La Chartreuse

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LA CHARTREUSE

COUVENT - COUVENT FORTIFIE - FORT - CASERNE

"LA CHARTREUSE" II n'est pas un Li�geois pour qui ce nom, associ� � celui de "LA CITADELLE", aujourd'hui disparue, n'�voque de nombreux souvenirs.

Ces deux noms symbolisaient, jusqu'aux ann�es 58, la vocation de Li�ge, ville de garnison.

Que de milliers de "ploucs" ont d�val� "Pierreuse" et le "Thier de la Chartreuse" pour se rendre, chaque soir durant quelques heures, dans la Cit� Ardente, o� ils �taient attendus et bien accueillis.

Souvenirs d'enfance: mes premiers contacts avec "LA CHARTREUSE" datent des ann�es 35-36. A cette �poque, le 11 novembre, jour anniversaire de l'Armistice de 14 - 18, toutes les �coles de la ville (les communales et les catholiques) se retrouvaient place St. Lambert et de l�, s'en allaient, en cort�ge, pour d�filer � l'Enclos du BASTION devant les tombes des fusill�s de "LA CHARTREUSE". Ensuite, nous traversions, au cimeti�re de Robermont, la pelouse d'Honneur des Anciens, tomb�s durant la guerre de 14 - 18.

LA CHARTREUSE nous semblait immense, imposante avec ses "tunnels", ses b�timents, ses soldats "au garde � vous".

Apr�s avoir accompli ce p�lerinage, nous avions cong� le reste de l'apr�s-midi !

Depuis, il y a eu 40 - 45. D�faite, occupation, lib�ration.

Le temps s'est �coul�, les mœurs ont �volu� ... les souvenirs se sont estomp�s et ne sont plus que rarement transmis.

Au nom de beaux principes qui n'ont toujours pas fait leurs preuves, de "grands penseurs", de "beaux parleurs" ou de "simples d�magogues" ont lentement mais s�rement coup� les racines qui nous rattachaient � un pass�, certes pas toujours glorieux, pas toujours joyeux, mais dont nous sommes issus et qui nous a marqu�, qu'on-le veuille ou non.

Le r�sultat: bon nombre d'entre nous sont, maintenant, comme la feuille d'automne, ballott�s dans tous les sens, sans attache et que reste-t-il ? Souvent un grand vide et de tristes d�sillusions.

Maintenant que "LA CHARTREUSE" est appel�e, elle aussi � dispara�tre et ce dans un avenir plus ou moins proche, nombreux sont ceux qui, un peu tard, s'y int�ressent !

Depuis des ann�es "LA CHARTREUSE" s'est lentement mais s�rement d�grad�e. Les causes sont nombreuses: n�gligences, manque d'entretien, un certain "je m'enfoutisme", d�pradations de plus en plus nombreuses, etc ...

Le plus bel exemple de cet �tat de chose est la "MAISON LAMBINON" connue �galement sous le nom de ferme Napol�on, de caf� Clerment ou tout simplement le "BLOC 22".

Construite vers 1792, elle fut la seule maison � �tre incorpor�e dans l'enceinte du fort construit par les Hollandais en 1818.

Toujours intacte en 1960, allez voir ce qu'il en reste. Admirez �galement le Bloc 20, le mus�e des Fusill�s ! Apr�s cette entr�e en mati�re et les regrets �tant superflus, abordons notre sujet et comme il faut rendre � C�sar ce qui appartient � C�sar, vous trouverez � la fin de cet article les diff�rents ouvrages consult�s.

"LA CHARTREUSE": COUVENT, COUVENT.FORTIFIE, FORT, CASERNE !

Que de questions et souvent sans r�ponse.

Comme l'�crit Th�odore Gobert dans son livre "Li�ge � travers les �ges, les rues de Li�ge "T. IV p. 112; "Quoique tous ces restes (de la Chartreuse) soient d'un �ge v�n�rable, ils ne peuvent nous renseigner sur les premiers �pisodes de l'histoire militaire de la Chartreuse; les annalistes eux-m�mes nous laissent presque ignorants sur ce point."

Nous allons essayer, modestement, d'�clairer quelque peu notre lanterne et en ne perdant pas de vue les trois remarques suivantes:

1.  Le site de la Chartreuse tel que nous le connaissons aujourd'hui et celui que nous allons �voquer n'ont en commun que le nom et le terrain. En effet, plus on remonte le cours des si�cles, plus le paysage est diff�rent; pas de routes trac�es, l'une ou l'autre masure, des prairies, des chemins de terre, des fondri�res, etc... et le long des coteaux, des vignes. Le site se trouvait d'ailleurs en dehors de l'enceinte de la ville.

2.  Les premiers dessins concernant la Chartreuse fortifi�e datent des ann�es 1692, du moins � notre connaissance.

3.  Pour faciliter la compr�hension, nous avons divis� l'expos� en quatre p�riodes:

LA CHARTREUSE - COUVENT; 1106 - 1288

LA CHARTREUSE COUVENT FORTIFIE: 1357 - 1792

LE FORT DE LA CHARTREUSE:1817 - 1892

LA CASERNE "LA CHARTREUSE": 1891 - ?

1.  LA CHARTREUSE - COUVENT: 1106 - 1288

En 1106, on �rige sur les hauteurs du mont Cornillon - qui deviendra plus tard la Chartreuse - une chapelle. Cette chapelle contiendra, durant un temps, les restes de l'empereur Henri IV. Vers 1126, ce sanctuaire donne naissance � l'institut des Pr�montr�s.

En 1288, suite � de nombreux actes de violence et de pillage, les Pr�montr�s quittent leur couvent qui, lui, sera transform� en forteresse sous le nom de ch�teau de Cornillon. Ce ch�teau sera d�truit par les Li�geois dans le premier quart de 14e si�cle (Voir note 1 ci-apr�s)

De 1288 � 1360, il n'y a plus de moines, le site est abandonn� et redevient d�sert.

2.  LA CHARTREUSE COUVENT FORTIFIE: 1357 - 1792

En 1360, les Chartreux s'installent dans les d�pendances de la Forteresse (ancien Ch�teau de Cornillon). Le nom de CHARTREUSE allait rester d�finitivement.

Le couvent englobait l'actuelle maison des Petites Sœurs des Pauvres et s'�tendait de part et d'autre de l'actuelle rue du Thier de la Chartreuse. Pour faciliter l'acc�s de leur propri�t�, les Chartreux �rigent en 1381 un pont de bois qui servait l'anc�tre de l'Arvau actuel, Voir note 2. ci-apr�s).

Durant les p�riodes de relative tranquillit� et, elles sont plut�t rares, le couvent s'�panouit. Durant les p�riodes troubles, le couvent est occup� militairement et fortifi�, comme nous allons pouvoir nous en rendre compte plus en d�tail.

Note 1: Ch�teau de Cornillon

Voil� un monument d�fensif sur lequel nos annalistes et nos historiens sont tr�s sobres de renseignements... Nous pouvons affirmer que ce ch�teau a exist�, mais il n'est pas ant�rieur au XIIIe si�cle. Il nous est aussi permis de situer son emplacement. Cet emplacement servait depuis le commencement du si�cle pr�c�dent � un �tablissement dit des Douze Ap�tres ou des Pr�montr�s. Ces moines y s�journ�rent jusqu'en 1288...

