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Au Sénégal, le premier ministre appelle les syndicats à « mettre de côté pendant un temps les grèves et les manifestations »

Ousmane Sonko souhaite permettre au gouvernement de redresser la situation financière difficile du pays, héritage selon lui de la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024, sous l’ancien président Macky Sall.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 février 2025 à 10h57, modifié le 28 février 2025 à 11h26

Temps de Lecture 2 min.

Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, à l’Assemblée nationale, à Dakar, le 21 février 2025.

Le premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a appelé jeudi 27 février les syndicats à « mettre de côté pendant un temps les grèves » pour permettre au gouvernement de redresser la situation financière difficile du pays et de prendre en charge leurs revendications, lors d’une rencontre destinée à apaiser le climat social tendu.

« Il faut mettre de côté pendant un temps les grèves et les manifestations dans la rue », a déclaré M. Sonko à l’endroit des syndicats. « Personne ne souhaite la confrontation sociale, parce que personne n’y gagne. Nous devons tous éviter de nous pousser mutuellement vers la radicalisation », a-t-il ajouté. Il a promis un dialogue social « sincère », « transparent », avec les syndicats, qui se « fera dans la vérité et la justice sociale » afin d’aboutir à un « pacte de dialogue social ».

Les représentants de différents syndicats, notamment ceux des secteurs de la santé ou de l’éducation, ainsi que les collectivités territoriales et des représentants du patronat ont pris la parole lors de cette rencontre au Grand Théâtre national de Dakar, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Ils ont rappelé au gouvernement leurs différentes revendications, parmi lesquelles une revalorisation salariale, de meilleures conditions de travail, la lutte contre les licenciements abusifs…

« Même si on avait trouvé le pays dans une situation stable, on n’aurait pas pu satisfaire toutes vos revendications, encore moins dans la situation actuelle », leur a répondu M. Sonko.

Rationalisation des dépenses publiques

Les nouvelles autorités, élues en mars 2024 en prônant un agenda de rupture, font face depuis plusieurs semaines à un climat social tendu, marqué par des contestations des centrales syndicales, qui menacent depuis ces dernières semaines de décréter une grève générale. Elles dénoncent des « licenciements massifs et abusifs » dans les entreprises et services de l’Etat, ainsi que la fermeture de nombreuses entreprises et des violations des droits des travailleurs depuis l’accession au pouvoir des nouvelles autorités.

Cette tension sociale s’ajoute aux difficultés économiques, avec un déficit budgétaire de 12,3 % et un encours de la dette qui représente 99,67 % du PIB, selon un rapport de la Cour des comptes, publié au début de février, relatif à la gestion des finances publiques du pays entre 2019 et 2024, sous l’ancien président Macky Sall (2012-2024).

« Compte tenu du contexte actuel, il convient d’entamer des discussions pour aboutir à un nouveau pacte de dialogue social », a déclaré le ministre du travail, Abass Fall, à l’ouverture des discussions. M. Fall a appelé les centrales syndicales, le patronat et le gouvernement à faire preuve de « responsabilité, de patriotisme, pour enfin travailler vers une seule direction, celle de développer le Sénégal ».

Depuis leur arrivée au pouvoir, le président, Bassirou Diomaye Faye, et son premier ministre, Ousmane Sonko, ne cessent de marteler qu’ils ont trouvé le pays dans une situation « catastrophique », M. Sonko accusant l’ancien régime d’avoir falsifié les chiffres des finances publiques. Vendredi, le premier ministre a annoncé une série de mesures de rationalisation des dépenses publiques, parmi lesquelles la diminution du train de vie de l’Etat et un audit de l’« effectif réel » de la fonction publique.

Le Monde avec AFP

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