Utilisateur:Kuxu/28
1/ Créer Modèle:Histoire synthétique de la tour Eiffel/Approche générale et Modèle:Histoire synthétique de la tour Eiffel/Approche thématique avec Catégorie:Tour Eiffel 2/Attention pour les sous section, faire comme dans Emplacement géographique de la tour Eiffel 3/Créer article Histoire synthétique de la tour Eiffel avec ces 2 modèles puis mettre dans Kuxu/16, à la suite de chronologie (les 2 sont à bien replacés dans l'article.
: Cet article traite, de manière résumée, de l'histoire de la tour Eiffel. Pour plus de détails, voir également : ⇒ Histoire détaillée de la tour Eiffel Ou encore : ⇒ Chronologie synthétique de la tour Eiffel ⇒ Chronologie détaillée de la tour Eiffel |
---|
Approche générale
[modifier | modifier le code]Imaginée en 1884, édifiée entre 1887 et 1889 et inaugurée pour l'Exposition universelle de 1889 à Paris, la tour Eiffel symbolise de nos jours, un pays en entier, la France.
Pourtant, il n'en fut pas toujours ainsi.
Suite à la fin du règne de Napoléon III, la France dut faire face en 1870-1871 à sa défaite contre l'Allemagne et 1871 est également la date de la commune de paris, étouffée dans le sang.
A partir de 1875, la Troisième République naissante, caractérisée par une instabilité politique chronique, peine à se pérenniser.
Au gouvernement, les équipes politiques se succèdent les unes après les autres, à un rythme soutenu. Selon Léon Gambetta, il est souvent composé de ministres « opportunistes », mais dont l'œuvre législatrice posa les pierres des principes encore en vigueur de nos jours : école obligatoire, laïcité, liberté de la presse etc.
Mais la société de l'époque porte encore plus d'attention aux progrès techniques qu'elle ne croit au progrès social. C'est cette foi dans les bienfaits de la science qui a donné naissance aux Expositions universelles. Mais dès la première Exposition (Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations, Londres, 1851), les gouvernants s'aperçoivent vite que derrière l'enjeu technologique se profile une vitrine politique, dont il serait dommage de ne pas profiter. En démontrant son savoir-faire industriel, le pays accueillant l'Exposition signifie par la même son avance et sa supériorité sur les autres puissances européennes, qui régnaient alors sur le monde.
Dans cette optique, la France accueille à plusieurs reprises l'Exposition universelle, comme en 1855, en 1867 et 1878. Jules Ferry, président du Conseil de 1883 à 1885, décide de relancer l'idée de la tenue d'une nouvelle Exposition universelle en France. Le 8 novembre 1884, il signe un décret instituant officiellement la tenue d'une Exposition universelle à Paris, du 5 mai au 31 octobre 1889. L'année choisie n'est pas innocente, puisqu'elle symbolise le centenaire de la Révolution française. Paris sera encore une fois au « centre » du monde. Quoique du côté du « nouveau monde », les choses évoluent vite et c'est de l'autre côté de l'Atlantique, au sein de la jeune puissance économique des États-Unis d'Amérique, que naîtra véritablement l'idée d'une tour de 300 mètres. En effet, lors de l'Exposition universelle de Philadelphie en 1876, les ingénieurs américains Clark et Reeves, imaginent un projet de pylône cylindrique de 9 mètres de diamètre maintenu par des haubans métalliques, ancrés sur une base circulaire de 45 mètres de diamètre, d'une hauteur total de 1 000 pieds (environ 300 mètres). Faute de crédits, leur projet ne verra jamais le jour, mais sera quand même publié en France dans la revue Nature.
Dans la même lignée, l’ingénieur français Sébillot puise, aux États-Unis, l’idée d’une « tour-soleil » en fer qui éclairerait Paris. Pour ce faire, il s’associe avec l’architecte Jules Bourdais, celui qui fut à l’origine du palais du Trocadéro pour l’Exposition universelle de 1878. Ensembles, ils concevront un projet de « tour-phare » en granit, haute de 300 mètres qui connaîtra plusieurs versions, concurrencera le projet de tour de Gustave Eiffel, et qui finalement, ne sera jamais construit.
En juin 1884, deux ingénieurs des entreprises Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau d’études et chef du bureau des méthodes, se penchent à leur tour sur un projet de tour métallique de 300 mètres. Ils espèrent pouvoir en faire le clou de l’Exposition de 1889.
Le 6 juin, très exactement, Maurice Koechlin dessine le tout premier croquis de l’édifice. Le dessin représente un haut pylône de 300 mètres, où les quatre piles incurvées, se rejoignant au sommet, sont reliées par des plates-formes tous les 50 mètres. Gustave Eiffel voit cette esquisse, dit ne pas s’y intéresser, mais concède toutefois à ces concepteurs l’autorisation de poursuivre l’étude.
Stephen Sauvestre, architecte en chef des entreprises Eiffel est sollicité et redessine complètement le projet pour lui donner une autre envergure : il rajoute de lourds pieds en maçonnerie et consolide la tour jusqu’au premier étage par le truchement d’arcs, réduit le nombre de plates-formes de cinq à deux, surplombe la tour d’une « coiffe » la faisant ressembler à un phare etc.
Cette nouvelle mouture du projet, agrémentée du vernis décoratif décrit ci-dessus, est à nouveau présentée à Gustave Eiffel qui, cette fois-ci, se montre enthousiasmé. A tel point qu’il dépose, le 18 septembre 1884 , en son nom et ceux de Koechlin et Nouguier , un brevet « pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d’une hauteur pouvant dépasser 300 mètres ». Et bien vite, il rachètera les droits de Koechlin et Nouguier, pour détenir les droits exclusifs sur la future tour, qui par voie de conséquence, portera son nom.
Le génie de Gustave Eiffel ne réside donc pas dans la conception du monument, mais dans l’énergie qu’il a dépensé à faire connaître son projet auprès des gouvernants, des décideurs et du grand public, pour pouvoir construire la tour, et une fois que cela fut fait, dans l’investissement pour en faire aux yeux de tous bien plus qu’un simple défi architectural et technique ou encore un objet purement esthétique (ou inesthétique selon certains). Il a aussi financer avec ses propres fonds quelques expériences scientifiques menées directement sur ou depuis la tour Eiffel, qui auront permis de la pérenniser.
