Papers by Elodie Bauer

Serio Ludere : Comprendre les cultures antiques par le jeu. Mélanges en l'honneur de Véronique Dasen (dir. A. Pace, M. Vespa, F. Spadini), 2025
Les vêtements, accessoires et parures féminins sont représentés de façon détaillée dans l'iconogr... more Les vêtements, accessoires et parures féminins sont représentés de façon détaillée dans l'iconographie vasculaire attique à figures rouges. Parmi ces éléments vestimentaires, un objet particulier se distingue. Il s'agit d'un élément relativement arrondi et allongé qui est visible à l'extrémité des longues chevelures féminines. Sa spécificité s'inscrit non seulement dans sa typologie et son emplacement, mais également dans la fourchette chronologique des vases sur lesquels les imagiers le représentent, et qui concerne la première moitié du Ve s. av. J.-C. (500 à 450 environ). Cet article voue une brève étude non exhaustive de cet accessoire capillaire, que nous avons choisi de nommer "coiffe en étui" pour l'occasion. Nous l'analyserons d'après ses caractéristiques esthétiques et iconographiques, tout en posant la question de sa matérialité et de son utilité éventuelle.
Women's clothing, accessories and jewellery are depicted in detail in Attic vascular red-figure iconography. Among these items of clothing, one in particular stands out. It is a relatively rounded, elongated element that can be seen at the extremity of long women's hair. Its uniqueness lies not only in its typology and location, but also in the chronological range of the vases on which it is depicted by the painters, which relates to the first half of the 5th century BC (around 500 to 450). This article is devoted to a brief, non-exhaustive study of this hair accessory, which we have chosen to call a ‘cased headdress’ for the occasion. It will be analysed on the basis of its aesthetic and iconographic characteristics, while also raising the question of its materiality and possible usefulness.

EuGeStA, 2021
Cet article analyse la fonction identitaire, genrée et pratique d’un accessoire vestimentaire par... more Cet article analyse la fonction identitaire, genrée et pratique d’un accessoire vestimentaire particulier, les bandelettes croisées. Portées sur la partie supérieure du vêtement, elles semblent caractériser les jeunes filles grecques à l’époque classique. Deux postulats principaux sont examinés de manière critique : d’une part le fait qu’il s’agisse d’un attribut associé aux divinités qui s’illustrent par leur goût du mouvement (Athéna, Niké...), d’autre part qu’il forme un signe de reconnaissance sociale des jeunes filles, parthenoi (παρθένοι), en manifestant leur statut de femme non mariée. Le rôle pratique d’un tel accessoire doit aussi être interrogé. Est-il destiné à maintenir uniquement le vêtement ou également la poitrine féminine lors de mouvements ? On le sait, les parthenoi pratiquaient toutes sortes d’activités impliquant des mouvements vifs et variés, comme lors de jeu, danse ou rites initiatiques. L’article se propose dès lors d’analyser le rôle polysémique de cet attribut au travers du prisme de la nature active des jeunes filles qui le portent en se fondant sur les sources iconographiques et textuelles. La notion d’« activité », outre son sens littéral qui induit le mouvement, est à appréhender également dans un sens métaphorique d’agentivité féminine, directement lié au rôle des parthenoi dans la société athénienne de l’époque classique que cet attribut éclaire.
Conference Presentations by Elodie Bauer

Depuis quelques décennies les études en sciences humaines et sociales démontrent la nécessité épi... more Depuis quelques décennies les études en sciences humaines et sociales démontrent la nécessité épistémologique de considérer le partage entre nature et culture comme une construction de l’histoire de la pensée moderne occidentale, qui ne retrouverait ni en d’autres cultures ni en d’autres époques. En partant d’un tel constat, la rencontre scientifique ‘Apparaître en animal’ se propose d’aborder les multiples facettes de la relation que les religions et plus en générale les cultures antiques ont élaboré avec les animaux. Les êtres vivants de toutes les espèces jouent un rôle primaire dans la construction de l’expérience religieuse et dans l’imaginaire aussi bien en Grèce qu’en Italie antiques.
