
C’est vrai, le public est impatient. Voilà des années qu’il attend sa Philharmonie à Paris. Du coup, la maîtrise d’ouvrage a mis la pression. Pour des raisons difficilement déchiffrables, la date du mercredi 14 janvier a été choisie pour l’ouverture du nouveau monument parisien, alors que, depuis quelques mois au moins, il était devenu probable que le chantier ne serait pas terminé, ne laissant guère de chances à Jean Nouvel de présenter sous son meilleur jour ce projet qui lui tient à cœur. Par le biais d’une tribune publiée par Le Monde, l’architecte manifeste son courroux, en annonçant qu’il snoberait le concert inaugural.
Mardi 13 janvier, une bonne vingtaine de chariots élévateurs continuaient à s’agiter autour du bâtiment, tandis qu’à l’intérieur, ouvriers et agents d’entretien se livraient à un étrange ballet, les premiers plâtrant, peignant, vissant, les seconds s’évertuant à effacer la poussière fournie par les premiers. Sur un mode faussement enjoué, les représentants de la nouvelle institution, envoyés en éclaireurs pour accueillir notamment les premiers visiteurs, assuraient cependant que tout serait prêt à temps. Et dans le même instant, le camouflage des grands jours se mettait en place, masquant derrière de grands draps blancs les éléments inachevés, comme s’il s’agissait d’un décor de fête.
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