
Israël commence, pas à pas, à revenir sur le désastre du 7 octobre 2023. Les résultats d’une commission d’enquête interne, menée par l’armée israélienne, ont été présentés, mercredi 26 février, au Monde et à d’autres médias. Ce travail vise moins à débusquer des coupables qu’à tirer les leçons de cet échec monumental : près de 1 200 Israéliens ont péri, ce jour-là, dans l’attaque des commandos du Hamas. Parmi eux, 800 civils, et quelque 400 membres des forces de sécurité, militaires et policiers. Et 251 personnes ont été prises en otage.
La faille essentielle peut se résumer ainsi : l’armée savait, sans comprendre ; elle connaissait, sans croire ; et disposait d’une masse d’informations – « nous étions accros au renseignement détaillé » – qu’elle a échoué à interpréter. Elle s’était enfermée depuis des années dans des conceptions erronées, se pensant à l’abri derrière le « mur intelligent », la clôture électronique, à plus de 1 milliard de dollars (960 millions d’euros), érigée autour de Gaza.
Les militaires ont rappelé les données de base de l’attaque. Celle-ci a commencé le 7 octobre 2023 à 6 h 29. Près de 5 600 combattants y ont participé dans un assaut mené en trois vagues successives. Les deux premières, de 6 h 30 à 7 heures, puis de 7 heures à 9 heures, ont été conduites par le Hamas exclusivement et ont causé la majorité des victimes du jour. La troisième vague d’assaut, incluant d’autres groupes armés ainsi que des civils, a duré de 9 heures jusqu’au soir. La barrière a été franchie en quelque soixante points. Près de 5 000 roquettes ont été lancées. En face, les troupes de l’Etat hébreu ne comptaient que 767 soldats, selon les médias israéliens.
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