La propri�t� qu'abandonnaient les Pr�montr�s commandait admirablement la route du Limbourg et sa position �lev�e lui donnait plus de prix encore au point de vue strat�gique...

Jean de Flandre transforma l'ancien couvent des Pr�montr�s en un v�ritable ch�teau-fort, en une forteresse d'Etat dont la garde fut confi�e � Gauthier de Jupille. Quelle �tait exactement la nature de ce ch�teau-fort ? Aucun �claircissement n'a �t� fourni sur ce point. On sait seulement que la forteresse �tait solide, son circuit �tendu, et la garnison tr�s courageuse...

Le ch�teau existait-il encore en 1336, lorsqu'il en fut fait mention dans un acte de cette date ? Si oui, ce ne fut pas longtemps.

La forteresse a �t� d�molie par nos a�eux vers ces moments dans un acc�s de surexcitation contre le chef de la Principaut�. Il n'en resta plus pierre sur pierre...

Th. Gobert: les rues de Li�ge, T IV p. 358-360 Retour au texte

En 1487, le 13 janvier, les troupes d'EVRARD DE LA MARCK, en lutte contre Jean de HORNES, envahissent le couvent, le pillent puis battent en retraite, suite � cette occupation, le Prince et la Cit� d�cident de d�molir la position fortifi�e. La d�molition est effectu�e par les bouilleurs et les ma�ons de la ville. Le couvent est en ruine et les moines sont dispers�s dans les autres communaut�s.

Une p�riode de calme s'ensuit, le couvent est restaur�, les moines reviennent, on embellit.

En 1636, ce sont, cette fois, les Lorrains qui envahissent le pays et obligent les Chartreux � quitter leur couvent pour quelques ann�es. C'est le Prince Ferdinand de Bavi�re qui les fait revenir.

En 1649, Ferdinand de Bavi�re, pour r�tablir son autorit� � Li�ge, fait appel � des troupes allemandes command�es par le Baron Othon de Spaar, la Chartreuse est occup�e militairement. Occupation qui ne dure gu�re et durant une quarantaine d'ann�es le calme r�gne.

Durant le dernier quart du XVIIe si�cle, une s�rie de guerres �clatent entre nos voisins, nous allons en faire les frais ainsi que la Chartreuse.

En 1689, on fortifie le couvent.

Note 2: I'ARVAU

"Qu'on admire plut�t la haute et simple arcade qui enjambe la voie conduisant en Allemagne: cet arvau en plein cintre, esp�ce de porte fortifi�e, que couronne un corps de b�timent renforc� par derri�re, � gauche d'une tourelle. Les nombreuses meurtri�res ou barbacanes ne laissent aucun doute sur le r�le assign� � cette b�tisse. Il s'agissait de commander la route et de d�fendre l'approche du monast�re auquel cet ouvrage ali�nait. Cette porte tr�s ancienne a �t� restaur�e, dans les premi�res ann�es du XVIIIe si�cle. Les niches de devant et de derri�re ont perdus statues et inscriptions, enlev�es ou effac�es brutalement."

Th. Gobert: T.IV p. 112.

Il serait grand temps de le restaurer � nouveau car il menace ruine ! Retour au texte

En 1691, au mois de mai, l'arm�e fran�aise, sous les ordres du Mar�chal de BOUFFLERS, envahit le territoire. Le 1er juin, 60 escadrons et 20 bataillons apparaissent devant la Chartreuse. Apr�s 4 jours de bombardement et de plusieurs attaques , les Fran�ais s'en emparent et de l�, bombardent la ville durant plusieurs jours. Oblig� de battre en retraite sous la menace des troupes hollandaises; le Mar�chal de Boufflers met le feu � la Chartreuse.

En 1691, le G�n�ral Hollandais, ing�nieur, est charg� de fortifier la ville. Les travaux dureront trois ans et la Chartreuse est consid�rablement renforc�e.

En 1701, nouveau changement, les Fran�ais nous reviennent et s'installent, � nouveau, dans La Chartreuse qui avait �t�, partiellement d�mantel�e ! ! !

En 1702, cinq bataillons fran�ais, sous les ordres de NIELLON, sont pr�ts � d�fendre La Chartreuse contre les "troupes conf�d�r�es qui, sous les ordres du Duc de MARLBOROUGH, ont commenc� une nouvelle offensive contre Li�ge. L'arm�e fran�aise ayant �t� battue, la Chartreuse est lib�r�e.

En 1703, les Chartreux reviennent prendre possession de leur couvent. Ils doivent raser les fortifications et, comble de l'histoire, � leurs propres frais ! Le calme r�gne, le couvent conna�t un nouvel essor et les lieux sont embellis.

En 1792, les troupes r�publicaines fran�aises envahissent Li�ge, on conna�t la suite... Le couvent des Chartreux est saccag� et pill�, les moines sont expuls�s.

En 1796, on expertise les biens.

En 1797, on vend les biens du couvent qui dispara�t en tant que couvent.

Telles sont dans les grandes lignes, l'histoire de la Chartreuse entre 1357 et 1797.

Avant de passer � la p�riode du Fort de La Chartreuse, nous pouvons, pour ceux d'entre vous qui s'int�ressent davantage � la construction militaire, jeter un coup d'œil sur les diff�rents dessins et textes ayant trait � la Chartreuse et qui furent ex�cut�s durant la p�riode de 1692 � 1744.

En 1692, VILLENEUVE envoie un simple dessin repr�sentant la position fortifi�e de La Chartreuse avec cette simple mention: "plan des ouvrages qui ont �t� fait par les ali�s pour fortifier la Chartreuse de Li�ge." Voir note 3

Nous ne devons pas oublier que les alli�s dont parle Villeneuve, sont en r�alit� les ennemis de la France. En examinant ce dessin, ce qui frappe c'est d�j� l'�tendue de l'enceinte fortifi�e: la toise valant 1,949 m, Je vous laisse le soin d'en calculer la superficie. On remarque �galement l'�bauche d'un chemin avec la mention: "Chemin de la Ville". Photo n� 1. (ndlr: d�sol� pour la qualit�).

En 1694, VILLENEUVE envoie un second dessin intitul�: "Plan de Li�ge, avec une l�gende relative aux lignes faites par les Alli�s.

Nous ne disposons, malheureusement, pas de la l�gende. Sur ce dessin, on voit nettement la route qui traverse l'enceinte fortifi�e, enceinte qui se trouve situ�e sur le sommet de la colline. Comme il n'y a pas d'�chelle de mesure, on ne peut �valuer les distances entre la Meuse, le poste de garde et l'enceinte fortifi�e. Photo n� 2. (ndlr: d�sol� pour la qualit�)

Examinons, maintenant, le "Plan de la Ville et Citadelle de Li�ge �dit� � Paris chez la Veuve du Sr Du Val, G�ographe Ordinaire de Sa Majest� sur le Quay de l'Orloge" Cette carte date de 1694. Photo n� 3. (ndlr: d�sol� pour la qualit�)

La premi�re chose qui surprend: on ne parle pas de "Chartreuse" mais de "Citadelle", citadelle renforc�e par de nouvelles fortifications.

