Déréalisation
Spécialité | Psychologie |
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CIM-10 | F48.1 |
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CIM-9 | 300.6 |
La déréalisation (DR est parfois employé) est un état de conscience ou une altération de la perception ou de l'expérience de la réalité qui apparaît comme dissocié ou extérieur à soi. Suivant les cas, les notions d'existence ou de réalité, habituellement ancrées dans la personnalité, peuvent être remis en question. La déréalisation est en quelque sorte l'expérimentation concrète d'un doute métaphysique. Elle n'est pas une maladie à proprement parler. Autrement, il peut s'agir d'un symptôme dissociatif qui peut être vécu lors de périodes de stress intense et prolongé. Certaines pratiques de « méditation » peuvent également provoquer une déréalisation.
La déréalisation est aussi un symptôme retrouvé dans différentes affections psychiatriques plus ou moins sérieuses :
- du syndrome de Kleine-Levin[1] ;
- de l'épilepsie temporale.
- de la consommation de cannabis (voir trouble schizo-affectif)[2]
- de la dépression
La déréalisation est également susceptible de constituer l'une des conséquences à plus ou moins long terme d'une borréliose de Lyme non détectée voire insuffisamment traitée ou prise en charge tardivement[3],[4].
Description
[modifier | modifier le code]Une patiente victime de déréalisation témoigne ainsi : « Je suis là et pas là. Je suis avec vous, mais ailleurs. C’est comme s’il y avait un voile, une sorte de brume entre le monde et moi. […][5] ».
La déréalisation est caractérisée par un sentiment de détachement de l'environnement[6]. Le monde extérieur semble irréel ou déformé (sons qui semblent être plus forts ou moins forts qu'ils ne le sont, perception altérée des objets ou des couleurs, perte de notion du temps[7]). Les personnes atteintes peuvent se sentir comme dans un rêve ou dans un brouillard.
La déréalisation implique également des doutes quant à la réalité physique. Or, contrairement aux troubles psychotiques, les personnes atteintes sont conscientes que leurs expériences de détachement ne sont pas réelles, mais une œuvre de leur ressenti[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Santosh Ramdurg, « Kleine-Levin syndrome: Etiology, diagnosis, and treatment », Annals of Indian Academy of Neurology, vol. 13, no 4, , p. 241 (ISSN 0972-2327, DOI 10.4103/0972-2327.74185, lire en ligne, consulté le )
- Lisa Blecha et Amine Benyamina, « Cannabis et troubles psychotiques », L'information psychiatrique, vol. 85, no 7, , p. 641–645 (ISSN 0020-0204, DOI 10.1684/ipe.2009.0520, lire en ligne, consulté le )
- « Lyme disease: a neuropsychiatric illness », American Journal of Psychiatry, vol. 151, , p. 1571–1583 (ISSN 0002-953X, DOI 10.1176/ajp.151.11.1571, lire en ligne, consulté le )
- B. A. Fallon et J. A. Nields, « Lyme disease: a neuropsychiatric illness », The American Journal of Psychiatry, vol. 151, , p. 1571–1583 (ISSN 0002-953X, PMID 7943444, DOI 10.1176/ajp.151.11.1571, lire en ligne, consulté le ).
- Marc Hayat, « Il faudrait la "médiquer" un peu », Revue française de psychanalyse, vol. 66, no 2, , p. 529 (ISSN 0035-2942, e-ISSN 2105-2964, DOI 10.3917/rfp.662.0529).
- « Trouble de dépersonnalisation/déréalisation - Troubles mentaux », sur Manuels MSD pour le grand public (consulté le )
- Doctissimo, « Déréalisation : les symptômes de ce trouble », sur Doctissimo (consulté le )
Vidéo
[modifier | modifier le code]- Vidéo sur la déréalisation : https://www.dailymotion.com/video/x8efk8_depersonnalisation-derealisation_news