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Au Burundi, l’ONU évacue les familles de son personnel en raison du conflit dans l’est de la RDC

Plusieurs témoins ont signalé la présence de combattants du M23 à quelque 75 km au nord d’Uvira, ville à la pointe nord-ouest du lac Tanganyika, face à Bujumbura, la capitale économique burundaise.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 février 2025 à 15h53, modifié le 28 février 2025 à 17h08

Temps de Lecture 1 min.

Des personnes partent pour Minova, dans la province du Sud-Kivu, le 21 février 2025, alors que plus de 43 000 Congolais ont fui le conflit qui fait rage dans l’est de la RDC et sont passés au Burundi au cours des deux dernières semaines.

L’ONU est, à son tour, en train d’évacuer des familles de son personnel international du Burundi en raison du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon une lettre obtenue par l’Agence France-Presse (AFP), tandis que le président burundais, Evariste Ndayishimiye, tente de rassurer les diplomates.

Le groupe armé M23, aidé par des soldats rwandais, a pris le contrôle depuis janvier d’une portion de l’est de la RDC, et notamment des villes de Goma et de Bukavu, et a continué sa progression dans plusieurs directions.

Plusieurs témoins ont signalé à l’AFP, le 25 février, la présence de combattants du M23 à quelque 75 kilomètres au nord d’Uvira, ville à la pointe nord-ouest du lac Tanganyika située en face de la capitale économique burundaise, Bujumbura. D’autres habitants ont également rapporté le déploiement de troupes burundaises dans la zone.

Le Burundi, qui a déployé depuis 2023 plus de 10 000 soldats en soutien à l’armée congolaise dans le cadre d’un accord de coopération militaire avec Kinshasa, avait commencé à retirer des troupes face à l’avancée du M23 et de ses alliés, selon des sources militaires à l’AFP. Mais le pays a depuis, selon une source militaire burundaise et des témoignages sur place, substantiellement renforcé son dispositif militaire dans sa zone frontalière.

« Risques sécuritaires »

L’ONU, à l’instar de nombreuses représentations, a autorisé la semaine dernière l’évacuation des familles de son personnel à Bujumbura, détaille une missive du département de la sûreté et de la sécurité datée du 21 février.

Plusieurs avions ont depuis été affrétés, a rapporté à l’AFP, le 27 février, un responsable onusien sous couvert d’anonymat. « D’autres sont attendus (…) pour mettre en lieu sûr ces familles et certains personnels non essentiels », a-t-il précisé. « Nous agissons avec la plus grande discrétion pour ne pas vexer le gouvernement », a-t-il poursuivi, tout en soulignant qu’il s’agit de « consignes qui s’appliquent partout (…) lorsqu’il y a des risques sécuritaires ».

Au début de l’offensive du M23, le président burundais a averti le Rwanda qu’il se défendrait en cas d’attaque, mais il semble avoir adopté un ton plus conciliant envers Kigali. « Nous nous inscrivons toujours dans la logique de résoudre les différends entre nos deux pays par la voie pacifique », a-t-il déclaré jeudi soir dans un discours au corps diplomatique à Gitega, la capitale administrative du Burundi.

Le Burundi connaît par ailleurs un afflux de réfugiés inédit depuis vingt-cinq ans. Plus de 43 000 personnes y ont trouvé refuge ces deux dernières semaines, selon l’ONU.

Le Monde avec AFP

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