En partant du pont de "Mercoeur" nous avons le "R�duit ou Ch�teau Neuf" flanqu� de "Citadelle ou ouvrage � couronne", � l'ext�rieur, il y a le "Trou des Chartreux" et, en avant-plan, l'Enceinte de l'Hospital, Foss� plein d'eau" qui devait �tre la premi�re ligne de d�fense. On constate, � nouveau, l'�tendue de ce que nous appelons, aujourd'hui, le domaine militaire. La Chartreuse occupe apparemment tout le plateau: le r�duit et ses fortifications font environ 125 toises soit 243 m.

Note 3: l'orthographe de l'�poque a �t� conserv�e.

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Entre le d�but du r�duit et l'enceinte de l'Hospital, il y a plus de 200 toises ce qui nous fait presque 400 m. Ces chiffres sont approximatifs.

Chose surprenante �galement, ce fameux "Foss� plain d'eau", qui rejoint, d'une part, "l'Ourt" et, d'autre part, "la Rivi�re Meuse". O� pourrait-on le localiser maintenant ? Voir note 4 ci-apr�s.

Note 4: "A la Chartreuse avait �t� am�nag�, entre 1691 et 1693, un ouvrage strat�gique dit � couronne. Ce dernier ouvrage militaire qui englobait tout le couvent de la Chartreuse �tait prot�g� par une triple ligne de d�fense, form�e de simples terrassements, de tranch�es, mais qui s'appuyaient sur la Meuse: en aval � Coromeuse et en amont vers Avroy.

Th. Gobert : T 1 P. 520.

En regardant la carte, nous avons l'impression d'un fameux complexe fortifi� et, cependant, comme nous aurons l'occasion de le voir, en un rien de temps, tout change. Une seule explication: � part le r�duit central qui devait �tre construit en dur, le reste devait �tre construit en mat�riau peu solide: palissades en bois, remblais de terre, etc...

En 1691, COEHORN, ing�nieur militaire hollandais, est charg� de renforcer la d�fense de la ville de Li�ge et, tout sp�cialement La Chartreuse. En 1696, il envoie le "Plan et Profils des Fortifications de La Chartreuse de Li�ge avec L�gende". Nous ne disposons, malheureusement, pas de toute la l�gende. En examinant ce plan, nous constatons: Photo n� 4

A - La Chartreuse fortifi�e, avec en avant-plan deux saillants fortifi�s: n� 13

B - A droite de La Chartreuse:  situ� � environ 200 toises (380m) tout un dispositif fortifi� qu'on ne retrouve plus sur les dessins suivants. D'apr�s le plan, il semblerait que ce fort ou redoute se trouvait vers l'ancienne plaine de tir ? Avis aux chercheurs.

C - l'ampleur de tout l'ensemble des fortifications. Ne pas oublier qu'une bonne partie de cet ensemble se compose de mat�riaux l�gers.

Quand aux diff�rents num�ros, nous avons:

N� 15 - maisons en forme de petites tours carr�es.

N� 16 - retranchement du fort et redoute.

N� 17 - descente au foss� et chemin couvert.

N� 18 - chemin couvert avec les palissades au bas de la banquette seulement mais dans les places d'armes elles sont doubles.

N� 19 - second chemin couvert avec son parapet.

N� 20 - chemin couvert en talus du "cost�" de la place.

N� 21 - petit clo�tre des religieuses de Cornillon situ� au pied de la montagne (Anc�tre de l'actuel couvent des Carm�lites).

N� 22 -ligne qui communique � la ville d'un seul chemin couvert de glacis.

N� 23 - vignes.

COEHORN fait aussi remarquer que "les tenailles ont leur foss� bord� d'une "haye" avec la palissade � 6 pieds de la banquette comme dessus."

En dessous du n� 6, il y a deux traits qui enjambent la route, il s'agit certainement de l'Arvau. La route traverse le complexe fortifi�, elle se s�pare en deux tron�ons face au saillant fortifi� de droite (N� 13) et va se perdre dans les campagnes.

En 1701, lors de l'occupation du territoire par les troupes fran�aise, DE LA COMBE envoie, le 26 d�cembre, "Un projet des ouvrages � faire � La Chartreuse". Photo n� 5.

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Par rapport au plan de COEHORN, les deux saillants fortifi�s (N� 13) et la redoute (N� 16) ont disparu. Quant � La Chartreuse elle-m�me, il y a aussi de fameux changements.

Voici le texte de la lettre envoy�e par DE LA COMBE:

"Monseigneur,

Je prends la Libert� de vous rendre Compte ou ie suis partie de Li�ge le 13 du courant par ordre de Monsg Le Mar�chal de Boufflers pour me rendre � Bruxelles. L'informe de l'eta de la Citadelle et de la Chartreuse ie lui ai pr�sente le plans de ces endrois il madit qu'il verroit avan peu de jour de qui il ordonneroit a ce Sujet, quand ien serais informe jaurais momen Monseigneur devois en rendre Compte, en attendans ie preens La libert� de vous envoy� les plans et projet des deux Endroit toute ce qui est marque de Jaune � la Chartreuse est Enti�rement demoly et le restans. des Bastions ne vaus plus grand chose, il fau compte quil faudra retablire ces pies entierement. Les trois demylune sont toute Enti�re de mesme que les chemins couvers ou il ni aura que quelque peu de r�parations a y faire.

Vous ver� Monseigneur par le plan les ouvrages que ie propose de faire � le Citadelle si vous jug� apropos d'y changer ou augmenter quelque chose vous me fer� Ihonneur de me faire informe de votre intention que ie suivray tr�s r�guli�rement.

Vostre tres humble et tres obeissans Serviteur

de LACOMBE."

Durant toute cette p�riode, les projets concernant l'am�nagement de La Chartreuse, continuent � para�tre.

En 1702, FILLEY envoie tout un dossier avec l�gende au Mar�chal Boufflers en vue de r�tablir "les fortifications de Li�ge" et indique les travaux � effectuer � La Chartreuse...

II est peut-�tre int�ressant, en se r�f�rant au dessin de FILLEY, de voir les am�nagements conseill�s. Photo n� 6

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"Je ne voy rien de mieux que de r�tablir de terre cette enceinte comme elle �toit auparavant, gazonner ext�rieurement tout le corps de place bastionn� comme il est 1.3.5.7. Il faut que le gazonnage commence du fond du foss� attendu qu'il n'y avoit qu'une tr�s petite berne auparavant qui ne paroit presque plus, que ce gazonnage soit �lev� jusqu'� la fraize de la hauteur de 17 pieds et audessus de la fraize de trois pieds. Il est n�cessaire que les parapets soient gazonnez int�rieurement en donnant 20 pieds despaisseur aux parapets des bastions et 18 a ceux des courtines, la banquette de 4 pieds de largeur et le rampart de 3 et 4 toises sans les talus, bien fraizer tout ce corps de place a planter un epalissage panch�e dans le foss� a 3 pieds pr�s du gazonnage.

Longueur du corps de la place bastionn�e 1.3.5.7.; 590 toises (soit 1.153,910m). L'angle form� des deux bastions 1.7. ferment cette enceinte de place contre un tr�s bon mur de ma�onnerie l'on peut conter toue la gorge de cet ouvrage tr�s bien escarp�; outre cela doublement ferm� de bons murs de ma�onnerie, de maniers qu'il n'est pas croyable qu'elle puisse �tre attaqu�e de ce cot� l�; il faut seulement faire deux coupures sur lavenue de la ville avec deux ou trois petits escarpemens a droite et a gauche de peu de

 d�pense.

