Il est raisonnable, avec la loi omnibus que prépare l’Union européenne, de passer en revue les normes déclaratives de durabilité qu’impose la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) aux entreprises européennes. Et d’élaguer ou de différer certaines des obligations si l’on juge qu’elles conduisent à plus d’embarras pour l’entreprise qu’elles n’ont d’intérêt public. L’Association française des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG) va dans ce sens et fait à ce titre un ensemble de suggestions pour améliorer le texte.
Dans cette démarche simplificatrice, le cœur des propositions en matière climatique est préservé car c’est le domaine où retarder l’effort accroît les risques de façon exponentielle. Ainsi demeure l’obligation pour les entreprises les plus grandes de déclarer leurs émissions de gaz à effet de serre, directes ou provenant de leurs chaînes de valeur – ce qu’on appelle communément le bilan carbone. D’autant que le travail est maintenant très avancé chez beaucoup d’entreprises, avec des résultats qui se stabilisent.
Si l’on élague ici, on peut aller plus loin là, dès lors que cela aide les entreprises. D’où cette proposition : l’entreprise qui a calculé son bilan carbone fait un pas de plus sur base volontaire. On lui demande d’aider ses clients en leur donnant l’information sur le contenu carbone des biens et services qu’elle leur vend. Pratiquement, cela signifie allouer pour chacun des produits vendus le total du bilan carbone qu’elle a calculé. La tâche est à peine plus complexe que ce que fait régulièrement son service de contrôle de gestion pour le calcul des prix de revient et des rentabilités par produit. La puissance publique peut la promouvoir, par exemple en suscitant l’émergence de labels ou de notations.
Inverser le flux d’informations
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