Pour commencer, il va s’employer à convaincre Édouard Lockroy, le ministre de l’Industrie et du Commerce de l’époque, de lancer un concours ayant pour objet « d’étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour en fer à base carrée de 125 mètres de côté à la base et de 300 mètres de hauteur ». Les modalités de ce concours, qui eut lieu en mai 1886, ressemblent tellement au projet défendu par Gustave Eiffel qu’on pourrait presque croire qu’il fut écrit de sa propre main. Bien sûr, il n’en ai rien, mais il est évident que son projet a de grandes chances d’être retenu pour figurer à l’Exposition universelle qui se tient trois ans plus tard. Encore faut-il convaincre que l’objet n’est pas purement un bâtiment d’agrément et qu’il peut remplir d’autres fonctions. En mettant en avant, et ce dès le début, l’intérêt scientifique qui peut être retiré de sa tour, l’ingénieur Eiffel marque indéniablement des points.
L’issue du concours n’est pourtant pas acquise d’avance à Eiffel. La concurrence est rude. 107 projets sont déposés. Gustave Eiffel gagnera finalement ce concours, l’autorisant à construire sa tour pour l’Exposition universelle de 1889, juste devant Jules Bourdais qui avait entre-temps, troqué le granit pour le fer.
Deux problèmes se posent alors : le système d’ascenseurs qui ne satisfait pas le jury du concours, obligeant Eiffel à changer de fournisseur et l’emplacement du monument. Au début, il est envisagé de lui faire enjamber la Seine ou de le coller au palais de Chaillot, avant finalement de décider de la placer directement sur le Champ-de-Mars, lieu de l’Exposition, et d’en faire une sorte de porte d’entrée monumentale.
L’emplacement, mais aussi les modalités de construction et d’exploitation font l’objet d’une convention signée le 8 janvier 1887 entre Édouard Lockroy, ministre du Commerce, agissant au nom de l’État français, Eugène Poubelle, préfet de la Seine, agissant ici au nom de la Ville de Paris et Gustave Eiffel, agissant en son nom propre et non pour son entreprise. Cet acte officiel précise notamment le coût prévisionnel de la construction, soit 6,5 millions de francs de l’époque, payé à hauteur de 1,5 millions de francs par des subventions (article 7) et pour le reste par une société anonyme ayant pour objet spécifique l’exploitation de la tour Eiffel, crée par Gustave Eiffel et financée par l’ingénieur et un consortium de trois banques. L’écrit précise aussi le prix des entrées qui devra être pratiqué durant l’Exposition universelle (article 7), que 300 places par mois (au plus) devront être gratuites, qu’à chaque étage, une salle spéciale, devra être réservée pour mener des expériences scientifiques et/ou militaires, restant gratuitement à disposition pour les personnes désignées par le Commissaire général (article 8) etc. Enfin, l’article 11 stipule qu’ :
- « Après l’Exposition et dès la remise du parc du Champ de Mars, la ville deviendra propriétaire de la tour, avec tous les avantages et charges y afférents ; mais M. Eiffel, comme complément du prix des travaux, en conservera la jouissance jusqu’à l’expiration des vingt années qui compteront à compter du 1er janvier 1890, délai au bout duquel cette jouissance fera retour à la Ville de Paris. La remise de la tour sera faite après ces vingt années, en bon état d’usage et d’entretien, sans qu’il puisse être exigé de M. Eiffel de réfections spéciales. »
Initialement, Gustave Eiffel avait prévu douze mois de travaux, en réalité, il faudra compter le double. La phase de construction qui débutera le 28 janvier 1887, s’achèvera finalement en mars 1889, jute avant l’ouverture officielle de l’Exposition universelle.
Sur le chantier, le nombre d’ouvriers ne dépassera jamais les 250. C’est qu’en fait, une grande partie du travail est fait en amont, dans les usines des entreprises Eiffel à Levallois-Perret. Ainsi, sur les 2 500 000 rivets que compte la tour, seulement 1 050 846 furent posées sur le chantier, soit 42% du total. La plupart des éléments sont assemblés dans les ateliers de Levallois-Perret, au sol, par tronçons de cinq mètres, avec des boulons provisoires, et ce n’est qu’après, sur le chantier, qu’ils sont définitivement remplacés par des rivets posés à chaud.
La construction des pièces et leur assemblage n’est pas le fruit du hasard. 50 ingénieurs exécutèrent pendant deux ans 5 300 dessins d’ensemble ou de détails, et chacune des 18 038 pièces en fer possédait son schéma descriptif.
Sur le chantier, dans un premier temps, les ouvriers s’attaquent à la maçonnerie en réalisant notamment d’énormes socles en béton soutenant les quatre piliers de l’édifice. Cela permet de réduire au minimum la pression au sol de l’ensemble qui n'exerce qu'une très faible poussée de 4,5 kg/cm2 au niveau de ses fondations.
Le montage de la partie métallique proprement dite, commence le 1er juillet 1887. Jusqu’à 30 mètres de hauteur, les pièces sont montées à l’aide de grues pivotantes fixées sur le chemin des ascenseurs. Entre 30 et 45 mètres de hauteur, 12 échafaudages en bois sont construits. Une fois passés les 45 mètres de hauteur, il a fallu édifier de nouveaux échafaudages, adaptés aux poutres de 70 tonnes qui furent utilisées pour le premier étage. Est ensuite venue l’heure de la jonction de ces énormes poutres avec les quatre arêtes , au niveau du premier étage. Cette jonction qui a été réalisée sans encombre le 7 décembre 1887 a rendu inutile les échafaudages temporaires, remplacés dans un premier temps par la première plate-forme (57 mètres), puis, à partir d’en août 1888, par la seconde plate-forme (115 mètres).
En septembre 1888, alors que le chantier est déjà bien avancé et le deuxième étage construit, les ouvriers se mettent en grève. Ils contestent les horaires de travail (9 heures en hiver et 12 heures l’été), ainsi que leur salaire considéré comme maigre eu égard aux risques pris. Gustave Eiffel argue du fait que le risque n’est pas différent qu’ils travaillent à 200 mètres d’altitude ou à 50, et bien que les ouvriers soient déjà mieux rémunérés que la moyenne de ce qui se pratiquait dans ce secteur à l’époque, il leur concède une augmentation de salaire, mais en refusant de l’indexer sur le facteur « risque variable selon la hauteur » (ce qui était demandé par les ouvriers). Trois mois plus tard, une nouvelle grève éclate, mais cette fois-ci, il tiendra tête et refusera toute négociation.