En réunissant anthropologues, philologues et historien.ne.s de religion, la rencontre scientifique permettra d’aborder plusieurs questions méthodologiques fondamentales pour l’étude de l’Antiquité grecque et romaine. Une attention particulière sera consacrée à la dimension interspécifique de la relation homme-animal comme point de départ pour l’élaboration symbolique ainsi qu’à la nécessité d’une approche interdisciplinaire et comparatiste visant à comprendre la présence des animaux dans le domaine religieux des polythéismes anciens. Le phénomène religieux sera interrogé à partir d’une confrontation stimulante entre plusieurs approches : analyse critique des textes anciens (comédie, poésie, traités scientifiques), prise en compte de la donnée archéologique et iconographique, élaboration critique des catégories de la science des religions et apport de l’anthropologie culturelle concernant les mêmes phénomènes dans d’autres contextes ethnographiques.
Les doctorant.e.s auront la possibilité de participer aux journées en exposant une partie de leur recherche doctorale, mais aussi de profiter des discussions qu’ils/elles dirigeront. Chaque section des deux journées prévues sera ouverte par une conférence méthodologique (modèle ‘master class’). La formule de la rencontre scientifique sera structurée autour de petits ateliers de recherche permettant aux doctorants non seulement d’établir un contact scientifique constructif avec les invité.e.s, mais aussi d’avoir une occasion pour apprendre à gérer le dialogue dans de contexte de table ronde, d’organiser un argumentaire et de s’exprimer en public.
Les deux journées seront reparties selon les deux points focaux de la thématique, ils prévoient des conférences des spécialistes, des séances de discussions ainsi que des sessions des présentations des recherches doctorales en cours.
Compte tenu de la richesse et de l’étendue du sujet, les journées seront articulées principalement autour de deux axes - qui ne doivent de toute manière pas être considérés comme exclusifs, toute autre proposition d’intervention au sujet de la présence animale dans les contextes antiques sera considérée comme pertinente :
a) le travestissement et le masque à sujet animal
b) l’association des animaux aux divinités et leur présence dans les noms et dans le déroulement énonciatif de l’action rituelle ou du récit mythique.

Apparaître en animal, 2020
7-8 septembre 2020
université de Fribourg
https://meet.google.com/ivj-spzp-qkd
Anton Bierl (Uni... more 7-8 septembre 2020
université de Fribourg
https://meet.google.com/ivj-spzp-qkd
Anton Bierl (Universität Basel); Massimiliano Di Fazio ( Università di Pavia); François Lissarrague (EHESS – Paris); Vinciane Pirenne- Delforge (Collège de France); Zoé Pitz (Université de Liège)
Depuis quelques décennies les études en sciences humaines et sociales démontrent la nécessité épistémologique de considérer le partage entre nature et culture comme une construction de l'histoire de la pensée moderne occidentale, qui ne retrouverait ni en d'autres cultures ni en d'autres époques. En partant d'un tel constat, la rencontre scientifique 'Apparaître en animal' se propose d'aborder les multiples facettes de la relation que les religions et plus en générale les cultures antiques ont élaboré avec les animaux. Les êtres vivants de toutes les espèces jouent un rôle primaire dans la construction de l'expérience religieuse et dans l'imaginaire aussi bien en Grèce qu'en Italie antiques.
En réunissant anthropologues, philologues et historien.ne.s de religion, la rencontre scientifique permettra d'aborder plusieurs questions méthodologiques fondamentales pour l'étude de l'Antiquité grecque et romaine. Une attention particulière sera consacrée à la dimension interspécifique de la relation homme-animal comme point de départ pour l'élaboration symbolique ainsi qu'à la nécessité d'une approche interdisciplinaire et comparatiste visant à comprendre la présence des animaux dans le domaine religieux des polythéismes anciens. Le phénomène religieux sera interrogé à partir d'une confrontation stimulante entre plusieurs approches : analyse critique des textes anciens (comédie, poésie, traités scientifiques), prise en compte de la donnée archéologique et iconographique, élaboration critique des catégories de la science des religions et apport de l'anthropologie culturelle concernant les mêmes phénomènes dans d'autres contextes ethnographiques.
