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EMILIE SETO

Repenser l’éducation des garçons, un levier contre les violences et pour l’égalité

Par 
Publié le 31 janvier 2025 à 18h00, modifié le 01 février 2025 à 18h05

Temps de Lecture 12 min.

L’avertissement sonne comme un manifeste. « Par votre verdict, vous nous guiderez dans l’éducation de nos fils car, au-delà de la justice, c’est dans l’éducation que devra se faire le changement pour qu’il s’inscrive dans la durée », lançait, en conclusion de son réquisitoire, l’avocate générale Laure Chabaud aux juges du procès des violeurs de Mazan. Longtemps occulté, le lien entre la socialisation des garçons et les violences s’affiche désormais au grand jour : en 2017, la déflagration de #MeToo a mis en lumière le caractère systémique des violences sexistes et sexuelles et, du même coup, renouvelé le débat sur la prévention des formes toxiques de masculinité.

De ce renouvellement attestent, ces dernières années, des dizaines de publications, notamment les succès en librairie tels que Tu seras un homme féministe mon fils ! (Marabout, 2018, réédité en 2024), de la journaliste Aurélia Blanc, ou Le Mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes (Robert Laffont, 2017), d’Olivia Gazalé – la philosophe y retrace la transmission des archétypes millénaires qui poussent les hommes à « se conformer à des canons virils coercitifs et discriminatoires », car ils doivent « sans cesse prouver et confirmer qu’ils sont bien des hommes ».

Dans ce foisonnement éditorial, des essais résolument optimistes tentent, de leur côté, d’identifier à quoi ressembleraient des masculinités libérées des stéréotypes. Elles s’incarnent dans les figures des hommes « justes » de l’historien Ivan Jablonka (Des hommes justes. Du patriarcat aux nouvelles masculinités, Seuil, 2019), des hommes « alliés » du politiste Francis Dupuis-Déri (Les Hommes et le féminisme. Faux-amis, poseurs ou alliés ?, Textuel, 2023), des hommes « changés » de l’essayiste féministe bell hooks, qui se situe dans une perspective intersectionnelle (La Volonté de changer. Les hommes, la masculinité et l’amour, Divergences, 2021), ou encore des hommes « plus empathiques » de la sociologue Christine Castelain-Meunier (Les hommes aussi viennent de Vénus, Larousse, 2020).

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