Au Tchad, journée d’élection sénatoriale, dernière étape de la transition politique

Les premières élections sénatoriales de l’histoire du Tchad ont débuté mardi matin 25 février, avec des résultats attendus en fin de journée, dernière étape de la transition politique entamée après le putsch militaire qui a suivi la mort du président Idriss Déby en avril 2021.

Porté au pouvoir par la junte, Mahamat Idriss Déby Itno, le fils du président défunt, âgé de 40 ans, récemment promu au grade de maréchal, a obtenu un mandat présidentiel de cinq ans en mai 2024 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition et qualifié par des ONG internationales de « non libre ni crédible ».

Au total, 124 candidats issus de 16 formations politiques participent à l’élection indirecte organisée à la mairie de N’Djamena, quelques semaines après des élections législatives. Le Parlement bicaméral a été institué en 2020 par une réforme constitutionnelle, votée par l’Assemblée nationale, qui créait un Sénat chargé de la représentation des collectivités autonomes, disposition ensuite confirmée par la nouvelle Constitution adoptée en décembre 2023.

« Résultats préfabriqués »

Fin décembre, quelque 8 millions de Tchadiens se sont rendus aux urnes pour des scrutins législatifs, provinciaux et locaux, soit 51,56 % des inscrits selon l’Agence nationale de gestion des élections. Le Conseil constitutionnel a confirmé fin janvier la victoire du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS), avec une majorité écrasante de 124 sièges sur 188, pour ces premières élections législatives organisées depuis 2011.

Le premier parti de l’opposition, Les Transformateurs, a qualifié d’« échec retentissant » le processus électoral en raison d’un « boycott massif » auquel le parti et d’autres groupes de l’opposition avaient appelé, en prévoyant des « résultats préfabriqués ».

Le Tchad, pays désertique et enclavé du Sahel, a, comme d’autres pays africains avant lui, pris ses distances avec la France, ancienne puissance coloniale. Il a exigé et obtenu le départ des troupes françaises et la rétrocession des bases qui sont gérées par son armée depuis fin janvier.