Les doctorant.e.s auront la possibilité de participer aux journées en exposant une partie de leur recherche doctorale, mais aussi de profiter des discussions qu'ils/elles dirigeront. Chaque section des deux journées prévues sera ouverte par une conférence méthodologique (modèle 'master class'). La formule de la rencontre scientifique sera structurée autour de petits ateliers de recherche permettant aux doctorants non seulement d'établir un contact scientifique constructif avec les invité.e.s, mais aussi d'avoir une occasion pour apprendre à gérer le dialogue dans de contexte de table ronde, d'organiser un argumentaire et de s'exprimer en public.
Les deux journées seront reparties selon les deux points focaux de la thématique, ils prévoient des conférences des spécialistes, des séances de discussions ainsi que des sessions des présentations des recherches doctorales en cours.
Compte tenu de la richesse et de l'étendue du sujet, les journées seront articulées principalement autour de deux axes - qui ne doivent de toute manière pas être considérés comme exclusifs, toute autre proposition d'intervention au sujet de la présence animale dans les contextes antiques sera considérée comme pertinente :
a) le travestissement et le masque à sujet animal dans la poésie épique ou comique grecque, surtout dans la composition du chœur caractérisant l'identité de la comédie ancienne dans l'Athènes classique ; dans certaines références aux formes de théâtre italique comme l'Atellana ; avec une attention particulière aussi à la comédie latine de la palliata qui semble avoir conçu certains de ses personnages comme s'ils étaient des masques à sujet animal, notamment à partir de leurs noms tels que Curculio (le 'charançon'), Simia (le 'singe'), Pardalis, (la 'panthère') etc. L'appropriation de l'animal et de ses parties de la part de l'homme dans l'iconographie grecque de l'âge classique et de celle gréco-romaine de la période impériale fera aussi l'objet de l'enquête.
b) l'association des animaux aux divinités et leur présence dans les noms et dans le déroulement énonciatif de l'action rituelle ou du récit mythique. Bien que les représentations des dieux soient généralement anthropomorphes, certains animaux sont présents dans des épiclèses ou leurs présence préannonce parfois celle de la divinité : quand on voit une colombe, on suppose Aphrodite ; quand on voit une couette, Athéna ; tandis que la louve et le pivert sont dits être les animaux de Mars.
Lundi 7 Septembre
Miséricorde – Salle 2118
15h30 Francesca Prescendi, Paris, EPHE / Genève et Marco Vespa, Fribourg
Introduction
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Francesco Massa, Fribourg
16h00 Zoé Pitz, Liège / Collège de France
Liens « dieux - animaux » : l’apport de l’étude des sacrifices dans les textes épigraphiques grecs.
16h45 Massimiliano Di Fazio, Pavia
Popoli del lupo e del picchio. Il ruolo degli animali nella ‘mitologia’ dei popoli italici
17h30 Pause-café
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Véronique Dasen, Fribourg
17h45 Fabio Spadini, Fribourg
Allusions animalières aux divinités planétaires dans les « recettes magiques » des Cyranides
18h30 Vinciane Pirenne-Delforge, Collège de France
Quels serpents pour quels dieux et quels héros en Grèce ancienne ?
