Les sièges des invités ont été alignés, les réglages de la sono ajustés. Sur la grande tente dressée pour l’occasion sont retouchés de derniers morceaux d’étoffes bleu, jaune et rouge : les couleurs du drapeau tchadien. Dans la tribune présidentielle, des bouquets de fleurs sont disposés, un pupitre aux armoiries de la République est installé.
Vendredi 31 janvier, en début de matinée, l’heure est aux ultimes préparatifs sur le tarmac de la base aérienne Adji-Kosseï, qui jouxte celui de l’aéroport de N’Djamena. Dans quelques instants doit s’y tenir la cérémonie de rétrocession aux autorités tchadiennes de ce qui était, avec son millier d’hommes et ses Mirage 2000D, l’une des plus importantes emprises militaires françaises en Afrique. Un moment historique que le président tchadien, Mahamat Idriss Déby, entend célébrer en grande pompe pour mieux le graver dans le récit national.
Sur les coups de 10 heures du matin déboule une cohorte de pick-up, sur lesquels sont juchés des militaires, suivis par de rutilants 4 × 4 blindés. L’un d’eux s’arrête au bout du tapis rouge. Le chef de l’Etat, boubou et calot blanc sur la tête, en descend et passe lentement les troupes en revue au son de la fanfare. Son père, Idriss Déby Itno – auquel il a succédé lorsque celui-ci est mort, le 20 avril 2021 –, était l’un des plus solides alliés de Paris sur le continent africain. Lui est celui qui, après plus d’un siècle de présence de soldats français dans son pays, leur a fait replier leur paquetage.
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