En mars 1889, le monument est achevé à temps et ne comptera qu’un seul décès parmi les ouvriers. Il aura coûter 1,5 millions de francs de plus que prévus et aura pris le double de temps à être construit que ce qui était initialement prévu dans la Convention de janvier 1887.
L’édifice achevé ou presque, il restait à prévoir un moyen pour que le public se rende à la troisième plate-forme. Les ascenseurs Backmann, qui étaient initialement prévus dans le projet présenté au concours de mai 1886, ayant été rejetés par le jury, Gustave Eiffel appel à trois nouveaux fournisseurs : Roux-Combaluzier et Lepape (devenus Schindler), la société américaine Otis et enfin Léon Edoux (qui a fait ses études dans la même promotion que Gustave Eiffel).
Le 6 mai 1889, l’Exposition universelle ouvre ses portes au public qui peut grimper sur la tour Eiffel à partir du 15 mai. Alors qu’elle avait été décriée pendant sa construction, notamment en février 1887 par certains des artistes les plus célèbres de cette époque, elle connaît pendant l’Exposition un succès populaire immédiat, remportant l’adhésion des visiteurs. Dès la première semaine, alors que les ascenseurs ne sont même pas encore en service, ce sont 28 922 personnes qui grimpent à pieds en haut de l’édifice. Au final, sur les 32 millions d’entrées comptabilisés pour l’Exposition, ce sont environ 2 millions de curieux qui s’y presseront.
Le monument qui est alors le plus haut du monde (jusqu’en 1930 et l’édification du Chrysler Building à New York) attire aussi quelques personnalités, dont la plus connue ou en tout cas celle qui toucha le plus Gustave Eiffel, est son confrère américain Thomas Edison . La tour Eiffel n’est pas le seul monument qui attire les foules, l’immense Galerie des machines (440 mètres de long pour 110 mètres de large) de Ferdinand Dutert et Victor Contamin ou encore le Dôme central de Joseph Bouvard impressionnent tout autant. Mais la véritable nouveauté consiste en la généralisation de l’électricité, qui permet des jeux de lumière de toute beauté.
Mais une fois l’Exposition finie, la curiosité retombe vite et le nombre de visiteurs avec. En 1899,seules 149 580 entrées sont comptabilisées. Afin de relancer l’exploitation commerciale de sa tour, Gustave Eiffel baisse le prix des billets d’entrée, sans que l’impact n’en soit significatif pour autant. Il faudra attendre l’Exposition universelle de 1900, une nouvelle fois ayant lieu à Paris, pour que remonte le nombre de curieux. A cette occasion, plus d’un million de tickets seront vendus, ce qui est largement supérieur aux dix années précédentes, mais bien inférieur à ce qui aurait pu être permis. En effet, non seulement les entrées sont deux fois moins nombreuses qu’en 1889, mais en part absolue, la baisse est encore plus forte compte tenue du fait que les visiteurs de l’Exposition universelle de 1900 étaient encore plus nombreux qu’en 1889.
La chute du nombre d’entées reprend dès 1901, de sorte que l’avenir de la tour n’est pas assuré passé le 31 décembre 1909, fin de la concession d’origine. Certains avancent même l’idée qu’elle puisse être détruite.
Conscient de ce danger, Gustave Eiffel, qui avait dès le départ imaginé que la tour puisse servir d’un point de vue scientifique, multiplie les expériences menées depuis le monument. L’ingénieur définitivement retiré des affaires depuis 1893, suite à son implication dans le scandale du canal de Panamá, finance même une partie de ces expériences.
En 1889, Eleuthère Mascart, le (premier) directeur du Bureau Central Météorologique de France crée en 1878 (ancêtre de Météo-France), fait installer, avec l’autorisation de Gustave Eiffel, une petite station d’observation en haut de la tour Eiffel. En octobre 1898, Eugène Ducretet établit la première liaison téléphonique hertzienne entre la tour Eiffel et le Panthéon, distant de 4 kilomètres. En 1903, le capitaine Gustave Ferrié, militaire de son état, cherche à établir un réseau télégraphique sans fil, sans le financement de l’Armée qui ne le soutient pas dans la mesure où elle privilégie à cette époque les signaux optiques et les pigeons voyageurs, jugés plus fiables. Malgré ce contexte et alors que la T.S.F. n’en est qu’à ses balbutiements, Gustave Eiffel soutient à ses frais le projet du capitaine en acceptant qu’il installe une antenne au sommet de sa tour. L’expérience se révèlera un succès et on sait maintenant à quel point il s’agissait d’une technologie d’avenir. En 1909, est construite une petite soufflerie au pied de la tour Eiffel, qui sera remplacée dès 1912 par une soufflerie beaucoup plus vaste, installée cette fois-ci rue Boileau, dans le XVIe arrondissement. Le réseau de T.S.F. à usage strictement militaire dont fait parti l’émetteur de la tour Eiffel va basculer vers un usage civil à partir des années 1920. A partir de 1921, des programmes radio sont régulièrement diffusés depuis la tour Eiffel et Radio Tour-Eiffel, bien connue des parisiens, sera officiellement inaugurée le 6 février 1922. En 1925, la tour Eiffel sert de cadre aux débuts de la télévision en France. La technique s’améliore et des émissions encore expérimentales sont proposées entre 1935 et 1939. Puis la télévision se généralise dans les foyers, d’abord en noir et blanc, puis en couleur. En 1959, l’installation d’un nouveau mât de télédiffusion fait culminer la tour Eiffel à 320,75 mètres et arrose 10 millions de personnes. Enfin, en 2005, un émetteur pour la Télévision numérique terrestre est installé.
La tour Eiffel a donc bien un potentiel scientifique qui mérite d’être exploité, ce dont se rendent compte les autorités, qui décident donc en 1910 de prolonger la concession et l’exploitation pour soixante-dix années supplémentaires. La tour apparaît d’autant plus utile qu’il s’agit du point le plus élevé de la région parisienne et que son émetteur de TSF aura été stratégique pendant la Première Guerre mondiale. Grâce à la tour Eiffel, seront captés plusieurs messages décisifs dont le « radiogramme de la victoire », qui permettra de déjouer l’attaque allemande sur la Marne, ou encore ceux qui permettront d’arrêter Mata Hari.