Les Demilunes 2.4.6. sont presque dans leurs entiers, il faut seulement en nettojer le foss�, y mettre une fraize, r�tablir et gazonner les parapets int�rieurement tout de m�me que le parapet de la place, et fermer la gorge de ces Demilune d'une palissade.

Il faut r�tablir enti�rement le pont de charpente qui va de la place ala Demilune 4, de m�me celuy de la Demilune 4 ay chemin couvert.

Tous les glacis de chemin couvert sont dans un ass� bon est�t, il est seulement n�cessaire d'en gazonner le parapet et en faisant le Deblay pour ce gazonnage donner une figure aux Places d'armes qui soit plus convenables, et pour remblayer le Parapet d�vier le gazonnage d'enfoncer dans le chemin couvert partout ou il en sera besoin, observant que cela se fasse avec r�gularit� afin de n'avoir jamais plus de trois pieds d'hauteur de banquette.

La banquette aura 6 pieds de hauteur, sur laquelle il sera plant� une palissage � l'ordinaire, et une double palissage dans les places d'armes... Il reste encore quelques vestiges de la porte de ma�onnerie au milieu de la couetine entre les bastions 3.4. qui pourroit tr�s bien servir en r�tablissant cette porte de m�me qu'elle estoit auparavant, observant d'y manager un Pont Levis avec Tappe Cul, fermer le passage de cette Porte d'une grosse porte de charpente a l'ordinaire. Je ne proposeray pour le pr�sent de faire aucun b�timent dans cette Encainte de Place, l'on pourra tr�s bien se servir de Ceux qui sont dedans et au bas de la Chartreuse, C,

L'endroit, II, cest une petite paroisse ou il y a un beau b�timent, 12, occup� par des B�guines qui ne sont point enferm�es, ou l'on pourroit faire un tr�s bel h�pital ou y loger des troupes.

Le terrain devant le bastion 3. 4. vaun peu en montant, les Ennemis y avoient fait sur les hauteurs deus esp�ces d'ouvrages 13. 14.15 de terre qui sont tr�s ruinez et tout a fait contre la Place, mon avis est de bien applannir touts ces sortes de m�chans ouvrage qui occupent la hauteur, conservant celui 16 devant le bastion, I, le r�tablir et la palissader.

Applanir aussy les m�chans retranchemens, 17, qui ne sont soutenu de rien. Il y a aussi un petit b�timent quarr� 18 en mati�re de redoute devant le bastion qui est attach� a une enceinte de ma�onnerie qui joint lescarpement, autour duquel il est tr�s neccessaire de faire un retranchement de terre bien palissade afin de voir dans les fond qui sont a la droite, et devant toute cette partie, ce Poste est tr�s avantageusement Plac� et d'un tr�s difficile accez.

Il y a une Esp�ce de Retranchement 19 qui occupe la hauteur de l'Abbaye de Robermont, ou l'on peut risquer un poste suppos� qu'il y ait ass� de trouppes dans la Chartreuse seulement pour la D�couverte des grands fonds qui abordent a cet endroit l�, mais il ne faut pas penser soutenir ce poste, je le crois trop �loign� Total de la Chartreuse: 70252 tt.

Pour tous les ouvrages de la Citadelle et de La Chartreuse il faut au moins 30000 fascines."

"Ce rapport fut envoy par FILLEY le 24 Janvier 1702".

Personne ne sera surpris en apprenant que Mr VAUBAN s'est int�ress� tant � la Citadelle qu'� La Chartreuse.

Le 24 Juin 1702, soit cinq mois apr�s le rapport de Filley, VAUBAN adresse un nouveau document a Mr. le Mar. de BOUFFLERS: "Est�t auquel sont les ouvrages de la Citadelle et de la Chartreuse de Li�ge".

Dans sa lettre, accompagnant les dessins, Vauban se plaint: "il y a une J�r�miade sur la fin au sujet de l'Entrepreneur que le soutiens de ma foible �loquence tam que je puis et de mes vives solicitations vers Monsieur de Chamillart de qui je tache vainement de tirer quelque chose, et vers Mr. le Prince de Tserclaes pourque celuy cy presse les ex�cutions mais a vous parler franchement je ne vois pas cela fasse un grand'progr�s, les gens de ce pays souffrent constamen les ex�cutions sans beaucoup s'en �mouvoir ce qui me persuade qu'il y abien de la mauvaise volont� dans leur fait."

En ce qui concerne La Chartreuse:

"La face et flanc droit du demy Bastion (1) sont gazonnes et fraizer. Resta a achever le parapet... les terres s'y transportent par les Pionniers Paysans qui sont les plus grandes Canailles du monde et les plus mauvais ouvriers!!!"

"La Courtine entre (1 et 3) est enti�rement gazonn�e et frais�e, reste a faire la communication dela a la Demilune (2)."

"La Demilune (2) est achev�e, il y manque une gueritte a l'angle. Le Bastion (3) est achev� a la Barbette pr�s. La Courtine entre (3 et 5) est gazonn�e et frais�e, resta a achever les Corps de gardes sur le passage de la porte. On travaille a faire les piles et la Cul�e de Ma�onnerie pour dresser la charpente du Pont.

La Demilune (4) est achev�e.

Le Bastion (5) est achev�.

La Courtine entre (5 et 7) est achev�e. Reste a faire la communication a la demilune.

La Demilune (6) est enti�rement achev�e.

Le Demy Bastion (7) est enti�rement gazonn� et frais�. Tout le chemin couvert est achev�.

Les parties (11 et 12) sont achev�e."

Vauban conclut: "du fort des Chartreux a qui il restera a faire les communications de la ville au fort qui doivent envelopper tout le faubourg Damercoeur dessus et dessous et tous les batimens n�cessaires a la garnison et les munitions".

Dans son livre: "Het Staatsche Leger", le DR J.W. WIJN, se r�f�rent � de nombreuses sources, d�crit la prise de La Chartreuse, en 1702, par les arm�es conf�d�r�es, sous les ordres du Duc de MARLBOROUGH.

"Aussit�t apr�s le chute de la Citadelle, les dispositions furent prises pour l'action contre La Chartreuse. Il �tait certainement utile de profiter au maximum du temps favorable qui r�gnait encore. Le commandement des troupes charg�es de l'investissement �tait assur�e par le Prince FREDERICK von HESSEN - KASSEL:

Le 24 octobre, la force fut encadr�e par quatre escadrons et, un jour plus tard, suivie d'environ 40 bataillons d'infanterie. Les deux jours suivants, le temps �tait plus ou moins � la temp�te, comme cons�quence: le pont de bateaux sur la Meuse ne fut pas pr�t et l'artillerie ne put �tre transport�e. Cependant le 27, les tranch�es furent ouvertes et, le 29, � 10 Hr du matin, les mortiers commenc�rent leur travail.

Peu de temps apr�s, les b�timents situ�s � l'int�rieur de l'enceinte du fort �taient la proie des flammes.

Apr�s-midi � 2 Hr les canons �taient pr�ts � faire entendre leurs voix mais cela fut � peine n�cessaire. Apr�s la premi�re salve, le son de la chamade et le hissement du drapeau blanc annon�aient la fin du combat.

