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« La fermeture du dernier Macumba permet de réfléchir aux “trente glorieuses”, une période qui hante nos imaginaires politiques et géographiques »

Avec leurs restaurants, leurs salles de cinéma et leurs pistes de danse XXL, ces boîtes de nuit étaient le produit d’un urbanisme qui façonnait le territoire autour de l’adage « plus vite, plus grand, en série », explique la géographe Martine Drozdz dans une tribune au « Monde ».

Publié le 01 mars 2025 à 18h00, modifié le 01 mars 2025 à 18h58 Temps de Lecture 3 min.

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Le 23 février, le dernier Macumba de France a fermé ses portes à Englos, en banlieue de Lille. L’événement pourrait paraître anecdotique, tant l’économie locale de la fête est en crise de longue date – plus de 2 000 discothèques ont fermé depuis les années 1980, selon une étude de la Sacem publiée en 2014 – mais il ne passe pas inaperçu. L’émoi suscité par cette disparition est parfois l’expression d’un regard ironique. Il célèbre aussi, non sans une pointe de nostalgie, « la fin d’une époque », mais la fermeture de ce symbole des « trente glorieuses » est surtout l’occasion de réfléchir à une période dont le souvenir continue de hanter nos imaginaires politiques et géographiques.

Lire aussi le reportage | Article réservé à nos abonnés Près de Lille, le dernier Macumba de France quitte les dance floors

Essayons de comprendre ce qui se joue (et s’évite) dans la célébration de ce haut lieu des « temps nouveaux », comme nous y invite l’historien Vincent Martigny dans l’ouvrage collectif qu’il a récemment dirigé (Les Temps nouveaux. En finir avec la nostalgie des « trente glorieuses », Seuil, 256 pages, 21 euros). Avec leurs plafonds suspendus, leur mobilier en plastique moulé et leurs déluges d’effets lumineux, les Macumba sont une incarnation du kitsch du XXe siècle, au sens que lui a donné l’écrivain Milan Kundera : à la fois la célébration d’une réalité unidimensionnelle, idéalisée, et la négation de ce qui, dans cette réalité, la rend inacceptable. Comme pour le mythe des « trente glorieuses », le récit qui accompagne la fermeture des Macumba tend à occulter ce qui, dans l’histoire de ces lieux et de leur disparition, témoigne des difficultés à affronter les héritages ambivalents de ce passé.

En 1973, l’ouverture de ces établissements, à Mérignac d’abord puis à Englos deux ans plus tard, vient éclairer une nuit périurbaine où les équipements de loisirs ne sont pas nombreux. Les Zénith n’existent pas encore, le premier multiplex n’a pas été inauguré, et les Macumba, avec leurs restaurants, leurs salles de cinéma et leurs pistes de danse XXL créent l’événement pour les habitants des nouveaux quartiers pavillonnaires en mal de bals populaires.

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