Les concerts mythiques de la fête de l’Humanité

La scène Zebrock fête aujourd’hui ses 20 ans, prenant le relais d’une longue histoire des scènes « secondaires » de la Fête de l’Humanité, qui ont offert de la visibilité à des musiques moins consensuelles ou à des artistes en devenir. C’est le groupe de rock indé Maximum Kouette qui, cette année-là, allume la mèche.

Les Motivés ! n’ont donné que peu de concerts. Mais en cette année marquée par la poussée historique de l’extrême droite, ils ont réservé leur plus grand spectacle au public de la Fête de l’Humanité, en réactualisant pour les années à venir le patrimoine musical antifasciste. Ami, entends-tu ?

C’est la Fête de l’Humanité qui sera choisie par Claude Berri pour l’avant-première de son adaptation du roman d’Émile Zola, Germinal. Avec un Renaud, acteur principal du film, qui entonne, en patois, devant un public conquis, les chansons de son album hommage au peuple du Nord et des mines.

Mister Dynamite arrive triomphant en Seine-Saint-Denis sur la Grande Scène de la Fête de l’Humanité, devant un public de jeunes gens pour lesquels sa musique est la bande-son de leur vie. Avec, forcément, quelques débordements.

La chanteuse et combattante sud-africaine avait fait un premier passage remarqué à la Fête de l’Humanité en 1972. Toujours en exil, elle revient cinq and plus tard en icône du combat contre l’apartheid, quelques mois seulement après les massacres de Soweto.

La Fête de l’Humanité convie trois des musiciens qui ont placé le jazz à l’avant-garde des esthétiques modernes : Archie Shepp, Max Roach, et Charles Mingus. Un choix audacieux qui donnera lieu à une soirée légendaire.

La porte-voix des luttes américaines fait une première apparition à la Fête de La Courneuve. Dans un contexte très politique, elle entonne quelques chansons parmi ses plus fameuses, avant d’engager la polémique devant des organisateurs jugés trop proches de l’URSS.

En conviant le jeune Claude François, idole yéyé, la Fête de l’Humanité lance un clin d’œil à la jeunesse du baby-boom, au diapason des orientations prises par le PCF.

Le Fou chantant est à son apogée lorsqu’il se donne pour la première fois en spectacle à la Fête de l’Humanité. Comme un dernier parfum de Front populaire avant les heures sombres.

Avec l’avènement du Front populaire, la Fête de l’Humanité s’ouvre aux artistes de la chanson, pour peu qu’ils épousent ses combats. La chanteuse, née allemande en Moselle, sera l’une des toutes premières artistes à offrir au public un récital au contenu forcément indocile.

La figure de la contre-culture américaine n’avait jamais participé à la Fête de l’Humanité. Une anomalie enfin corrigée en 2012 : après une décennie d’affrontements contre l’administration Bush, la voilà sur la Grande Scène devant un public conquis.

Le nouveau millénaire s’ouvrait avec les espoirs de l’altermondialisme et l’horreur terroriste. À quelques heures de la Fête de l’Humanité, les tours du World Trade Center s’effondraient. À La Courneuve, un public gigantesque s’est assemblé pour assister au concert mémorable de Manu Chao.

Le Stéphanois est l’une des têtes d’affiche de cette Fête de l’Humanité 1992. Il réserve une surprise de taille au public en conviant Léo Ferré pour sa dernière apparition sur scène, le temps de deux chansons et d’un moment inoubliable.

Moins de cinq mois après sa sortie de prison, le père de l’afrobeat et son orchestre livrent, en 1986, au public de la Fête de l’Humanité un concert à la puissante portée politique, épinglant le régime nigérian et les États libéraux.

En pleine renaissance artistique, la star française fait sa première apparition à la Fête de l’Humanité en 1985. Un concert attendu mais polémique, qui deviendra culte auprès des admirateurs du rocker.

Quelques clichés, une poignée de secondes dans un documentaire et le souvenir d’un « pur moment rock » pour tous ceux qui l’ont vécu. Le concert de Téléphone « postule au légendaire », écrivait le journaliste de l’Humanité en 1979. L’histoire a tranché, candidature acceptée.

Septembre 1973, au Chili, l’étau se resserre sur l’Unité populaire et son président Salvador Allende. En France, le concert des Quilapayun à La Courneuve se transforme en un acte de résistance et de solidarité, deux jours avant le coup d’État du général Pinochet.

Après Mai 1968, la Fête change et s’ouvre aux musiques anglo-saxonnes, dont raffole la jeunesse. Le concert donné par le groupe britannique en 1972 reste gravé dans les mémoires comme un grand moment de la contre-culture hexagonale.

Un an avant 1968, Juliette Gréco est la vedette de la Fête de l’Humanité. Dans ses bagages, un répertoire déjà bien rodé et un album tout neuf avec une chanson sulfureuse qui connaîtra une belle postérité après avoir subi la censure, Déshabillez-moi.

Le chanteur états-unien, figure de la lutte antiraciste et militant internationaliste, est accueilli en héros à la Fête de l’Humanité en 1959. Avec le pianiste Jean Wiener, il offre un récital poignant devant une foule d’une scrupuleuse attention.