Apr�s avoir �chang�, r�ciproquement, des otages, on se mit, rapidement, d'accord sur les conditions de la capitulation...

Le Gouverneur de MILLON avait agit selon sa mission, laquelle comprenait de ne pas mettre en p�ril la garnison, confi�e a ses soins, en attendant l'assaut final. Les cinq bataillons dont se composait la garnison de La Chartreuse, dont, au moins, une partie de l'arm�e fran�aise furent sauv�s.

Le 31 octobre, la garnison forte de 1.500 hommes et de deux pi�ces l�g�res, partit, avec les honneurs militaires, vers Anvers via Tongres, � l'exception de 300 � 400 Suisses et sept compagnies de Wallons Li�geois qui abandonn�rent le service fran�ais et r�int�gr�rent la ville de Li�ge.

21 pi�ces de m�tal et deux mortiers tomb�rent aux mains des vainqueurs".

Vous aurez, sans doute, remarqu� qu'entre la prise de La Chartreuse, par les troupes conf�d�r�es en 1702, l'envahissement de Li�ge et la destruction de La Chartreuse par les troupes r�publicaines fran�aises en 1792, il y a un vide ! La raison en est simple: nous n'avons pas de documents concernant cette p�riode sauf un dessin de La Chartreuse envoy� par Mr. de LACOMBE en 1744, ce dessin n'est accompagn� d'aucune l�gende : Photo n� 7.

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Avant de passer au point trois: le fort hollandais, certains d'entre vous vont, peut-�tre et � juste titre, se poser la question suivante: Quel rapport y a-t-il entre la Chartreuse des moines (Couvent fortifi� Compl�tement d�moli en 1794) et le fort construit par les Hollandais en 1817 ?

A premi�re vue, aucun rapport sinon le nom.

Nous en voyons un autre.

Si nous faisons abstraction du site tel que nous le connaissons maintenant, si nous examinons attentivement les diff�rents dessins et le plan hollandais, une chose nous parait �vidente: � l'origine, le fort hollandais (nettement plus �tendu que La Chartreuse actuelle) a d� englober une partie du couvent-fortifi�, tout au moins ses avants-postes.

Il devrait encore, normalement, subsister des fondations mais o� ?

Il y a l�, sans doute mati�re � discussion mais il nous semble peu vraisemblable que des constructeurs militaires tels que VILLENEUVE, COEHORN, VAUBAN et autres, n'aient pas renforc� et englob� dans leur syst�me de d�fense une bonne partie du plateau et se soient content�s de fortifier uniquement le versant o� se trouvait le couvent des Chartreux.

Encore une fois, si nous examinons bien les divers dessins, le couvent fortifi� englobait une fameuse surface � certaines �poques.

Les recherches sont d'autant plus difficiles qu'en 1794, tous les biens des Chartreux furent vendus au plus offrant et que tout ce qui pouvait subsister comme fortifications a �t� ras�.

3. LE FORT HOLLANDAIS: 1817 - 1891

Le 30 Ao�t 1817, le Roi Guillaume de Hollande d�cide la construction du fort de La Chartreuse. Cette construction fera partie d'un plan d'ensemble de d�fense comprenant la ville de Nieuwpoort et la Citadelle de Dinant. S'y ajouteront par la suite, le fort de Huy et la Citadelle de Li�ge.

Dans sa d�claration faite � Bruxelles le 30 Ao�t 1817, le Roi �crit notamment: "Vu le rapport et les pr�visions de notre Commissaire G�n�ral de la guerre qui a fait une inspection pour le Feld-Mar�chal Prince de Waterloo et de l'Inspecteur G�n�ral des Fortifications... nous avons d�cid� et d�cidons : de consacrer une somme de deux millions cinq cent mille florins pour la construction du fort de La Chartreuse � Li�ge et les achats (propri�t�s priv�es)."

Il s'agit des expropriations.

Les plans furent dress�s par le Colonnel CAMERLINCK.

Lors de sa visite � Li�ge le 31 Juillet, le Duc de WELLINGTON, le vainqueur de Waterloo, visita le site de la Chartreuse et en approuva pleinement les plans. Les fortifications ne furent achev�es qu'en 1823.

En octobre 1817, la 5e Direction des Fortifications envoie son rapport mensuel n� 10: "Des travaux extraordinaires pour fortifier la fronti�re m�ridionale du Royaume des Pays-Bas" suivent 11 pages avec tous les travaux � ex�cuter � la Chartreuse et leurs prix d�taill�s: total: 2.500.000 florins.

On remarque, p. 10 qu'il faut construire trois ponts: Totaal voor de bruggen: 19.509 florins.

En Janvier 1819, le rapport mensuel indique: Fort de La Chartreuse.

Pendant le mois de f�vrier on a continu� � La Chartreuse le D�blai et le Remblai du Bastion n� 2 et de quelques ouvrages du dehors.

Les ma�ons ont continu� � tailler des pierres de parement pour la ma�onnerie du printemps prochain.

En 1820, rapport mensuel avec les pr�visions pour 1821. Le rapporteur �crit: "On n'a pu fermer le fort cette ann�e � cause de la grand route qui traverse le fort, au lieu de cela on a port� tous les murs du rempart capital � la hauteur de 30 pieds.

Il faut aussi noter que la construction du fort entra�na pour la population civile de nombreuses servitudes. On note dans l'arr�t� loi du 4 f�vrier 1815: Art 1er - II est d�fendu � toutes personnes de construire ou reconstruire des maisons ou murailles, former des �l�vations, faire des caves, creuser des puits ou faire toute autre excavation dans la distance de 300 toises (1.800 pieds) de l'extr�mit� du glacis le plus avanc� des places fortifi�es existantes dans la Belgique, sous peine que tous les dits ouvrages seront d�truits aux frais de ceux qui les auront faits."

Cet article s'�tendait aux plantations d'arbres ou de haies.

A l'origine la superficie du fort �tait de 43 ha 85 ares et 78 centiares. Dans son tome I "Li�ge � travers les �ges", Th. GOBERT �crit � propos du fort de La Chartreuse: "Moins �lev� que la citadelle de Saint-Walburge, le fort de La Chartreuse forme un pentagone bastionn�: deux fronts font face � la ville. Trois autres �taient destin�s � d�fendre le fort et la ville contre toutes attaque venant de l'est. La forteresse renferme tout ce que doit contenir une oeuvre militaire semblable: vastes cours, foss�s secs tr�s profonds, b�timents vo�t�s servant � la caserne et � l'arsenal, pavillon du g�nie, magasins � poudres, casemates, hangars aux aff�ts, laboratoire vo�t� encore, etc… Tout � l'entour des fortifications s'�tendent les glacis. Ils joignent au nord le Thier de la Chartreuse, au nord-est la route de Robermont, au sud la rue de la Piclerotte, au sud-ouest I''impasse du Chera".

On utilise pour la construction des pierres provenant de la grande tour de l'Eglise St. Lambert. La Cath�drale St. Lambert se trouvait � l'emplacement de l'actuelle Place St. Lambert. Elle fut d�truite, lors de la r�volution fran�aise par les Li�geois !

En parcourant le site du fort de La Chartreuse, on peut, encore tr�s bien se rendre compte de l'ampleur des travaux.

