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Mukam William Exam

Cette étude analyse l'inclusion financière au Cameroun à partir des microdonnées du Global Findex 2021, en mesurant l'accès aux services financiers formels et en identifiant les facteurs sociodémographiques influents. Les résultats révèlent que les hommes, les personnes instruites et les urbains sont plus inclus financièrement, tandis que de nombreux obstacles persistent, notamment pour les populations rurales. L'étude conclut sur la nécessité de politiques d'inclusion ciblées et d'une utilisation plus active des services financiers pour favoriser le développement économique et social.

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William Mukam
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Cette étude analyse l'inclusion financière au Cameroun à partir des microdonnées du Global Findex 2021, en mesurant l'accès aux services financiers formels et en identifiant les facteurs sociodémographiques influents. Les résultats révèlent que les hommes, les personnes instruites et les urbains sont plus inclus financièrement, tandis que de nombreux obstacles persistent, notamment pour les populations rurales. L'étude conclut sur la nécessité de politiques d'inclusion ciblées et d'une utilisation plus active des services financiers pour favoriser le développement économique et social.

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PROJET DE LOGICIEL R

Thème

INCLUSION FINANCIERE ET USAGE DU DIGITAL


AU CAMEROUN: UNE ANALYSE A PARTIR DES
MICRODONNEES DU GLOBAL FINDEX 2021

Rédigé par :
▪ MUKAM TATSINKE William, ISEL2

Sous la supervision de :
M. DONGMEZO Brice, Enseignant à l’ISSEA

JUIN 2025
Traitements Statistiques avec R

Table des matières


Resumé .......................................................................................................................... 4
Introduction .................................................................................................................... 5
Chapitre 1 : Présentation générale et méthodologie de l’étude .......................................... 6
1. Définitions des concepts .......................................................................................... 6
2. Méthodologie de l’étude et présentation de la base de données ................................. 6
2.1 Méthodologie de l’étude ...................................................................................... 6
2.2 Présentation de la base de données .................................................................... 7
2.3 Choix et présentation des variables à étudier ....................................................... 7
3. Techniques d’analyse et logiciels statistiques utilisés ................................................ 9
Chapitre 2 : Profils des individus de la base ...................................................................... 9
1. Répartition selon le sexe ........................................................................................... 9
2. Distribution de l’âge ............................................................................................... 10
3. Niveau d’éducation des répondants ........................................................................ 12
4. Répartition urbain vs rural ....................................................................................... 13
5. Quintile de revenu .................................................................................................. 13
6. Statut d’emploi ...................................................................................................... 14
7. Possession d’un compte bancaire ou mobile money................................................ 15
Chapitre 3 : Analyse de l’accès au financement .............................................................. 15
1. Taux de possession d’un compte (compte bancaire ou mobile money) ..................... 16
2. Profils des personnes bancarisées vs non bancarisées ............................................ 17
3. Accès au compte bancaire selon le niveau d’éducation ........................................... 18
4. Lien entre zone de résidence et possession d’un compte bancaire ........................... 19
5. Possession d’un compte bancaire en fonction du quintile du revenu ........................ 19
6. le croisement entre la possession d’un compte (account) et le statut d’emploi ......... 20
7. Motifs de non-possession de compte ...................................................................... 21
Chapitre 4: Limites et Recommandations ....................................................................... 23
1. Limites................................................................................................................... 23
2. Recommandations ................................................................................................. 24
Conclusion ................................................................................................................... 25

2
Traitements Statistiques avec R

Figure 1 Répartition selon le sexe ................................................................................... 10


Figure 2 Distribution de l'âge des personnes enquêtées .................................................. 11
Figure 3 Niveau d'éducation des répondants .................................................................. 12
Figure 4 Répartition géographique des enquêtés ............................................................. 13
Figure 5 Répartition selon le statut d'emploi ................................................................... 14
Figure 6 Possession d'un compte ................................................................................... 15
Figure 7 Taux de possession d'un compte ....................................................................... 16
Figure 8 Accès à un compte bancaire selon le niveau d'éducation ................................... 18
Figure 9 Répartition des types de comptes selon le lieu de résidence .............................. 19
Figure 10 Possession d'un compte selon le niveau de revenu .......................................... 20
Figure 11 Possession d'un compte selon le statut d'emploi ............................................. 21
Figure 12 Motifs de non-possession de compte .............................................................. 22