Mardi 8 Septembre
Miséricorde – Salle 2118
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Marco Vespa, Fribourg
09h00 Anton Bierl, Basel
From Men to Birds in a Metaphoric Shift and the Performativity of the Chorus
09h45 Élodie Paupe, Neuchâtel
Des coqs et des poules au service de la satire dans le Gallus pugnans de Vadianus (1514)
10h30 Pause-café
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Francesca Prescendi, Paris, EPHE / Genève
11h00 François Lissarrague, Paris - EHESS
Métaphores animales dans l’image du guerrier héroïque
11h45 Elodie Bauer, Fribourg
"Faire l'ourse" au sanctuaire de Brauron : la crocote safran au travers des données iconographiques, textuelles et matérielles
12h30 Pause repas
14h00 Kyriaki Katsarelia, Fribourg
Des chevaux pour les enfants ?
14h45 Alessandra Scali, Genève
«Specie caeleste resumpta». Serpents et divinités à Rome : le cas d’Esculape dans les Fastes d’Ovide.
Conferences Workshops by Elodie Bauer
In collaboration with the programme COST Action Europe through textiles
Organisation of Conferences/Seminars by Elodie Bauer

Formation doctorale CUSO - Université de Fribourg, 25 septembre 2020, 09h00-17h00
La culture l... more Formation doctorale CUSO - Université de Fribourg, 25 septembre 2020, 09h00-17h00
La culture ludique représente un terrain de recherche fructueux longtemps inexploré pour saisir les enjeux de la dynamique genrée et sexuée d'une société. De l'Antiquité aux jeux vidéo, les jeux sont omniprésents dans la vie quotidienne et dévoilent les compétences qu'une société entend valoriser. L'étude des pratiques ludiques permet ainsi de saisir la façon de penser les rapports de genre, entre fille et garçon, femme et homme, avec différents paramètres qui varient selon les époques.
Les disciplines historiques, en particulier celles de l'Antiquité, ont jusqu'ici très peu débattu le sujet, encore empreint de préjugés modernes. La formation doctorale fera le point des nouveaux acquis pour remettre en question les idées reçues qui ont circulé et circulent encore en projetant nos propres normes genrées.
Cette formation transpériode propose de développer un regard critique et de fournir des outils méthodologiques à partir d'une réflexion théorique et historiographique, et d'études de cas sur les pratiques ludiques féminines – principalement des femmes adultes, mais aussi des petites filles – de la Grèce ancienne jusqu'à l'époque moderne, à partir des textes, des images et de l'archéologie.
Les principales questions que nous aborderons sont les suivantes :
- Du point de vus historiographique : Dans quels contextes culturels la recherche sur le jeu a-t-elle été élaborée et comment la distribution des jeux entre hommes et femmes a-t-été construite, avec quel impact sur la vision contemporaine des rôles de genre dans les sociétés passées ?
Les études de cas présentées par les enseignants et les doctorants exploreront les thématiques suivantes :
- Existe-t-il des jeux exclusivement féminins/masculins ? Des jeux dont les femmes sont explicitement exclues ? ou s'agit-il de préjugés modernes ?
- Le vocabulaire du jeu est-il différent en fonction du genre du joueur ou de la joueuse ? Que révèlent ces différences, en matière de pratiques ludiques et de construction du genre ?
- Dans l'iconographie, les gestes des joueuses sont-ils les mêmes que ceux des joueurs ?
- Dans quelles mesure/à quelles époques/dans quels contextes des personnes de sexe féminin et masculin jouent-elles ensemble ?
- Plus largement : que disent les jeux féminins des relations intergénérationnelles (des femmes d'âge différents jouent-elles ensemble) ?
Plusieurs domaines d'activité sont d'ordinaires jugés principalement masculins, notamment :
- L'agôn/ les compétitions : des compétitions ludiques existent-elles entre femmes ?
- Les jeux d'argent et la prise de risque : les femmes sont-elles aussi des parieuses ? passionnées de dés et de jeux de plateau ?
- Le lieu du jeu : les femmes jouent-elles dans l'espace public ou privé ? Sous les yeux des hommes ? Comment s'opère le lien entre spectateurs/trices potentiel.les du jeu et joueuses ?