Le fort �tait entour� d'un foss� sec. D'apr�s ce qu'il en reste, sa largeur devait mesurer entre 15 et 20 m.

Le mur int�rieur (Escarpe) est en briques. Ses soubassements et angles sont en pierre. Sa hauteur varie entre 8 et 10 m. Les poternes d'acc�s entre le fort et le foss� ont 23 m. de longueur, 3,50 m. de largeur, 3,50m. de hauteur. Toutes les poternes sont vo�t�es. Il en existe encore plusieurs.

Le mur ext�rieur (Contrescarpe) est construit de la m�me fa�on mais semble moins �lev�. Il y a, aussi, des poternes d'acc�s dont certaines ont 18 m. de longueur. Cette enceinte ext�rieure �tait parcourue, sur toute sa longueur, par une galerie vo�t�e permettant l'acc�s aux r�duits et saillants. La galerie a une largeur de 1,30 m. et une hauteur de 2 m. Elle est vo�t�e. En parcourant certaines de ces galeries, on voit encore, nettement, les meurtri�res permettant la d�fense et les feux crois�s, ainsi que les bouches d'a�ration.

A notre �poque m�canis�e, on ne se rend plus bien compte de la somme d'efforts et de travail exig�e pour �riger ces remblais, creuser ces foss�s, am�nager ces galeries et ce, � la force du poignet.

Le corps des b�timents �tait, lui aussi, entour� d'un foss� dont la largeur devait faire une dizaine de m�tres et la hauteur, 4 m.

Le mur ext�rieur, entourant le foss�, �tait parcouru d'une galerie vo�t�e avec meurtri�res et orient�es vers le fort. Partant, certainement, d'une casemate, situ�e � droite de l'entr�e du fort, la galerie aboutissait dans une casemate situ�e � c�t� et en contre-bas de l'actuel mus�e des Fusill�s de 14 - 18.

Ce foss� a �t� combl� mais on peut, encore, apercevoir, sortant des b�timents et presqu'� fleur du sol, des gargouilles permettant l'�vacuation des eaux. Aux deux angles, entre les b�timents 1, 2 et 3, il devait exister un terre-plain avec pi�ces d'artillerie orient�es vers la plaine. Voir dessin ci-apr�s.

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Deux tunnels et deux ponts permettaient l'exc�s vers la plaine et les remparts. Ce ne sont pas les deux tunnels existant actuellement.

A l'origine, le fort ne comprenait qu'un �tage, �tage vo�t� et � l'abri de la bombe. L'�paisseur de la vo�te doit �tre de 2 m. L'ensemble du fort �tait recouvert de terre.

L'�paisseur des murs, � la base, est de 2 m. Ils ont, encore 1,40 m au premier �tage, cot� plaine. Les chambres mesurent 24 m de longueur et 6 m. de large. Le mur donnant vers la plaine n'avait pas de fen�tres mais uniquement des embrasures, meurtri�res permettant le tir. Nous en avons d�nombr�s 100 au premier �tage: 28; 44; 28. On peut encore voir, au premier �tage, les banquettes de tir, flanqu�es de chaque c�t� de rainures o� l'on pouvait glisser des madriers pour fermer les meurtri�res.

L'entr�e du fort se trouvait au-dessus du Thier de la Chartreuse.

La devise du fort se trouve toujours au-dessus de la poterne d'entr�e: "NIHIL INTENTATUM RELINQUIT VIRTUS"

Le ravitaillement en eau potable �tait assur� par de nombreux puits art�siens. Nous en avons retrouv� cinq.

1.  � la ferme Lambinon (bloc 22). A c�t� de la porte d'entr�e, il y avait une vasque avec une ancienne fontaine. N'existe plus.

2.  Un � droite de l'entr�e, entre le corps de garde et le bloc 14 (disparu). Le puits a �t� combl� lors de la destruction du bloc 14. Ce puits communiquait avec l'ancien couvent des Chartreux (Voir note 5)

3.  Un pr�s de l'ancienne forge. Il a �t� combl�.

4.  Un derri�re le bloc 40. Ancienne ferme am�nag�e par les Hollandais comme abri pour les pi�ces d'aff�ts.

5.  Un sous l'escarpe, derri�re le bloc 20, un peu � droite. Il existe toujours.

En 1930, la r�volution �clate contre le r�gime hollandais.

La Chartreuse fut prise par les Li�geois. Ce fait d'armes a �t� d�crit dans le Journal de Province du 21 Septembre 1830 en ces termes: "La nuit du 19 au 20 Septembre (1830), quelques patriotes sans artillerie et m�me d�pourvu d'outils de si�ge, manquant d'�chelles, essay�rent de s'emparer du fort de la Chartreuse. Leur tentative hardie fut repouss�e. Ils ne r�ussirent qu'� d�truire une des barri�res.

Le lendemain, une soixantaine de bourgeois, dont la plupart faisait partie de la compagnie d'artillerie de la garde, r�ussirent � s'emparer de la forteresse. Le fr�re de ce Wibrin qui venait d'�tre tu� par les Hollandais arbora le drapeau Li�geois sur un terre-plein de la Chartreuse. Dix soldats hollandais fait prisonniers furent amener � l'H�tel de ville.

Le commandant de la Citadelle, irrit� de la prise du fort de la Chartreuse, fit d�clarer aux autorit�s de Li�ge qu'il allait bombarder la ville. La r�gence d�montra l'iniquit� d'une pareille mesure, repr�sailles barbares d'un acte spontan� que n'avait point command� le chef militaire. Aucune suite ne fut donn�e aux menaces du G�n�ral hollandais, et la forteresse de la Chartreuse resta au pouvoir des Li�geois.

Le butin de guerre s'�leva � 39 canons dont 7 pi�ces de 24, sept de 18, six de 12, douze de 6, cinq mortiers et deux obusiers plus quatre-vingt aff�ts qui servirent � parquer les canons � la Fonderie de Saint-L�onard.

D�s la fin de la r�volution et durant les premi�res ann�es de l'ind�pendance de la Belgique, les Fran�ais se sont fortement int�ress�s au fort de la Chartreuse.

En Septembre 1831, LAFAILLE fait une reconnaissance du fort de la Chartreuse, et de la Citadelle.

Son rapport comprend 12 pages (32 22) de texte de croquis. Il �crit au sujet de la caserne de la Chartreuse: "Je suis s�r que les chambres du cavalier de la Chartreuse n'ont pas d'avantage de dimension. Celles-ci n'ont de fen�tres que du c�t� du Bastion: de l'autre c�t� des cr�neaux et des ouvertures rondes, 2 par chambre... Ces chambres sont encore plus puantes et sombres que celles de la Citadelle. Les ophtalmies qui r�gnent dans les garnisons de la Belgique, ne paraissent pas tenir seulement au s�jour des troupes dans les casemates ou dans les b�timents vo�tes; on a voulu en trouver la cause dans l'eau, dans le collet ouvert sur le devant, ces ophtalmies sont graves et nombreuses."

Note 5: Fin du XIV s. les Chartreux ont fait percer dans la montagne environnante une galerie par laquelle l'eau alimentaire arrivait salubre et abondante. Cette galerie fut mise � jour pendant les fouilles op�r�es au fort de la Chartreuse en 1908. Une autre galerie ancienne plus ample passe partiellement sous les propri�t�s de droite de la section  inf�rieure de la rue du Thier de la Chartreuse.