Table 1Type de compte financier .................................................................................... 17


Table 2 Croisement sexe et possession d'un compte ...................................................... 17

3
Traitements Statistiques avec R

Resumé
Cette étude s’intéresse à l’analyse de l’inclusion financière au Cameroun à partir des
microdonnées issues de la base Global Findex 2021 publiée par la Banque mondiale.
L’objectif principal est de mesurer l’accès aux services financiers formels (comptes
bancaires, mobile money, services numériques) et d’identifier les facteurs
sociodémographiques qui influencent cet accès.
Grâce à une méthodologie fondée sur l’analyse descriptive univariée et bivariée, nous
avons mis en évidence les profils les plus et les moins inclus financièrement. Les résultats
montrent que les hommes, les personnes instruites, les urbains, les actifs et les
ménages appartenant aux quintiles de revenu les plus élevés ont un taux de
bancarisation significativement plus élevé.
En revanche, de nombreuses personnes restent exclues du système financier,
principalement en raison du manque de ressources, de l’absence de documents
administratifs, du coût élevé des services ou de la distance géographique aux institutions.
Ces obstacles sont particulièrement prononcés en milieu rural.
Par ailleurs, les personnes bancarisées utilisent peu leurs comptes au-delà des opérations
élémentaires (dépôt, retrait), ce qui souligne une inclusion financière partielle. Le
recours aux services de mobile money reste sous-exploité comme alternative ou
complément.
L’étude conclut sur la nécessité de promouvoir des politiques d’inclusion ciblées, en
particulier à destination des populations vulnérables, et d’encourager une utilisation plus
active des services financiers pour qu’ils deviennent de véritables outils de développement
économique et social.

4
Traitements Statistiques avec R

Introduction
L’inclusion financière est aujourd’hui reconnue comme un levier essentiel de
développement économique et social, en particulier dans les pays en développement. Elle
se définit comme la capacité pour les individus et les entreprises d’accéder à des services
financiers utiles et abordables, tels que les comptes bancaires, les crédits, les assurances
ou encore les moyens de paiement. Favoriser l’inclusion financière permet non seulement
de renforcer la résilience économique des ménages, mais également d’encourager
l’épargne, l’investissement et, in fine, la croissance.
Au Cameroun, malgré les progrès observés ces dernières années, une part importante de
la population reste encore exclue des services financiers formels. Plusieurs facteurs
peuvent expliquer cette situation : barrières géographiques, faibles niveaux d’instruction
financière, inégalités de revenus, ou encore manque de confiance envers les institutions.
Cependant, l’essor du numérique, notamment à travers le mobile Banking et les services
de mobile money, offre aujourd’hui de nouvelles perspectives pour élargir l’accès à ces
services, en particulier pour les populations rurales ou marginalisées.
Dans ce contexte, ce travail se propose d’analyser le niveau d’inclusion financière au
Cameroun et les disparités qui l’accompagnent, à partir des micros données de l’enquête
Global Findex 2021, réalisée par la Banque mondiale. Cette base de données constitue
l’un des outils les plus complets à l’échelle internationale pour étudier les comportements
financiers des populations adultes.
L’objectif principal de cette étude est de dresser un état des lieux de l’accès aux services
financiers au Cameroun, de mettre en évidence les inégalités selon certaines
caractéristiques socio-économiques (genre, âge, éducation, revenu, lieu de résidence) et
d’évaluer le rôle des technologies numériques dans l’amélioration de cette inclusion. Pour
ce faire, une méthodologie statistique rigoureuse sera mobilisée à travers l’analyse
descriptive, les tests d’association, la modélisation, ainsi que la visualisation des résultats
à l’aide du logiciel R.

