
Le « 12-09-2012 » : la date illumine le « fronton » de la maquette de l'architecte Jean Nouvel, lauréat du concours de la Philharmonie de Paris. Au programme du concert (imaginaire) prévu pour fêter, à cette date, l'ouverture du complexe musical, la Symphonie n° 7 d'Antonin Dvorak. Nous sommes en avril 2007, à un mois de l'élection présidentielle, l'optimisme est alors de mise. Paris va enfin disposer d'une salle de concerts classiques à la mesure de son prestige : 2 400 places offrant un confort d'écoute et de vision inégalé.
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L'architecte français sait-il que l'œuvre orchestrale du compositeur tchèque, choisie fictivement pour accompagner l'inauguration, est la plus tragique d'entre toutes, « capable de remuer le monde, et Dieu veuille qu'elle le fera », exhortait Dvorak en son temps ? Une sentence qui semble aujourd'hui prémonitoire.
Automne 2013. Les rêves ont depuis longtemps été coulés dans le béton. Sise dans le Nord parisien, à la lisière du Parc de La Villette, la Philharmonie poursuit sa lente gestation, après avoir failli ne pas exister au-delà d'un mur de soutènement de 12 mètres enveloppant un trou de 120 000 m3. On parle maintenant d'une ouverture, au mieux, en janvier 2015. Soit plus de deux ans de retard. Du reste, l'Orchestre de Paris, futur résident de cette philharmonie, préfère terminer sa saison 2014-2015 à la salle Pleyel.
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