En 2005, « l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique » voit le jour, sous l’impulsion d’Hugo Chavez et de Fidel Castro. Cet espace solidaire entre peuples latinos se veut un contre-modèle aux zones de libre-échange promues par Washington pour asseoir sa domination sur le sous-continent.

© Xinhua/Sipa Press/0804241557
Par Chloé Maurel
Historienne et autrice de « Che Guevara », Ellipses, 2011
En Amérique latine, la liberté des peuples est une vieille histoire. Dès le XIXe siècle, l’encombrant voisin états-unien entendait déjà exercer son pouvoir au-delà de ses frontières et a fortiori sur les États les plus proches. « Un pouvoir de police internationale » , conceptualisé par Roosevelt dès 1904. L’emprise américaine s’est, dès lors, exercée à travers jeux d’influence, coups d’État et autres blocus.
C’est en partie en réaction à cette situation d’« arrière-cour » qu’Hugo Chavez arrive au pouvoir au Venezuela en 1999. Il rêve de réunir toute l’Amérique du Sud comme l’imaginait Simon Bolivar, grand libérateur des pays de la région et éphémère président de la grande Colombie dans les années 1820.
Dès sa prise de fonction présidentielle, le 2 février 1999, devant le Parlement vénézuélien, Hugo Chavez avait exposé son projet d’alliance régionale afin d’opposer à l’unilatéralisme états-unien un nouvel ordre multipolaire : « La priorité et l’urgence en politique extérieure, (…) c’est la consolidation d’un grand bloc de forces dans cette partie du monde., (…) le vieux rêve de Bolivar, et de Marti, et de Sandino et d’O’Higgins et d’Artigas (…). L’histoire du XXIe siècle ne sera pas bipolaire, ni unipolaire, elle sera multipolaire (…). Je serai un prédicateur et un accélérateur (…) des processus d’intégration (…). Nous allons reprendre le rêve bolivarien », déclare alors Chavez.
Une « démocratie révolutionnaire »
En 2001, le président vénézuélien propose donc au 3e sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Association des États des Caraïbes une nouvelle...
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