En 1944, la tour échappe à l’incendie prémédité par les autorités allemandes et est réquisitionnée pour communiquer avec les troupes, d’abord par la Wehrmacht, puis à la Libération, par les Alliés.
A partir des années 1960, le tourisme international de masse commence à se développer, ce qui a des conséquences directes sur le nombre de visiteurs de la tour, qui monte en flèche pour atteindre progressivement le cap des 6 millions d’entrées annuelles (cap passé pour la première fois en 1998). S’étalant jusqu’en 1985, le chantier s’articule autour de trois axes :
- -L' allégement de la structure de l'édifice
- -La reconstruction totale des ascenseurs et escaliers.
- -La création de moyens de sécurité adaptés au succès populaire de la tour.
Ainsi, la tour Eiffel sera allégée de 1 340 tonnes superflues, sera repeinte et traitée contre la corrosion, verra les ascenseurs se la troisième plate-forme remplacés, verra l’ouverture du restaurant gastronomique Le Jules Verne ou encore mis en place un dispositif d’éclairage composé de 352 projecteurs au sodium.
Depuis les années 1970, la tour Eiffel a encore gagné en popularité et est devenu dans l’esprit collectif mondial, un des plus puissants symboles de la France.
Le 26 décembre 1978, Thierry Sabine lance le premier Paris-Dakar du Trocadéro, aux pieds de la tour Eiffel. Plusieurs concerts géants y ont lieu : Jean-Michel Jarre en 1994 ou Johnny Hallyday en 2000. Enfin, un grand nombre de films, notamment américains, exploitent l’inconscient collectif pour représenter en un seul plan, une seule séquence, Paris ou la France.
En 2002, le cap des 200 millions d’entrées cumulées est dépassé et en 2004, elle est le 5e monument le plus visité d'Île-de-France.
Le 1er janvier 2006, s’ouvre une nouvelle période d’exploitation de 10 ans, le concessionnaire étant la société d'économie mixte SETE (Société d'exploitation de la Tour Eiffel), dont le capital est détenu à 60% par la Ville de Paris.
Les textes officiels
Textes officiels déclarant le choix de l'exploitant de la tour Eiffel (de 1889 à nos jours) |
Convention du 8 janvier 1887, signée entre Gustave Eiffel, Édouard Lockroy et Eugène Poubelle, autorisant l'exploitation de la tour par l'ingénieur, jusqu'au 31 décembre 1909. |
|
Prolongation de l'autorisation de gestion et d'exploitation de la tour Eiffel donnée à Gustave Eiffel pour une période de 70 ans, à compter du 1er janvier 1910. |
(texte non disponible). |
Délibération du Conseil de Paris du 17 février 1981, « portant sur la concession de la tour Eiffel » pour une période de vingt-cinq ans, soit jusqu'au 31 décembre 2005. |
Attribution de la délégation de service public à la SNTE (Société Nouvelle d’Exploitation de la Tour Eiffel), Société d'économie mixte détenue à 70% par la SAGI (Société anonyme de gestion immobilière) et à 30% par la Ville de Paris (texte non disponible). |
Délibération du Conseil de Paris du 13 décembre 2005 (2005 DF 92). Attribution de la délégation de service public pour la gestion et l’exploitation de la Tour Eiffel (7e). Mme X, rapporteure. |
Attribution de la délégation de service public à la SETE (Société d'Exploitation de la Tour Eiffel), Société d'économie mixte détenue à 60% à la Ville et pour 40% à des partenaires privés (BTP Eiffage, Unibail, LVMH, Dexia Crédit local et EDF).. |
Approche thématique
[modifier | modifier le code]La tour vue par les artistes
[modifier | modifier le code]Alors qu’en février 1887, avant même son achèvement, la tour Eiffel est critiquée par de nombreux artistes de l’époque (Alexandre Dumas fils, Guy de Maupassant, Charles Gounod, Leconte de Lisle, Victorien Sardou, Charles Garnier, François Coppée, Sully Prudhomme, William Bouguereau ou encore Ernest Meissonier s’associent dans une lettre restée célèbre, pour fustiger « l'inutile et monstrueuse tour Eiffel »), une frange des auteurs modernes la considère comme un puissant symbole en particulier et de l’avant-garde en général.
Peinture :
Ainsi, avant même la fin de sa construction, Georges Seurat ou encore Paul-Louis Delance peignent la tour Eiffel. En 1889, le peintre Roux la représente à la Fête de nuit à l’Exposition universelle de 1889 et Jean Béraud la fait apparaître en arrière-plan de son Entrée de l’Exposition de 1889.
Puis plusieurs peintres viendront directement s'en inspirer pour réaliser des représentations répondant à des courants artistiques divers : le Douanier Rousseau, Paul Signac, Pierre Bonnard, Maurice Utrillo, Marcel Gromaire, Édouard Vuillard, Albert Marquet, Raoul Dufy, Marc Chagall, ou encore Henri Rivière.
Mais le peintre le plus prolixe et inspiré vis-à-vis de la tour Eiffel reste Robert Delaunay, qui en fait le sujet central d'une trentaine de toiles, réalisées entre 1910 et 1925.
Musique :
La tour Eiffel a également attiré de nombreux chanteurs, le lieu offrant pour le spectacle, des possibilités exceptionnelles, que ce soit pour l’artiste comme pour le public, acquis d’avance ou simplement curieux. Ainsi, le 25 septembre 1962, pour le lancement du film Le jour le plus long, le producteur Darryl F. Zanuck organise un spectacle grandiose à Paris. A cette occasion, Édith Piaf, accompagnée d'un feu d'artifice de 1500 fusées, chante depuis le premier étage de la tour Eiffel devant 25 000 parisiens. En 1966, pour le lancement de la campagne mondiale contre la faim, Charles Aznavour et Georges Brassens y chantent. En 1994, c’est au tour de Jean-Michel Jarre de donner un concert au pied de la tour Eiffel pour célébrer les 50 ans de l'UNESCO, devant plus d'un million de spectateurs. Enfin, le 10 juin 2000, Johnny Hallyday y donne un concert et un spectacle pyrotechnique, devant 600 000 personnes, dont il tirera un disque: 100% Johnny - Live à la Tour Eiffel.
Photographie :
En photographie, presque tous les plus grands artistes connus ont réalisé au moins un cliché la représentant en toile de fond ou comme sujet central.