5
Traitements Statistiques avec R

Chapitre 1 : Présentation générale et méthodologie de


l’étude
Le présent chapitre est consacré à la définition de quelques concepts-clés. Ensuite, il
s’agira de présenter la méthodologie de l’étude et la base de données, enfin une brève
présentation des variables que nous utiliserons au cours de l’étude sera faite.

1. Définitions des concepts


• Finance formelle : Elle désigne l’ensemble des transactions financières qui se
déroulent dans le cadre du système financier réglementé et supervisé par les
autorités monétaires. Elle implique les institutions financières tels que les banques,
les coopératives de crédit, les compagnies d’assurance et les fonds de placement.

• Finance informelle : Elle désigne l’ensemble des transactions financières qui se


déroulent en dehors du système financier formel réglementé et supervisé par les
autorités monétaires. Elle implique des individus, des groupes ou des institutions
qui fournissent des services financiers tels que les prêts, les épargnes et les
transferts de fonds, mais qui ne sont pas sous la surveillance d’organismes de
réglementation officiels.

• Inclusion financière : capacité d’un individu à accéder à des produits et services


financiers formels.

• Services financiers numériques : services financiers accessibles via téléphone


portable ou Internet (paiements, transfert d’argent, consultation de compte, etc.).

• Comptes financiers : comptes ouverts auprès d’une banque ou d’une institution


financière reconnue.

• Mobile money : services financiers accessibles via téléphone mobile, en dehors du


réseau bancaire classique.

2. Méthodologie de l’étude et présentation de la base de données


2.1 Méthodologie de l’étude
Dans le cadre de notre étude sur l’inclusion financière au Cameroun à partir des
données du Global Findex 2021, nous adoptons une approche fondée sur l’analyse
statistique descriptive, combinant à la fois des méthodes univariées et bivariées. L’analyse
univariée nous permettra, dans un premier temps, de décrire les caractéristiques
générales de la population étudiée, notamment en ce qui concerne l’accès aux services
financiers, les profils sociodémographiques des individus, ainsi que l’utilisation des
différents canaux de paiement (comptes bancaires, mobile money, cartes, etc.).

6
Traitements Statistiques avec R

L’analyse bivariée, quant à elle, visera à identifier les relations significatives entre les
variables pertinentes — par exemple, entre le niveau d’éducation et la possession d’un
compte, entre le sexe ou le milieu de résidence et l’utilisation des services financiers
numériques. Cette approche nous permettra de dégager les déterminants clés de
l’inclusion financière et d’évaluer les écarts d’accès ou d’utilisation selon les groupes
sociodémographiques. Enfin, un soin particulier sera accordé à la clarté de la présentation
des résultats, afin de faciliter leur compréhension par tout lecteur non spécialiste.

2.2 Présentation de la base de données


L’étude repose sur les données issues de la base Global Findex 2021, publiée par la
Banque mondiale. Cette enquête internationale, conduite tous les trois ans depuis 2011,
collecte des informations représentatives au niveau national auprès de la population
adulte (âgée de 15 ans et plus), dans plus de 120 pays. Pour le Cameroun, les données
proviennent d’une enquête réalisée en face-à-face auprès d’un échantillon national
représentatif, avec un ensemble riche de variables portant sur les pratiques financières
individuelles.
La base contient des informations détaillées sur l’accès aux comptes (bancaires ou
mobile money), l’usage des moyens de paiement numériques, l’épargne, le recours au
crédit, les transferts d’argent, et les sources de financement d’urgence. En tout, plus de
100 variables sont disponibles. Dans le cadre de notre projet, nous avons retenu un sous-
ensemble pertinent d’environ 15 à 20 variables, permettant d’appréhender la diversité des
comportements financiers selon l’âge, le sexe, le revenu, la situation géographique
(urbain/rural), ou encore le niveau d’éducation.
Cette base constitue une source précieuse pour évaluer l’état de l’inclusion financière
au Cameroun, mais également pour mettre en évidence les inégalités d’accès aux services
financiers et les facteurs qui influencent leur adoption.

