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« Comme Poutine, Trump parle le langage d’un pouvoir qui ne souffre plus les “freins” et les “contrepoids” des institutions »

En s’attaquant, avec certains oligarques, à l’Etat fédéral, à l’héritage démocrate du New Deal et au contrat social américain, le président des Etats-Unis parle la même langue que son homologue russe, observe dans sa chronique Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 26 février 2025 à 14h00 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Il va falloir s’y faire. Aux Nations unies, Washington et Moscou peuvent désormais parler d’une seule voix. Pour l’instant à propos de l’Ukraine. Plus tard, peut-être, pour défendre la même vision du monde. Les Etats-Unis et la Russie se sont entendus le 24 février sur le vote d’une résolution relative au conflit ukrainien qui ne nomme pas d’agresseur. Donald Trump et Vladimir Poutine emploient aussi la même langue lorsqu’ils revendiquent des « missions divines », rendre leur grandeur à leur pays respectif, confiées par un tout-puissant qui ne peut guère les contredire.

Le président des Etats-Unis n’a pas manqué de se vanter que son homologue avait repris son expression de « bon sens » lors de leur entretien téléphonique du 12 février, ce qui témoigne de la capacité inépuisable du maître du Kremlin à jouer sur le narcissisme incurable du républicain. Il ne faut pas en effet se méprendre : Donald Trump parle le langage de Vladimir Poutine, et non l’inverse. Il s’agit du langage d’un pouvoir qui ne souffre plus les « freins » et les « contrepoids » qui définissaient jusqu’à présent les institutions des Etats-Unis ; qui cible la presse d’information ; qui remplace un wokisme progressiste jugé coupable de tous les maux par un wokisme conservateur revendiqué à grand renfort de censure et de diktats lexicaux tout en s’arrogeant la bannière de la liberté d’expression.

Le grand réalignement en cours, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières des Etats-Unis, est moins le produit d’un raz de marée électoral lié à la victoire de Donald Trump que celui d’une tempête parfaite. Il s’agit de la jonction entre le revanchisme d’un seul homme, l’effort de longue haleine de la droite américaine contre l’héritage démocrate du New Deal (de Roosevelt dans les années 1930) et de la Great Society (un ambitieux programme social lancé par Lyndon Johnson dans les années 1960), et la remise en cause encore plus radicale du contrat social américain portée par une partie des oligarques qui gravitent dans l’orbite du nouveau président.

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