
Pour les 108 000 réfugiés birmans répartis dans une dizaine de camps le long de la frontière thaïlandaise, le gel des aides américaines décrété fin janvier par le gouvernement Trump pour trois mois a eu un impact immédiat. « Environ 60 % de notre budget, soit environ 1,5 million de dollars par mois, provenaient des aides américaines. Nous n’avons rien reçu depuis fin 2024 », explique au Monde Léon de Riedmatten, directeur de The Border Consortium (TBC), l’alliance d’ONG chargée de ces camps qui accueillent depuis près de quarante ans des membres de minorités ethniques de Birmanie fuyant les combats avec l’armée birmane. La dernière vague, consécutive au coup d’Etat de 2021, a entraîné 20 000 nouvelles arrivées.
Investi depuis des décennies dans l’humanitaire et la résolution de conflits en Birmanie, M. de Riedmatten, qui est suisse, a quitté la Birmanie après le coup d’Etat et pris la direction de l’alliance en 2024. TBC a été créée à la demande du gouvernement thaïlandais. « Nous n’avons heureusement pas reçu l’ordre de fermer », poursuit-il. Les cliniques des camps, en revanche, sont sous la responsabilité de l’ONG américaine International Rescue Committee (IRC), financée par l’Usaid, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international. « Ils ont littéralement dû tout arrêter sur-le-champ », dit-il. L’ONG a toutefois obtenu l’autorisation du gouvernement de transférer des malades pour des soins dans des hôpitaux thaïlandais. L’humanitaire s’efforce depuis janvier de trouver d’autres sources d’aide, en nature ou en espèces, pour subvenir aux besoins immédiats en nourriture de la population des camps : il estime pouvoir tenir jusqu’à fin mars.
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