Th. Gobert : T. IV p. 342.

"Point de mises � la Chartreuse, seulement des portes dans les galeries de contrescarpe pour entrer en galerie ? "

Laffaille d�crit ensuite les places d'armes, les glacis etc...

En 1838, AVANZO, envoie une vue d'ensemble de la Chartreuse.

Le 27 avril 1864, "Le Minist�re de la guerre renvoie � l'examen du Comit� la reconnaissance du fort de la Chartreuse, pr�s de Li�ge, faite par le Capitaine du g�nie BEGHIN, � la date du 30 Sep1863. Ce travail comprend un m�moire et deux feuilles de dessins.

"L'objet de cette reconnaissance �tait de compl�ter les renseignements que le d�p�t de fortifications poss�de sur le fort de la Chartreuse.

Voici la conclusion du Comit�: "Le Comit� est d'avis qu'il y a lieu:

1.  de classer dans les archives au d�p�t des fortifications la reconnaissance du fort de la Chartreuse, pr�s de Li�ge, faite le 30.09.1863 par le Capitaine Beghin.

2   de prier le Minist�re de la guerre, d'adresser � cet officier un t�moignage de satisfaction au sujet de la mani�re distingu�es satisfaisante dont il s'est acquitt� de ce travail.

Le rapport du Capitaine BEGHIN comprend 20 pages (format 30/20) avec de nombreux dessins et deux plans de la Chartreuse. Il �crit: "Le programme qui m'a �t� adress� pour me servir de guide dans l'exploration du fort de la Chartreuse � Li�ge, d�taillait de la mani�re suivante les principaux points sur lesquels devaient se porter les observations:

1   Hauteur des escarpes, contrescarpes et leur nature.

2.  Raccordement des fl�ches en avant des Saillants 1 et 4 avec les chemins couverts.

3   S'il y a des r�duits de Place d'armes, comment faire leurs communications ?

4   Les communications des demi-lunes.

5   Communications de l'int�rieur du fort avec les bastions d�tach�s, d�tails de leurs gorges.

6   Communication du fort avec le r�duit c�t� 5.

7   A-t-on construit des casemates sur les remparts ?

Bien que je sois parvenu � p�n�trer trois fois dans le fort de la Chartreuse, la surveillance, ou mieux, la d�fiance � l'�gard des visiteurs y est telle qu'il m'a �t� impossible d'y prendre aucune mesure, toutes les dimensions que l'on trouve dans le m�moire ne sont qu'approximatives".

Suit la description des diff�rents fronts.

En ce qui concerne l'emplacement du fort, Beghin �crit: "J'ai dit que cette fortification est entour�e de haies, de jardins particuliers parfaitement clos, que les glacis sont plant�s d'arbres, de hautes futaies, que leurs cr�tes sur la plus grande partie de leur pourtour, sont plant�es d'arbustes formant d'�pais taillis. De l'ext�rieur on ne voit donc point l'ouvrage. D'ailleurs, si ces obstacles artificiels �taient enlev�s, � peine pourrait-on distinguer quelques lignes de cette fortification, tant elle est rasante: j'ai pu constater en passant sur les parapets, combien peu ils ont de commandement sur la campagne. Il m'a �t� impossible de constater si les galeries de contrescarpe ne se rattachent point � des syst�mes d'�coute plac�es sous les glacis du fort. Je n'ai pu tirer aucun renseignement � ce sujet du casernier, un sous-officier qui m'avait racont� qu'il y avait des galeries de mines qui s'�tendent fort loin, jusque sous la ville de Li�ge (?), qui m'avait dit en outre les avoir visit�es, interrog� par moi sur la mani�re dont il avait pu s'y diriger, m'a r�pondu que partout en �tait �clair� par des ouvertures plac�es sur le c�t�: il n'avait �videmment parcouru que les galeries de contrescarpe."

En ce qui concerne le fort.

En 1891, la Chartreuse est d�class�e comme fort. Sa superficie est r�duite � 31 ha 23 ares.

L'ouvrage fut en partie d�moli et le reste servit de caserne.

4. LA CASERNE "LA CHARTREUSE" 1891 - 19...

1891 – 1914: le fort de la Chartreuse devient caserne et subit de nombreuses transformations et am�nagements. En 14, y sont casern�es des troupes du G�nie, de l'Artillerie et du 1er R�giment de Ligne.

Ao�t 1914, la Belgique est envahie par les Allemands. Durant la guerre, les soldats qui �taient casern�s � la Chartreuse vont payer un lourd tribut. Trois monuments �rig�s � l'entr�e de la Chartreuse rappellent leur sacrifice.

1914 – 1918: La Chartreuse va acqu�rir une sinistre r�putation.

Elle sert de prison pour des centaines de Belges qui osent se dresser contre l'envahisseur et lui r�sister. C'est � la Chartreuse que sont conduits, la veille de leur ex�cutions, les condamn�s � mort par l'autorit� militaire allemande. Ils furent 49 � y �tre fusill�s et enterr�s. Le plus jeune avait 18 ans.

Nous vous rappelons le nom de ces obscurs mais vaillants compatriotes:

1.    BARTHELEMI, Fr-Jos

2.    BOURSEAUX, Jean

3.    BEGUIN, Aug-Jos

4.    BURY, Germain

5.    COLLARD, Louis

6.    COLLARD, Ant

7.    CONICK, Henri

8.    DEFECHEREUX, H-Jos

9.    DELARGE, Oscar

10.  DERACHE, Jos�phine

11.  DESCHEUTER, Jules

12.  FRAN�OIS, J-Bapt

13.  GAROT, Andr�

14.  GIKINET, Am�d�e

15.  GILLET, Charles

16.  GILLOT, Joseph

17.  GRANDPREZ, Cons

18. GRANDPREZ, Elis

19. GREGOIRE, Andr�

20. HENROT, Dieudonn�

21. HERCK, Constantin

22. HESSE, Pierre

23. HICK, Joseph

24. KERF, Joseph

25. LAMBRECHT, Dieudonn�

26. LE JEUNE, Jean

27. LEGRAND, Jean

28. LECOQ, Cl�ment

29. LELARGE, Jacques

30. LEMOINE, Charles

31. LENDERS, Justin

32. MONFORT, Cassian

33. NOIRFALIZE, Henri

34. PAQUAY, Fran�ois

35. PEIFFER, Pierre

36. RAMET, Alphonse

37. RICHTER, Adrien

38. SACRE, Oscar

39. SIMON, Adam

40. SIMON, Orphal

41. SMEESTERS, Aug

42. SMEESTERS, Jos

43. VAN der SNOECK, Jean

44. SOHERS, Pierre

45. WATHELET, Henri

46. WAUTHY, Jacques

47. WIERTZ, God

48. XHONNEUX.Guillaume

49. ZILLIOX, Joseph

 

Le 14 d�cembre 1919. la plupart d'entre eux furent inhum�s � la pelouse d'honneur du cimeti�re de Robermont. A l'enclos des fusill�s de la Chartreuse, 49 croix rappellent leur sacrifice.

Les deux fr�res COLLARD reposent toujours � l'enclos des fusill�s.