Littérature :
En littérature, la tour Eiffel a été abordée plus d’une fois par les écrivains. Sujet central d’un livre ou simple décor, elle a émaillée la création littéraire du XIXe siècle à nos jours. L’effet de nouveauté et de mode se dissipant au fur et à mesure, le monument apparaît moins fréquemment dans la littérature contemporaine que dans celle de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.
Il est également à noter que les auteurs ayant traité de l'édifice, sont en majorité français, ou du moins, francophones.
Au moment de son édification et au tout début de son exploitation, le monument a, avant toutes choses, fait l’objet d’analyses critiques personnelles, le plus publiées dans des journaux de l'époque et le plus souvent négatives, les artistes abordant les thèmes récurrents du défi technique, industriel et commercial que la tour représentait à l’époque, de son influence sur le rayonnement de la France à l’étranger, l’ aspect esthétique ou au contraire inesthétique de la tour ou encore de son intérêt scientifique potentiel ou au contraire de son inutilité.
Par la suite, devant le succès populaire qu’elle a remporté auprès du grand public, un grand nombre d’écrivain a revu ses considérations sur le monument, balayant leurs dernières réserves.
Sans doute est-ce Roland Barthes qui décrit le mieux ce sentiment d'attrait/répulsion des artistes vis-à-vis de la tour Eiffel dans son livre La tour Eiffel, paru en 1964 :
Regard, objet, symbole, la Tour est tout ce que l’homme met en elle, et ce tout est infini. Spectacle regardé et regardant, édifice inutile et irremplaçable, monde familier et symbole héroïque, témoin d’un siècle et monument toujours neuf, objet inimitable et sans cesse reproduit [...].
Elle a ainsi été abordée dans des romans : Léon-Paul Fargue revient sur l’analyse critique de ses pairs, sur la tour à ses débuts (Le piéton de Paris, 1932-1939), de même que Pierre Mac Orlan, qui tout en rappelant qu’au départ, pour les artistes, « vitupérer contre la tour [...] était un brevet de sensibilité littéraire et artistique », souligne l’intérêt scientifique et militaire qui a ensuite été reconnu à la tour (La Tour, Javel et les Bélandres, Villes, in Œuvres complètes), enfin dernièrement, Pascal Lainé aborde l’histoire de la conception, de la construction et des premières années d’exploitation de la tour à travers une narration romancée (Le mystère de la tour Eiffel, 2005). En cela, il se rapproche de Dino Buzzati, qui dans Le K., mettait en scène un ouvrier fictif qui aurait travaillé sur le chantier de la tour en 1887-1889. Néanmoins, Buzatti procède différemment de Lainé, son texte étant un nouvelle, pas un roman, et le ton utilisé étant fantastique et non réaliste comme pour Pascal Lainé.
En poésie, Guillaume Apollinaire en a fait un calligramme nationaliste (Calligrammes, 1918) et un texte que René Étiemble considère, dans Essais de littérature (vraiment) générale, comme un exemple d’ haïku occidental réussi (« Bergère ô tour Eiffel/ Le troupeau des ponts/ Bêle ce matin »). En juillet 1888, François Coppée, fustige la tour Eiffel qu’il traite de « mât de fer aux durs agrès/ Inachevé, confus, difforme », de « symbole de force inutile »,d’ « œuvre monstrueuse et manquée » ou encore de « mât ridicule » (Sur la tour Eiffel, deuxième plateau, Poésies). En mai 1889, par poésie interposée, Raoul Bonnery lui répond : « Tu mis la fleur de ta science/ A m'appeler « Monstre hideux »Un peu plus de reconnaissance/ T'eût convenu peut-être mieux. », ou encore « Quel sang dans tes veines circule/Pour t'écrier avec mépris,/ Que je suis un mât ridicule/Sur le navire de Paris./ Un mât? J'accepte l'épithète,/ Mais un mât fier, audacieux,/ Qui saura, portant haut la tête, / Parler de progrès jusqu'aux cieux. » (La tour Eiffel à François Coppée, le jour de ses 300 mètres, in Le Franc journal). Au contraire des exemples précédents, Vicente Huidobro, Blaise Cendrars et Louis Aragon lui rendent hommage (respectivement dans Nord-Sud, n°6-7, 1917, La tour en 1910 in Dix-neuf poèmes élastiques, 1913 et La tour parle in La tour Eiffel de Robert Delaunay).
Au théâtre, la tour Eiffel a fait l’objet des pièces Une visite à l'exposition de 1889, vaudeville en 3 actes et en 10 tableaux (Henri Rousseau) et Les mariés de la tour Eiffel (Jean Cocteau, 1921).
Le monument du Champ-de-Mars a également été traité sous des formes particulières : journal (Jules de Goncourt et Edmond de Goncourt, Journal, tome VIII, 6 mai et 2 juillet 1889), récit de voyage (Guy de Maupassant, La vie errante, 1890), où l’écrivain dit son dégoût de la tour Eiffel, étude sémiologique (Roland Barthes, La Tour Eiffel, 1964), mais aussi préface de livres, discours à une conférence, article dans une revue etc.
Cinéma-Télévision :
Dès que l'ingénierie cinématographique commença à se développer, la tour Eiffel fut filmée par les cinéastes les plus illustres, mais dans un premier temps, uniquemment sous la forme du documentaire (Panorama pendant l'ascension de la Tour Eiffel, Louis Lumière, 1897, Images de l'exposition 1900, Georges Méliès, 1900).
La première fiction ayant la tour Eiffel comme décor principal est un moyen métrage français, Paris qui dort (René Clair, 1923). Dans ce court film (35 minutes), un scientifique plonge Paris dans le sommeil. Une poignée d'hommes et de femmes, qui se réfugient dans les hauteurs de la tour Eiffel, échappent au sort réservé aux autres habitants de la capitale.
En 1930, avec La fin du monde, Abel Gance réalise le premier long métrage (1h 45min) et pousse les recherches pour mettre en valeur l'esthétisme des structures de la tour.
Dans les années 1940, l'imagerie véhiculée par la tour Eiffel commence à s'intégrer dans des films américains. Ainsi, Ninotchka, un des plus grands succès du réalisateur d'origine allemande émigra aux États-Unis Ernst Lubitsch, utilise l'image de la tour Eiffel d'une manière symbolique.
