
La maison sur catalogue, la tondeuse à gazon, le réfrigérateur avec distributeur de glaçons intégré, le barbecue, le garage… Comment est née la banlieue américaine ? Comment ces éléments sont-ils devenus des standards ? Comment ont-ils façonné un mode de vie ? Comment ont-ils redéfini les contours du rêve américain ? Et comment ont-ils changé la face du monde ?
Présentée au Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCB) jusqu’au 8 septembre, l’exposition « Suburbia. La construction du rêve américain » fait tournoyer ces questions dans une scénographie ludique qui butine dans tout le champ de la culture, de la littérature à l’architecture, du cinéma au design, de la photographie à l’urbanisme et à l’art contemporain… Embrassant dans un même mouvement la nature proliférante du phénomène, les effets aliénants qu’il produit sur le plan social et l’imaginaire explosif, sans limite, dont il est le carburant, elle donne la mesure de ce sujet dont la trivialité n’est qu’apparente.
Car tout le monde connaît la banlieue américaine. La famille nucléaire, bien blanche, le père qui prend sa voiture pour aller travailler en ville, la mère qui reste seule à la maison après avoir tartiné les sandwichs de beurre de cacahuète pour les enfants… L’image est collée au fond de la rétine de quiconque a grandi près d’une télévision. Cette normalité factice, la tension qu’elle recouvre entre le familier et l’étrange, entre le rêve du foyer chaleureux et le cauchemar de la vie standardisée, ont colonisé les esprits jusque dans les zones les plus reculées de la planète. Ce qui est moins connu, c’est son histoire, les conditions qui l’ont vue s’imposer comme modèle dominant.
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