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Le « charlisme » : le dévoiement des défenseurs de « Charlie Hebdo » selon Daniel Schneidermann

Le fondateur du site « Arrêt sur images » critique dans un essai les défenseurs d’une laïcité de combat, qui ont, selon lui, transformé la liberté d’expression en devoir d’offenser les musulmans.

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Publié le 07 février 2025 à 06h00

Temps de Lecture 3 min.

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Livre. Le « charlisme », quèsaco ? Le charlisme, c’est le néologisme forgé par Daniel Schneidermann, fondateur du site Arrêt sur images et ancien journaliste du Monde, pour désigner la transformation d’un journal irrévérencieux et anarchisant, Charlie Hebdo, en une idéologie d’Etat, ou du moins une pensée officielle. Daniel Schneidermann est un enfant de Charlie Hebdo, mais il se veut un opposant acharné de ce qu’il nomme le « charlisme » ou, selon lui, la transformation de la liberté d’expression en devoir d’offenser les musulmans, et uniquement eux.

Dans le petit livre Le Charlisme. Raconté à ceux qui ont jadis aimé « Charlie » (Seuil, 144 pages, 18 euros) qu’il consacre à cette histoire, qui court du début des années 1970 à aujourd’hui, il raconte combien son attachement au fanzine irrévérencieux a forgé ses convictions tant personnelles que politiques et journalistiques. C’est aussi l’histoire d’une génération, grandie à l’ombre d’une gauche libertaire, antimilitariste, anti-impérialiste et anticapitaliste, et de son déchirement actuel.

Car l’attentat du 7 janvier 2015 a creusé un fossé infranchissable. D’un côté, selon Daniel Schneidermann, les tenants d’une laïcité offensive, les défenseurs de l’irrévérence envers l’intégrisme islamiste, le totalitarisme de notre époque : en clair, les « islamophobes ». De l’autre, toujours selon l’auteur, les défenseurs des minorités, des nouveaux « damnés de la Terre » et d’une autre irrévérence qui vise les puissants et les gouvernants plutôt que les musulmans. En résumé, les « islamo-gauchistes », comme les désignent leurs détracteurs.

Caricature et nuance

Entre les deux, un océan d’incompréhension, de griefs et d’anathèmes. Et même de la haine. Une haine comme on n’en ressent que pour ceux qu’on a aimés, parce qu’ils nous ont trahis. Mais qui a trahi qui et qu’est-ce qui a été trahi ? Pour Daniel Schneidermann, la réponse est évidente : ce sont les tenants du charlisme, les défenseurs d’une laïcité « de combat », les adeptes du Printemps républicain, les bien-pensants pro-OTAN retranchés derrière un universalisme qui se veut humaniste et qui n’est que le masque d’un occidentalisme dominateur.

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