En 1949, Burgess Meredith réalise L'homme de la Tour Eiffel (The man on the Eiffel Tower), la première adaptation au cinéma d'un roman de Georges Simenon. Charles Laughton qui incarne le commissaire Maigret, doit résoudre un meurtre commis à la tour Eiffel, ce qui le pousse à revenir plusieurs fois sur les lieux à la recherche d'indices.
Le 4 juin 1966, est diffusé le premier téléfilm important ayant un rapport avec la tour Eiffel, La Rose de fer, 39e épisode de la première série (1958-1973) des Cinq Dernières Minutes.
A partir des années 1980, la tour Eiffel apparaîtra dans plusieurs grands films américains. En 1985, Dangereusement vôtre (A View to a Kill), le quatorzième James Bond produit au cinéma par EON Productions et le dernier des sept films tourné par Roger Moore dans ce rôle, met en scène la tour Eiffel dans un film d'action grand public (budget de 30 000 000 de $, 42.9 millions d'entrées dans le monde et 152 400 000 de $ de recette au total pour l'exploitation au cinéma.
Puis le cinéma américain sera de plus en plus friand d'apparitions de la tour, notamment pour son effet pratique et symbolique. Elle permet, en effet, de signifier en un seul plan ou une seule séquence, même courte, que l'action se situe en France, ou à Paris. Ainsi, dès 1953, Byron Haskin la montre détruite dans son adaptation de La Guerre des mondes.
Ce genre d'images (la tour Eiffel détruite) sera par la suite souvent utilisée dans des films américains pour signifier un danger planétaire immédiat et grave, comme en 1996 dans Independence Day et Mars Attacks! ou encore Armageddon en 1998.
Patchwork d'affiches de cinéma ayant des scènes en rapport avec la tour Eiffel | |||||||
Fichier:Tour Eiffel affiches cinema.JPG | |||||||
Affiches de haut en bas et de gauche à droite : | |||||||
Un indien dans la ville -version anglophone- (Hervé Palud, 1994), Les Razmoket à Paris, le film (Rugrats in Paris: The Movie - Rugrats II, Stig Bergqvist, Paul Demeyer, 2000), Le Loup-Garou de Paris (An American Werewolf in Paris, Anthony Waller, 1997), Condorman (Charles Jarrott, 1981), Dangereusement vôtre (A View to a Kill, John Glen, 1985), L'homme de la Tour Eiffel (The Man on the Eiffel Tower, Burgess Meredith, 1949), Zazie dans le métro (Louis Malle, 1960), Les Aristochats (The Aristocats, Wolfgang Reitherman, 1970), Les Uns et les Autres (Claude Lelouch, 1981) et Un monde sans pitié (Éric Rochant, 1989). |
Autres formes artistiques :
En plus d'un siècle d'existe, l'image du célèbre monument parisien a été utilisée maintes fois, sous de très nombreuses formes (monnaies, billet de banque, timbres, logotypes etc), mais citons à titre d'exemple les domaines suivants :
Jeux vidéos :
Dans le jeu de stratégie en temps réel Command and Conquer (1995), la tour Eiffel est un des objectifs de mission possible du GDI (en français, Groupement de Défense Internationale ou en version originale Global Defense Initiative). Cinq ans plus tard, elle apparaît de nouveau dans Command and Conquer : Alerte rouge 2 (2000) Dans le jeu pour Playstation Twisted Metal 2 (1996), la tour Eiffel apparaît dans un des 11 niveaux (le niveau « Monumental Disaster » qui se passe à Paris). La tour apparaît aussi de manière plus ou moins importante dans Onimusha 3: Demon Siege (2004), Evil Genius (2005) et dernièrement dans Blazing Angels: Squadrons of WWII (2006).
Bandes dessinées :
Une des bande dessinnée la plus connue pour son utilisation de la tour Eiffel, est peut-être Adèle Blanc-Sec, T2 : Le démon de la Tour Eiffel de Jacques Tardi (Éditions Casterman, 48 pages, 1976. (ISBN 2-203-30502-9) [1]).
La tour Eiffel apparaît sur la couverture d'un album de Blake et Mortimer dessiné par Edgar P. Jacobs, S.O.S. Météores (tome 8), sans toutefois jouer le moindre rôle dans l'histoire (cartonné , 63 pages couleurs, 1 x 24 x 31 cm, (ISBN 2-87097-015-3). [2].
Sans être à proprement parler une bande dessinée, André Juillard a réalisé 36 vues de la tour Eiffel, a la manière d'Hokusai aves ses Trente-Six Vues du mont Fuji (estampes, 1831) et Henri Rivière avec ses 36 vues de la tour Eiffel (littographies, 1902) (Edition Christian Desbois, 80 pages couleurs, 30 x 24 cm, novembre 2002, (ISBN 2910150186) [3]).
Les illuminations de la tour
[modifier | modifier le code]Depuis ses débuts, la tour Eiffel a toujours su mettre en valeur sa structure particulière par des jeux de lumière, que ce sont par le biais des feux d’artifice, du gaz, de l’électricité, des néons ou encore du sodium à haute pression.
Ainsi, dès 1888, avant même son achèvement, des feux d’artifices étaient tirés depuis le deuxième étage, et encore maintenant, il est le lieu de rendez-vous des parisiens tous les 14 juillet.
En 1889, et dans un premier temps, les éclairages de la tour se font au gaz mais dès 1900, dans le cadre de l’Exposition universelle qui se tient à Paris, ils se font à l’électricité.
En 1925, André Citroën fait installer une énorme publicité lumineuse pour sa marque, s’étendant en hauteur. Les illuminations figurent le nom Citroën avec un lettrage stylisé version Art déco.
En 1937, pour l’Exposition Internationale des Arts Appliqués, André Granet conçoit un nouvel éclairage mettant en valeur la structure en dentelle de la tour les fontaines lumineuses s’harmonisent avec celles des jardins du Trocadéro.
En 1985, la SNTE (Société nouvelle d'exploitation de la Tour Eiffel), le nouvel exploitant depuis le 1er janvier 1980, fait installer un éclairage jaune orangé placé à l'intérieur des structures de la tour, composé d’un dispositif de 352 projecteurs au sodium.
