Anaïs Voy-Gillis est docteure en géographie et chercheuse, spécialiste des enjeux industriels en France et en Europe. Elle est également directrice de la stratégie et de la responsabilité sociale des entreprises au sein du groupe de chimie Humens. Elle est l’autrice de Pour une révolution industrielle (Presses de la Cité, 288 pages, 22 euros).
La question industrielle est revenue en force dans le débat public français, mais vous trouvez qu’elle est mal abordée. Pourquoi ?
On parle beaucoup depuis quelques années du retour de l’industrie en France, mais je trouve qu’on ne prend pas le temps de se demander pour quoi faire et au service de quelle société. La lutte contre le réchauffement climatique oblige à se demander quelle réindustrialisation on veut promouvoir. Veut-on le retour de toutes les industries ? Veut-on continuer à importer tous types de produits ou au contraire certains ne sont-ils plus compatibles avec notre modèle social et écologique ? A chaque COP, on dit qu’il faut sortir des énergies fossiles, mais s’en passer revient à complètement réinventer nos sociétés. Pour le moment, tout ce travail de réflexion n’est pas vraiment mené par les responsables politiques.
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