
Le président américain, Donald Trump, a affirmé que les Palestiniens n’auraient pas le droit au retour dans le cadre de son plan pour Gaza, dans un extrait d’interview dévoilé lundi 10 février. Au journaliste de la chaîne Fox News Bret Baier qui lui demande si les Palestiniens auraient « le droit au retour » dans le territoire ravagé par la guerre, Donald Trump a répondu : « Non, ils n’en auraient pas car ils auront des logements bien meilleurs. »
« En d’autres termes, je parle de leur construire un endroit permanent parce que s’ils doivent revenir maintenant, il faudrait des années avant qu’ils puissent le faire, ce n’est pas habitable », a-t-il ajouté dans cet entretien qui sera diffusé lundi soir.
Le président américain réaffirme, selon cet extrait, sa volonté de prendre « possession » de la bande de Gaza et assure qu’il pourrait y avoir jusqu’à six sites différents où les Palestiniens pourraient vivre en dehors de Gaza dans le cadre de son plan. Le monde arabe et la communauté internationale ont rejeté cette proposition, condamnant toute idée d’un déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza.
Recevant la semaine dernière à Washington le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, Donald Trump avait affirmé que les Etats-Unis allaient prendre « possession » de la bande de Gaza et « se débarrasser des bâtiments détruits » afin de développer économiquement le territoire. Des propos largement condamnés à travers le monde.
Menace de suppression d’aides à l’Egypte et à la Jordanie
Il avait également répété que les Gazaouis pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l’opposition de ces pays, ainsi que des Palestiniens eux-mêmes. Le président américain se dit cependant, convaincu que ces pays finiront par accepter, alors que la Jordanie et l’Egypte sont parmi les plus importants bénéficiaires de l’aide américaine. « Je pense que je pourrais conclure un accord avec la Jordanie. Je pense que je pourrais conclure un accord avec l’Egypte. Vous savez, nous leur donnons des milliards et des milliards de dollars par an », dit-il, agitant la menace de leur supprimer des aides s’ils refusent de se plier à ses demandes.
A cet égard, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui se rendra au Moyen-Orient la semaine prochaine, a reçu lundi, au département d’Etat, son homologue égyptien, Badr Abdelatty. A l’issue de cet entretien, le ministère des affaires étrangères a affirmé dans un communiqué maintenir « sa position rejetant tout compromis sur les droits [des Palestiniens], y compris leur droit à l’autodétermination, à demeurer sur leur terre et à l’indépendance ».
Le roi de Jordanie, Abdallah II, est également attendu mardi à Washington pour des entretiens avec Donald Trump. La Jordanie, qui accueille déjà environ 2,3 millions de réfugiés palestiniens, s’est vivement opposée au plan du président américain.
Dans son interview sur Fox News, le président américain affirme que les Etats-Unis veulent construire de « belles communautés » pour les quelque 2 millions d’habitants de Gaza. « Il pourrait y en avoir cinq, six ou deux. Mais nous construirons des communautés sûres, un peu à l’écart de l’endroit où ils se trouvent, là où est tout ce danger », ajoute M. Trump. « Il faut le voir comme un développement immobilier pour l’avenir. Ce serait un terrain magnifique. Il n’y aurait pas de dépenses importantes », assure-t-il.
Le premier ministre israélien a qualifié dimanche de « révolutionnaire » cette proposition du président américain.
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