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Papers by Elodie Bauer
Women's clothing, accessories and jewellery are depicted in detail in Attic vascular red-figure iconography. Among these items of clothing, one in particular stands out. It is a relatively rounded, elongated element that can be seen at the extremity of long women's hair. Its uniqueness lies not only in its typology and location, but also in the chronological range of the vases on which it is depicted by the painters, which relates to the first half of the 5th century BC (around 500 to 450). This article is devoted to a brief, non-exhaustive study of this hair accessory, which we have chosen to call a ‘cased headdress’ for the occasion. It will be analysed on the basis of its aesthetic and iconographic characteristics, while also raising the question of its materiality and possible usefulness.
Conference Presentations by Elodie Bauer
En réunissant anthropologues, philologues et historien.ne.s de religion, la rencontre scientifique permettra d’aborder plusieurs questions méthodologiques fondamentales pour l’étude de l’Antiquité grecque et romaine. Une attention particulière sera consacrée à la dimension interspécifique de la relation homme-animal comme point de départ pour l’élaboration symbolique ainsi qu’à la nécessité d’une approche interdisciplinaire et comparatiste visant à comprendre la présence des animaux dans le domaine religieux des polythéismes anciens. Le phénomène religieux sera interrogé à partir d’une confrontation stimulante entre plusieurs approches : analyse critique des textes anciens (comédie, poésie, traités scientifiques), prise en compte de la donnée archéologique et iconographique, élaboration critique des catégories de la science des religions et apport de l’anthropologie culturelle concernant les mêmes phénomènes dans d’autres contextes ethnographiques.
Les doctorant.e.s auront la possibilité de participer aux journées en exposant une partie de leur recherche doctorale, mais aussi de profiter des discussions qu’ils/elles dirigeront. Chaque section des deux journées prévues sera ouverte par une conférence méthodologique (modèle ‘master class’). La formule de la rencontre scientifique sera structurée autour de petits ateliers de recherche permettant aux doctorants non seulement d’établir un contact scientifique constructif avec les invité.e.s, mais aussi d’avoir une occasion pour apprendre à gérer le dialogue dans de contexte de table ronde, d’organiser un argumentaire et de s’exprimer en public.
Les deux journées seront reparties selon les deux points focaux de la thématique, ils prévoient des conférences des spécialistes, des séances de discussions ainsi que des sessions des présentations des recherches doctorales en cours.
Compte tenu de la richesse et de l’étendue du sujet, les journées seront articulées principalement autour de deux axes - qui ne doivent de toute manière pas être considérés comme exclusifs, toute autre proposition d’intervention au sujet de la présence animale dans les contextes antiques sera considérée comme pertinente :
a) le travestissement et le masque à sujet animal
b) l’association des animaux aux divinités et leur présence dans les noms et dans le déroulement énonciatif de l’action rituelle ou du récit mythique.
université de Fribourg
https://meet.google.com/ivj-spzp-qkd
Anton Bierl (Universität Basel); Massimiliano Di Fazio ( Università di Pavia); François Lissarrague (EHESS – Paris); Vinciane Pirenne- Delforge (Collège de France); Zoé Pitz (Université de Liège)
Depuis quelques décennies les études en sciences humaines et sociales démontrent la nécessité épistémologique de considérer le partage entre nature et culture comme une construction de l'histoire de la pensée moderne occidentale, qui ne retrouverait ni en d'autres cultures ni en d'autres époques. En partant d'un tel constat, la rencontre scientifique 'Apparaître en animal' se propose d'aborder les multiples facettes de la relation que les religions et plus en générale les cultures antiques ont élaboré avec les animaux. Les êtres vivants de toutes les espèces jouent un rôle primaire dans la construction de l'expérience religieuse et dans l'imaginaire aussi bien en Grèce qu'en Italie antiques.