2.3 Choix et présentation des variables à étudier


Le choix des variables dans cette étude a été guidé par notre problématique centrale, à
savoir l’analyse des niveaux et des déterminants de l’inclusion financière au Cameroun. Il
s’agit d’identifier les facteurs sociodémographiques influençant l’accès et l’usage des
services financiers, en particulier les comptes bancaires, les services de mobile money, et
les moyens de paiement numériques.
Ainsi, nous avons retenu les variables les plus pertinentes et les plus directement liées
aux trois dimensions clés de l’inclusion financière :

• Accès aux services financiers

• Utilisation des services financiers

• Déterminants sociodémographiques de l’inclusion

7
Traitements Statistiques avec R

Les variables sélectionnées se répartissent en deux grandes catégories :


a. Variables sociodémographiques
Ces variables nous permettent de décrire les caractéristiques individuelles des
répondants et d’analyser leur influence sur l’inclusion financière :

• female : Sexe de la personne interrogée (homme/femme)

• age : Âge de la personne interrogée

• educ : Niveau d’éducation

• inc_q : Quintile de revenu au sein de l’économie (du plus pauvre au plus riche)

• urbanicity_f2f : Zone de résidence (urbaine ou rurale)

• emp_in : Statut d’emploi (actif ou inactif)


b. Variables liées à l’inclusion financière
Ces variables mesurent directement l’accès aux services financiers formels ou
informels, ainsi que leur utilisation effective :

• account : Possède un compte (formel ou mobile money)

• account_fin : Possède un compte dans une institution financière

• account_mob : Possède un compte mobile money

• fin16 : Possède une carte de débit

• fin19 : A utilisé un téléphone ou Internet pour accéder à un compte

• fin21 : Possède une carte de crédit

• fin25 : A effectué un dépôt d’argent

• fin27 : A retiré de l’argent

• fin29 : Utilise le compte pour stocker de l’argent

• fin58 : A épargné pour la vieillesse

8
Traitements Statistiques avec R

• borrowed : A emprunté de l’argent durant l’année écoulée

• anydigpayment : A effectué un paiement numérique

• mobileowner : Possède un téléphone mobile

• internetaccess : A accès à Internet

L’objectif principal de notre étude est de croiser ces variables afin de dégager les profils
types des personnes incluses ou exclues financièrement. Ce choix raisonné de variables
permet d’assurer la cohérence analytique tout en maintenant la clarté des interprétations.
Les variables sélectionnées seront exploitées dans les analyses univariées et bivariées à
venir.

3. Techniques d’analyse et logiciels statistiques utilisés


Les traitements statistiques seront réalisés dans R.

Chapitre 2 : Profils des individus de la base


Dans ce chapitre, nous présentons les principales caractéristiques des individus
figurant dans notre base de données. L’objectif est de dresser un portrait global des
répondants en termes de genre, d’âge, de niveau d’éducation, de statut d’emploi, de lieu
de résidence et de revenu.

1. Répartition selon le sexe


La variable female indique si le répondant est une femme (1) ou un homme (2). La
distribution selon le sexe est présentée ci-dessous :

9
Traitements Statistiques avec R

Figure 1 Répartition selon le sexe

Source: Global Findex 2021


Le diagramme circulaire montre que les femmes représentent une légère majorité
des personnes enquêtées. Cette répartition sexuée sera importante à suivre dans les
analyses ultérieures, notamment pour évaluer d’éventuelles inégalités d’accès aux
services financiers entre hommes et femmes.

2. Distribution de l’âge
## - Âge moyen : 31.9 ans

## - Âge minimum : 15 ans

## - Âge maximum : 84 ans

## - Médiane : 29 ans

## - Écart-type : 13.3

10
Traitements Statistiques avec R

Figure 2 Distribution de l'âge des personnes enquêtées

Source: Global Findex 2021


L’âge moyen des enquêtés est de 31,9 ans, avec une médiane de 29 ans, ce qui
suggère une population plutôt jeune. Toutefois, la présence d’un écart important entre
l’âge maximum (84 ans) et la médiane indique l’existence de valeurs aberrantes élevées,
susceptibles de tirer la moyenne vers le haut. Le recours au boxplot permet de bien
visualiser cette asymétrie et la dispersion des âges.