1918 - 1940: La Chartreuse redevient caserne et s'agrandit.

Nombreuses transformations.

En 1939, les blocs 19 et 20 sont achev�s. Durant la mobilisation la chartreuse regorge de soldats: Plus de 2.000 hommes.

1940: nouvelle invasion allemande. Durant la campagne des 18 jours des hommes du 15e R�giment d'Artillerie et du 3e G�nie tombent pour la Patrie 1940 - 1944: La Chartreuse sert de caserne pour les troupes allemandes. Nouveaux am�nagements: II subsiste toujours de cette �poque certaines inscriptions en allemand, notamment "Rauchen Verboten!"

Septembre 1944: un �v�nement tragique a marqu� la lib�ration du quartier de Robermont. Un jeune scout a �t� abattu, le 08.09.44, par un soldat allemand, alors qu'il hissait le drapeau belge sur le clocher de l'�glise de Robermont, situ�e en face de l'enclos des fusill�s de 14-18: voici le texte inscrit sur l'�glise: "Li�geois, souvenez-vous de JACKIE JANSEN frapp� � mort par des balles allemandes le 08.09.1944 alors qu'il hissait le drapeau au clocher de cette �glise pour saluer la lib�ration de Li�ge.

"En 1980, peu s'en souviennent encore".

Septembre 44 - Juillet 45: La Chartreuse sert d'h�pital pour l'arm�e am�ricaine durant l'offensive des Ardennes, un V1 est tomb� sur le centre de triage des soldats bless�s, je ne connais pas le nombre des victimes. A droite � l'entr�e du c�t� du Thier de la Chartreuse, il y a une plaque comm�morative avec cette inscription : "28th G�n�ral Hospital. The 28th General Hospital US Army occupied this Site of La Chartreuse - Sep 26 44 to july 5 45".

Le texte devient de plus en plus illisible.

1945 - 1955 La Chartreuse a abrit� des milliers d'hommes.

Depuis lors, elle a �t� de plus en plus abandonn�e et maintenant elle est appel�e � dispara�tre.

LES MONUMENTS AUX MORTS DES DEUX GUERRES

Lorsque vous arrivez � la Chartreuse apr�s le Thier, vous avez, en d�bouchant de la rampe d'acc�s:

� droite

LE MONUMENT DU GENIE en forme d'arc de triomphe. D'un cot� on peut lire: "Aux h�ros tomb�s pour la d�fense de la Patrie et l'honneur de leur arme: 8 officiers, 10 sous-officiers, 133 caporaux et soldats du G�nie de la 6e Division d'arm�e. Aan onze die vielen voor de verdediging van het Vaderland en de eer van hun wapen: 8 officieren, 10 onderofficieren, 133 korporaalen en     soldaten van de G�nie der 6e Legerdivisie.

De l'autre c�t�:

Aux n�tres tomb�s pour la d�fense de la Patrie et l'honneur de leur arme: 10 officiers, 18 sous-officiers, 190 caporaux et soldats de la 3e Division d'arm�e et de la position fortifi�e de Li�ge.

Aan onze die vielen voor de verdediging van het Vaderland en de eer van hun wapen: 10 officieren, 18 Onderofficieren, 190 korporaals en soldaten van de G�nie van der 3e Legerdivisie en de versterkte Stelling Luik.

On y a appos� une plaque: "Aux morts du 3e G�nie 1940-1945"

� gauche

Le MONUMENT du 1er REGIMENT DE LIGNE: comme inscription: "Le 1er R�giment de Ligne aux morts des 1 et 21 tomb�s pour la Patrie 1914 - 1918. Het eerste Linie R�giment aan de Dooden van het 1e en 21e gevallen voor het Vaderland 1914 - 1918"

Faisant face au monument du G�nie nous avons le MONUMENT de l'ARTILLERIE.

Comme inscription: "Aux morts glorieux de l'Artillerie du 3e Corps d'Arm�e: 15A - 16A (126 Morts): 15e R�giment d'Artillerie, campagne 1940 - 1945 (59 morts)

Sur les b�timents de l'ancienne caserne (ancien fort) ont �t� scell�s les noms des diff�rents batailles auxquelles prirent part, durant la guerre 14 - 18 ceux de la Chartreuse. Voici ces noms: LA LYS - LIEGE - STADENBERG - ANVERS - MERCKEM - OOST-NIEUWKERKE.

Les deux derniers souvenirs de ceux de 14 - 18:

Le MUSEE des FUSILLES: install� dans une casemate vo�t�e de l'ancien fort. Il contient encore quelques souvenirs: textes et documents ainsi que des photos.

Le dernier couloir vo�t� que traversaient les condamn�s � mort en se rendant � l'enclos existe toujours avec certaines inscriptions.

Malheureusement le tout est laiss� � l'abandon.

L'ENCLOS DES FUSILLES: avec sa grande croix, son autel, de pierre, son monument o� se trouve l'inscription suivante: "AUX FUSILLES DE LA CHARTREUSE".

A l'endroit exact de leur ex�cution, un gros morceau de rocher brut sur lequel se trouve grav�: "ICI tomb�rent sous les balles allemandes 48 HEROS victime de leur D�vouement � la PATRIE. Passant, garde fid�lement le Souvenir de ces Nobles Martyrs du Devoir: 1914 - 1918".

Une chose nous a surpris, Th. Gobert cite le nom des 49 Fusill�s et sur le roc se trouve inscrit le chiffre 48 ?

Nous voici arriv�s au terme de ce bref survol historique et militaire du site de LA CHARTREUSE.

En �crivant cet article notre but est double:

1.  Attirer votre attention et susciter votre int�r�t sur ce petit morceau de notre patrimoine militaire et historique et, ce, avant que les bulldozers ne le fassent compl�tement dispara�tre.

2.  rassembler les documents et photos sur la Chartreuse. Documents et photos qui, souvent, tra�nent dans un tiroir et risquent d�s lors d'�tre jet�s. Ce sera peut-�tre l'occasion pour certains d'entre vous de compl�ter, par vos souvenirs, vos remarques, la p�riode de 1920 � 1955. En r�digeant cet article, nous avons, souvent, pens� � tous ceux qui, tant le 4 ao�t 1914 que le 10 mai 1940 ont quitt� "LA CHARTREUSE" pour faire tout simplement leur Devoir: DEFENDRE NOTRE PAYS.

Nombre d'entre eux ont donn� leur vie afin que nous puissions encore, maintenant vivre libres. C'est � eux que nous d�dions ce modeste travail.

R.MEIJERS.

Aum�nier

L.BALCK.

Cap. Chef

1978 - 1980

BIBLIOGRAPHIE et SOURCES:

-    Th. GOBERT: Li�ge � travers les �ges, les rues de Li�ge.

-    Dr. J. WIJN: Het staatsche l�ger.

-    Archives du G�nie, Ch�teau de Vincennes, France: nos remerciements � Mlle LACROQ, Biblioth�caire et � Mlle SALAT.

-    Algemeen Rijksarchief's Gravenhage, Nederland; nos remerciements � Mrs HOSTE et van LAAR.

En guise d'ultime conclusion: 1982, la Chartreuse est toujours domaine militaire mais pratiquement � l'abandon.

Comment a-t-on pu laisser se d�t�riorer et abandonner un tel site. Question sans r�ponse.

R. Meijers

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