En réunissant anthropologues, philologues et historien.ne.s de religion, la rencontre scientifique permettra d'aborder plusieurs questions méthodologiques fondamentales pour l'étude de l'Antiquité grecque et romaine. Une attention particulière sera consacrée à la dimension interspécifique de la relation homme-animal comme point de départ pour l'élaboration symbolique ainsi qu'à la nécessité d'une approche interdisciplinaire et comparatiste visant à comprendre la présence des animaux dans le domaine religieux des polythéismes anciens. Le phénomène religieux sera interrogé à partir d'une confrontation stimulante entre plusieurs approches : analyse critique des textes anciens (comédie, poésie, traités scientifiques), prise en compte de la donnée archéologique et iconographique, élaboration critique des catégories de la science des religions et apport de l'anthropologie culturelle concernant les mêmes phénomènes dans d'autres contextes ethnographiques.
Les doctorant.e.s auront la possibilité de participer aux journées en exposant une partie de leur recherche doctorale, mais aussi de profiter des discussions qu'ils/elles dirigeront. Chaque section des deux journées prévues sera ouverte par une conférence méthodologique (modèle 'master class'). La formule de la rencontre scientifique sera structurée autour de petits ateliers de recherche permettant aux doctorants non seulement d'établir un contact scientifique constructif avec les invité.e.s, mais aussi d'avoir une occasion pour apprendre à gérer le dialogue dans de contexte de table ronde, d'organiser un argumentaire et de s'exprimer en public.
Les deux journées seront reparties selon les deux points focaux de la thématique, ils prévoient des conférences des spécialistes, des séances de discussions ainsi que des sessions des présentations des recherches doctorales en cours.
Compte tenu de la richesse et de l'étendue du sujet, les journées seront articulées principalement autour de deux axes - qui ne doivent de toute manière pas être considérés comme exclusifs, toute autre proposition d'intervention au sujet de la présence animale dans les contextes antiques sera considérée comme pertinente :
a) le travestissement et le masque à sujet animal dans la poésie épique ou comique grecque, surtout dans la composition du chœur caractérisant l'identité de la comédie ancienne dans l'Athènes classique ; dans certaines références aux formes de théâtre italique comme l'Atellana ; avec une attention particulière aussi à la comédie latine de la palliata qui semble avoir conçu certains de ses personnages comme s'ils étaient des masques à sujet animal, notamment à partir de leurs noms tels que Curculio (le 'charançon'), Simia (le 'singe'), Pardalis, (la 'panthère') etc. L'appropriation de l'animal et de ses parties de la part de l'homme dans l'iconographie grecque de l'âge classique et de celle gréco-romaine de la période impériale fera aussi l'objet de l'enquête.
b) l'association des animaux aux divinités et leur présence dans les noms et dans le déroulement énonciatif de l'action rituelle ou du récit mythique. Bien que les représentations des dieux soient généralement anthropomorphes, certains animaux sont présents dans des épiclèses ou leurs présence préannonce parfois celle de la divinité : quand on voit une colombe, on suppose Aphrodite ; quand on voit une couette, Athéna ; tandis que la louve et le pivert sont dits être les animaux de Mars.
Lundi 7 Septembre
Miséricorde – Salle 2118
15h30 Francesca Prescendi, Paris, EPHE / Genève et Marco Vespa, Fribourg
Introduction
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Francesco Massa, Fribourg
16h00 Zoé Pitz, Liège / Collège de France
Liens « dieux - animaux » : l’apport de l’étude des sacrifices dans les textes épigraphiques grecs.
16h45 Massimiliano Di Fazio, Pavia
Popoli del lupo e del picchio. Il ruolo degli animali nella ‘mitologia’ dei popoli italici
17h30 Pause-café
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Véronique Dasen, Fribourg
17h45 Fabio Spadini, Fribourg
Allusions animalières aux divinités planétaires dans les « recettes magiques » des Cyranides
18h30 Vinciane Pirenne-Delforge, Collège de France
Quels serpents pour quels dieux et quels héros en Grèce ancienne ?