Puis la tour s’est symboliquement équipée à la manière d’un phare, à la manière d’un repère universel. Deux faisceaux lumineux balayent le ciel parisien jusqu’à une distance de 80 kilomètres. Ce "phare" est composé de quatre projecteurs motorisés de type "marine" munis de lampes au xénon de 6000 W d’une longévité de 1200 heures environ, pilotés par micro-ordinateur et synchronisés pour former un double faisceau en croix pivotant à 360°.
Pour le passage de l’an 2000, la tour Eiffel a été, en plus de son éclairage habituel, équipée de 20 000 flashes. Ces 20 000 ampoules à baïonnettes crépitaient tous les jours pendant 10 minutes à midi, et de la tombée de la nuit à 1 heure du matin, en plus de l’éclairage doré habituel, elles s’illuminaient pendant 5 minutes à chaque nouveau passage d’heure. Enfin, à 1 heure du matin, pour clore le spectacle, les ampoules brillaient pendant 10 minutes, mais cette fois-ci seules, c’est à dire sans l’éclairage habituel de la tour.
Dispositif des 20 000 flashes pour le passage à l’an 2000 : | |||||||||||||
→ 20 alpinistes pendant 3 mois toutes les nuits, pour installer le dispositif . | |||||||||||||
→ 20 000 ampoules à baïonnettes, pesant en tout 8 tonnes. | |||||||||||||
→ 800 guirlandes électriques de 25 kilos chacune en moyenne, pour une longueur de 18 km en tout. | |||||||||||||
→ 60 000 colliers souples pour fixer les câbles, 20 000 attaches, 3 kilomètres de cornières. | |||||||||||||
→ 230 armoires électriques et 30 kilomètres de câbles d'alimentation. | |||||||||||||
→ 400 Kw de puissance (autant que l'illumination). |
En juin 2003, la tour Eiffel remet en place le dispositif scintillant de l’an 2000, mais avec une nouvelle technologie. De la tombée de la nuit à 1 heure du matin l’hiver ou 2 heures du matin l’été, au passage de chaque heure, vient se superposer à l’éclairage habituel qu’arbore la tour depuis 1986. Composé de 20 000 flashes, le scintillement a lieu pendant 10 minutes et pour finir, soit à 1 heure du matin l’hiver et 2 heures du matin l’été, il se fait seul, l’éclairage doré étant éteint.
Dispositif des 20 000 flashes mis en place en juin 2003 : | |||||||||||||
→ Un dispositif conçu pour durer 10 ans. | |||||||||||||
→ 25 alpinistes pendant 5 mois. | |||||||||||||
→ 20 000 lampes à éclats (5000 par face) fixées à la main une par une. | |||||||||||||
→ 40 kilomètres de guirlandes lumineuses et câbles d’alimentation. | |||||||||||||
→ 40 000 attaches et 80 000 pièces métalliques diverses, soit 60 tonnes de serrureries et pièces métalliques. | |||||||||||||
→ 230 armoires et coffrets d’alimentation sont nécessaires. | |||||||||||||
→ 10 000 m2 de filets de sécurité. | |||||||||||||
→ Une puissance de120 kilowatts. | |||||||||||||
→ Budget total de 4,55 millions d’euros HT. |
Le 24 janvier 2004, un dispositif exceptionnel est mis en place pour célébrer le nouvel an chinois à Paris, qui en réalité, avait officiellement lieu cette année-là le 22 janvier au niveau mondial. Mis en place avec le partenariat d’EDF (intervenant via le Groupe Citelum), ce système fut lancé le samedi 24 janvier 2004 à la suite d’un défilé organisé sur le Champs-Élysées célébrant le nouvel an chinois à Paris. Il fut inauguré par Jean-Jacques Aillagon, le ministre français de la Culture et de la Communication, par Sun Jiazheng, son homologue, ministre chinois de la Culture et des maires de Paris, Bertrand Delanoë et Pékin, Wang Qishan.
Dispositif de l’éclairage du nouvel an chinois du 24 au 29 janvier 2004 : | |||||||||||||
→ Un dispositif exceptionnel conçu pour durer 5 jours, réalisé par le Groupe Citelum sur commande d’EDF et pour le compte de la société exploitante de la tour Eiffel. | |||||||||||||
→ 280 projecteurs, répartis au sol pour 88 d’entres eux et sur l’ouvrage lui-même pour les 192 restants, d’une puissance total d’environ 1500 kw. | |||||||||||||
→ Pour le montage qui a eu lieu du 12 au 24 janvier 2004 inclus, intervention de 30 techniciens, dont la moitié travaillait de jour et l’autre moitié de nuit. |
Les illuminations de la tour Eiffel à travers le temps | |||
|
Exploits sportifs
[modifier | modifier le code]Quelques premières d'exploits sportifs ayant pour cadre la tour Eiffel | |||||||
De gauche à droite : 1) Le dirigeable numéro 6 d'Alberto Santos-Dumont (1901). 2) Forestier, vainqueur du «championnat de l'escalier» (1905). 3) Franz Reichelt (1912). 4) Saut en parachute avec vue sur le Trocadéro. | |||||||
Saut dans le vide : | |||||||
Le 4 février 1912 à 8h30, Franz Reichelt, artisan tailleur d'origine autrichienne, saute dans le vide avec un «parachute» de son invention et s'écrase au sol. | |||||||
Le 25 juin 1987 Le Néo-Zélandais A.J. Hackett réalise un saut à l'élastique (non autorisé) depuis la 2e étage de la tour Eiffel. | |||||||
Montée/descente des marches : | |||||||
Le 9 septembre 1891 : Un boulanger Landais, Sylvain Doinon, monte sur des échasses les marches qui mènent au premier étage. | |||||||
Le 26 novembre 1905 : Le quotidien Le Sport organise le «championnat de l'escalier» regroupant 227 concurrents. Le vainqueur atteint le deuxième étage en 3 minutes 12 secondes. | |||||||
En 1921 : Première descente en rappel. | |||||||
Le 2 juin 1923, Pierre Labric dévale en vélo les marches depuis le premier étage de la tour Eiffel. | |||||||
Aviation : | |||||||
Le 19 octobre 1901 : Alberto Santos-Dumont approche la tour Eiffel avec son dirigeable numéro 6. | |||||||
Le 18 octobre 1909, à 17 heures : Le Comte de Lambert survole la Tour Eiffel aux commandes d'un Wright. | |||||||
Équilibre acrobatique : | |||||||
Le 6 juin 1952 : la trapéziste Rose Gold effectue une démonstration sans filet à 118 mètres au-dessus du sol. | |||||||
En août 1989 : L'équilibriste Philippe Petit rallie l'esplanade du Trocadéro depuis le deuxième étage de la tour Eiffel sur un fil d'une longueur de 760 mètres. | |||||||
Le 31 décembre 1996 : Le grimpeur urbain français Alain Robert monte à mains nues et sans protection la tour Eiffel. Parti de la base à 23h15, il escalade la face Ouest par moins dix degrés et atteint le sommet vers minuit. |
Le tableau ci-dessus résume brièvement les principales premières d’exploits sportifs en rapport avec la tour Eiffel. Toutefois, certaines précisions méritent d’être apportées.
