la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, pour apporter une réponse régionale au projet de Donald Trump de déplacer la population palestinienne de la bande de Gaza.

Le ministre des affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, s’est entretenu avec ses homologues de onze pays. Ces derniers ont souligné « les constantes de la position arabe sur la cause palestinienne, rejetant toute mesure visant à déplacer le peuple palestinien de sa terre, ou à encourager son transfert vers d’autres pays en dehors des territoires palestiniens », fait part un communiqué. Déplacer les Palestiniens représenterait « une violation flagrante du droit international, une atteinte aux droits des Palestiniens, une menace pour la sécurité et la stabilité de la région et une atteinte aux possibilités de paix et de coexistence entre ses peuples », estime l’Egypte.

La branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a organisé vendredi dans la ville de Bureij, au centre de la bande de Gaza, les funérailles de son chef adjoint, Marwan Issa, tué par une frappe aérienne israélienne en mars 2024.

Le porte-parole du Hamas, Abdul Latif Al-Qanou, a assuré vendredi que le mouvement islamiste palestinien était « déterminé à mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu dans l’intérêt du peuple » palestinien. Il a toutefois accusé Israël, dans un communiqué publié sur Telegram, de multiples violations de cet accord, reprochant à l’Etat hébreu de retarder l’entrée dans l’enclave de milliers de camions transportant de la nourriture et d’autres produits humanitaires, et de n’avoir permis l’acheminement que de 10 % des tentes et abris mobiles destinés aux déplacés.

« Nous avons demandé aux médiateurs de redoubler d’efforts et de faire pression sur l’ennemi israélien pour l’obliger à mettre en œuvre le protocole humanitaire », a ajouté le porte-parole. M. Al-Qanou a également salué « les positions de tous les pays qui ont rejeté les déclarations de Trump sur le déplacement de notre peuple ».

Les autorités israéliennes ont indiqué, vendredi, « attendre » la liste des nouveaux otages libérables samedi à Gaza en échange de prisonniers palestiniens, alors que le doute commençait à planer sur un possible blocage dans les discussions avec le Hamas.

Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), qui lui demandait si ce cinquième échange depuis le début de la trêve à Gaza allait effectivement se produire, Omer Dostri, le porte-parole du premier ministre israélien, a répondu : « C’est le projet. » Benyamin Nétanyahou a dit dans un communiqué qu’il suivrait le processus des Etats-Unis, où il se trouve en visite.

Dans la matinée, le Forum des familles d’otages israéliens a pressé le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de « ne [pas] manquer cette opportunité », à la veille de ce nouvel échange prévu. « Les nouveaux témoignages d’otages libérés sur les conditions de captivité sont effrayants. Les otages n’ont plus de temps à perdre, ils doivent être libérés », a insisté le Forum.

Le ministre de la défense israélien a intimé l’ordre aux militaires de ne pas critiquer le projet de Donald Trump sur l’avenir de Gaza. « Il est exclu que des officiers de Tsahal s’expriment contre le plan important du président américain Trump concernant Gaza et contre les directives des responsables politiques », a déclaré Israel Katz.

Mardi, M. Trump a proposé une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et un déplacement de sa population palestinienne. Malgré le tollé international et des accusations de nettoyage ethnique, Israël a dit dès jeudi préparer un plan pour un départ « volontaire » des Gazaouis. M. Katz a précisé avoir « donné instruction » à l’armée « de se préparer à la promotion du plan de réinstallation volontaire des habitants de Gaza qui souhaitent partir vers différents endroits à travers le monde ». « C’est ce qu’elle est tenue de faire, c’est ce qu’elle fera », a-t-il dit.

Son communiqué précise qu’il a ordonné au chef d’état-major de réprimander le chef du renseignement militaire, le général Shlomi Binder, « pour les propos qui lui sont attribués » sur le sujet. Le général Binder a assuré en retour qu’il n’avait pas « exprimé d’opposition au plan Trump » et qu’il restait, comme chaque soldat, « subordonné aux dirigeants politiques » du pays. « Au titre de mes fonctions, j’ai présenté les conséquences possibles du discours sur le sujet, les perspectives de l’ennemi en termes de sécurité et mes recommandations d’actions offensives », a-t-il fait valoir.