Mardi 8 Septembre
Miséricorde – Salle 2118
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Marco Vespa, Fribourg
09h00 Anton Bierl, Basel
From Men to Birds in a Metaphoric Shift and the Performativity of the Chorus
09h45 Élodie Paupe, Neuchâtel
Des coqs et des poules au service de la satire dans le Gallus pugnans de Vadianus (1514)
10h30 Pause-café
PRÉSIDENCE DE SÉANCE : Francesca Prescendi, Paris, EPHE / Genève
11h00 François Lissarrague, Paris - EHESS
Métaphores animales dans l’image du guerrier héroïque
11h45 Elodie Bauer, Fribourg
"Faire l'ourse" au sanctuaire de Brauron : la crocote safran au travers des données iconographiques, textuelles et matérielles
12h30 Pause repas
14h00 Kyriaki Katsarelia, Fribourg
Des chevaux pour les enfants ?
14h45 Alessandra Scali, Genève
«Specie caeleste resumpta». Serpents et divinités à Rome : le cas d’Esculape dans les Fastes d’Ovide.
Conferences Workshops by Elodie Bauer
Organisation of Conferences/Seminars by Elodie Bauer
La culture ludique représente un terrain de recherche fructueux longtemps inexploré pour saisir les enjeux de la dynamique genrée et sexuée d'une société. De l'Antiquité aux jeux vidéo, les jeux sont omniprésents dans la vie quotidienne et dévoilent les compétences qu'une société entend valoriser. L'étude des pratiques ludiques permet ainsi de saisir la façon de penser les rapports de genre, entre fille et garçon, femme et homme, avec différents paramètres qui varient selon les époques.
Les disciplines historiques, en particulier celles de l'Antiquité, ont jusqu'ici très peu débattu le sujet, encore empreint de préjugés modernes. La formation doctorale fera le point des nouveaux acquis pour remettre en question les idées reçues qui ont circulé et circulent encore en projetant nos propres normes genrées.
Cette formation transpériode propose de développer un regard critique et de fournir des outils méthodologiques à partir d'une réflexion théorique et historiographique, et d'études de cas sur les pratiques ludiques féminines – principalement des femmes adultes, mais aussi des petites filles – de la Grèce ancienne jusqu'à l'époque moderne, à partir des textes, des images et de l'archéologie.
Les principales questions que nous aborderons sont les suivantes :
- Du point de vus historiographique : Dans quels contextes culturels la recherche sur le jeu a-t-elle été élaborée et comment la distribution des jeux entre hommes et femmes a-t-été construite, avec quel impact sur la vision contemporaine des rôles de genre dans les sociétés passées ?
Les études de cas présentées par les enseignants et les doctorants exploreront les thématiques suivantes :
- Existe-t-il des jeux exclusivement féminins/masculins ? Des jeux dont les femmes sont explicitement exclues ? ou s'agit-il de préjugés modernes ?
- Le vocabulaire du jeu est-il différent en fonction du genre du joueur ou de la joueuse ? Que révèlent ces différences, en matière de pratiques ludiques et de construction du genre ?
- Dans l'iconographie, les gestes des joueuses sont-ils les mêmes que ceux des joueurs ?
- Dans quelles mesure/à quelles époques/dans quels contextes des personnes de sexe féminin et masculin jouent-elles ensemble ?
- Plus largement : que disent les jeux féminins des relations intergénérationnelles (des femmes d'âge différents jouent-elles ensemble) ?
Plusieurs domaines d'activité sont d'ordinaires jugés principalement masculins, notamment :
- L'agôn/ les compétitions : des compétitions ludiques existent-elles entre femmes ?
- Les jeux d'argent et la prise de risque : les femmes sont-elles aussi des parieuses ? passionnées de dés et de jeux de plateau ?
- Le lieu du jeu : les femmes jouent-elles dans l'espace public ou privé ? Sous les yeux des hommes ? Comment s'opère le lien entre spectateurs/trices potentiel.les du jeu et joueuses ?