En avril 1900, Henry Deutsch de la Meurthe offre un prix de 100 000 francs (environ 320 000 €) à la première machine volante capable de parcourir le trajet aller-retour de Saint-Cloud à la tour Eiffel en moins de 30 minutes, ceci avant octobre 1904. Le 19 octobre 1901, Alberto Santos-Dumont réalise l'exploit en 30 minutes 42 s, avec son ballon dirigeable n°6 et gagne le prix qu'il partagera avec ses collaborateurs.
Le 4 février 1912, Franz Reichelt, homme d’origine autrichienne et tailleur de son état, décide de sauter du premier étage de la tour Eiffel, muni d’une voilure de son invention. Son saut fut filmé et le document de quelques dizaines de secondes existe toujours. Dans ce document, l’homme commence par tourner sur lui-même, face à la caméra, fier de montrer son « parachute », qui n’est qu’en fait, une sorte de pardessus amélioré. Ensuite, on le voit sur le rebord du premier étage, pris de longues hésitations avant le saut. Il saute. La chute est très rapide. Il s’écrase et bien vite, la foule des curieux amassés au pied de la tour Eiffel, observent son corps et le trou qu’il a laissé dans le sol du Champ-de-Mars. L’autopsie a montré que Reichelt était mort d’une crise cardiaque, avant même d’avoir touché le sol.
Par son acte, cet homme-oiseau fut le précurseur d’une longue série de personnes réalisant des sauts depuis la tour. Certaines ont réussi, d’autres y ont laissé leur vie.
C’est que, si la tour Eiffel n’avait connu qu’un seul mort durant sa construction, les statistiques furent différentes après. Ainsi, il y aurait eu au total, 366 morts depuis les débuts de la tour Eiffel, tous motifs confondus : défis sportifs ratés, accidents, suicides etc (Source : Quid 2006, page 130c). Depuis plusieurs décennies, la société exploitant le monument a mis en place un système de filets de sécurité empêchant les accidents et dissuadant les aventuriers. Malgré cela, certains arrivent encore à passer outre et braver le danger. Par exemple, il en fut ainsi le 16 mai 2005, lorsqu’un norvégien de 31 ans, accompagné de deux amis, tous adeptes du base jump, s'est tué vers 22 heures en voulant sauter en parachute du deuxième étage de la tour Eiffel. Malgré les protections, il avait réussi à s'élancer de la tour mais s'était encastré peu après sur les structures du premier étage, mourant sur le coup.
Victor Lustig : « l'homme qui vendit la tour Eiffel »
[modifier | modifier le code]Un des exploits les plus marquants, bien que sans valeur sportive, reste sans doute celui de l'escroc Victor Lustig, qui réussit en 1925 à vendre la tour Eiffel en pièces détachées à un ferrailleur. Lustig, aidé de Dan Collins, surnommé « Dapper Dan », un acolyte rencontré à New York, avait lu comme tout le monde dans la presse la possibilité évoquée de démolir la tour Eiffel. Il en profita pour faire de faux documents du ministère des Postes et Télégraphes, organisme reponsable de la tour, séléctionna les cinq plus importantes compagnies récupératrices de métaux ferreux qu'il convoqua à l'hôtel de Crillon, place de la Concorde, à Paris, soit disant pour effectuer la transaction en toute discrétion. Seuls étaient censés être dans la confidence le Président de la République, le Ministre, le sous-ministre (incarné par Victor Lustig) et son chef de cabinet (incarné par Dapper Dan, son complice). Il leur annonça : « Messieurs, le gouvernement devra démolir la Tour Eiffel ! Et vous êtes ici pour soumissionner ! », les conduit à la tour Eiffel en limousine qu'il leur fit visiter, puis séléctionna le ferrailleur le plus crédule, en lui annonçant qu'il avait gagné le marché. Celui-ci accepta de faire un gros chèque, représentant soit-disant la moitié de la moitié de la soumission, augmentée en plus d'un pot-de-vin !
Après avoir encaissé le chèque, les deux escrocs s'enfuirent pour l'Autriche. Quelques temps plus tard, ils revenèrent à Paris pour retenter leur chance avec de nouveaux ferrailleurs, mais la police fut sur le coup et les deux compères s'échappèrent en bateau à New York.
Cet exploit fut repris dans le livre L'homme qui vendit la tour Eiffel (The Man Who Sold the Eiffel Tower) de James F. Johnson et Floyd Miller. Édition Doubleday, 1961 pour la version originale et Calmann-levy, 1963 pour la traduction française. De plus, Claude Chabrol en a fait un court-métrage en 1964 (Les plus belles escroqueries du Monde).
Sources
[modifier | modifier le code]- Pour l'approche générale de l'histoire de la tour Eiffel :
- La Tour Eiffel. Publiée par SEP-Trésors IDF (Le Parisien et les Éditions Fabbri). Septembre 2005.
- www.tour-eiffel.fr (le journal de la tour Eiffel).
Modèle:Journal de la tour Eiffel
- Pour les documents officiels (convention du 8 janvier 1887, délibération du Conseil de paris du 13 décembre 2005) :
- http://cnum.cnam.fr/DET/8XAE349.10.html
- http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=5498&document_type_id=5&document_id=9780&portlet_id=11859
- Pour la partie sur la tour vue par les artistes :
- Voir les parties « Sources » des articles Représentation de la tour Eiffel dans l'art (ici) et Témoignages écrits sur la tour Eiffel (ici).
- Pour la partie sur les exploits sportifs :
- La Tour Eiffel. Publiée par SEP-Trésors IDF (Le Parisien et les Éditions Fabbri). Septembre 2005.
- Pour la partie sur les illuminations de la tour :
- Pour la partie sur Victor Lustig :