11
Traitements Statistiques avec R

3. Niveau d’éducation des répondants


Figure 3 Niveau d'éducation des répondants

Source: Global Findex 2021


La majorité des enquêtés (60,4 %) ont complété le secondaire, suivis de 36,4 %
ayant atteint au plus le niveau primaire ou moins. Seuls 2,5 % ont accédé à l’enseignement
supérieur, ce qui témoigne d’un faible taux de formation tertiaire dans l’échantillon. Les
non-réponses (« ne sait pas » ou « refus ») sont marginales (<1 %), ce qui confirme une
bonne qualité de déclaration sur cette variable.

12
Traitements Statistiques avec R

4. Répartition urbain vs rural


Figure 4 Répartition géographique des enquêtés

Source: Global Findex 2021


54 % des répondants vivent en zone rurale contre 46 % en zone urbaine. Cette
légère surreprésentation du rural peut influencer l’accès aux services financiers,
généralement moins développés hors des centres urbains.

5. Quintile de revenu
## - 1 - 20% les plus pauvres : 16.4 %
## - 2 - Deuxième quintile : 17.1 %
## - 3 - Quintile moyen : 19.1 %
## - 4 - Quatrième quintile : 20.9 %
## - 5 - 20% les plus riches : 26.5 %

La répartition des enquêtés selon les quintiles de revenu montre une prédominance
du groupe le plus aisé : 26,5 % des individus appartiennent aux 20 % les plus riches. À
l’inverse, seulement 16,4 % se situent dans le quintile des 20 % les plus pauvres. Cette sur-
représentation des ménages aisés dans l’échantillon peut refléter une inégalité de revenus
ou une meilleure accessibilité de ces groupes à l’enquête. La distribution reste cependant
globalement équilibrée, avec des proportions croissantes des plus pauvres vers les plus
riches.

13
Traitements Statistiques avec R

6. Statut d’emploi
Figure 5 Répartition selon le statut d'emploi

Source: Global Findex 2021


La grande majorité des répondants (71,6 %) se déclarent actifs dans la force de
travail, tandis que 28,4 % sont inactifs. Cette forte proportion de personnes actives peut
favoriser l’accès aux services financiers formels, notamment pour la possession d’un
compte bancaire ou mobile money, le recours au crédit et l’épargne. À l’inverse, les
individus inactifs — souvent étudiants, retraités ou sans emploi — peuvent rencontrer
davantage de difficultés pour accéder aux produits financiers ou constituer une épargne
régulière. Cette variable jouera donc un rôle essentiel dans l’analyse des déterminants de
l’inclusion financière au Cameroun, notamment pour mesurer l’effet du statut
professionnel sur la possession de comptes et l’utilisation des services financiers
numériques.

14
Traitements Statistiques avec R

7. Possession d’un compte bancaire ou mobile money


Figure 6 Possession d'un compte

Source: Global Findex 2021


L’analyse révèle que 56,1 % des répondants possèdent un compte, qu’il soit auprès
d’une institution financière ou via un service de mobile money. En revanche, 43,9 %
déclarent ne pas en posséder. Ce taux de bancarisation modéré met en évidence les
progrès réalisés en matière d’inclusion financière au Cameroun, tout en soulignant
l’existence d’un écart encore important entre les populations bancarisées et non
bancarisées. Cette variable est capitale pour le reste de l’étude car elle constitue un
indicateur central de l’inclusion financière. Il sera intéressant d’étudier comment cette
possession varie selon le genre, l’âge, le niveau d’éducation, le revenu et le statut
d’emploi.

Chapitre 3 : Analyse de l’accès au financement


L’accès aux services financiers constitue un levier essentiel pour l’inclusion
économique et sociale. Ce chapitre explore les différentes dimensions de l’accès au
financement parmi les répondants, notamment la détention de comptes financiers, les
disparités selon le sexe et la localisation géographique, ainsi que les types de comptes
utilisés, tels que les comptes bancaires traditionnels et les services de mobile money. Ces

15
Traitements Statistiques avec R

analyses permettront de mieux comprendre les obstacles et opportunités liés à l’inclusion


financière dans le contexte étudié.

1. Taux de possession d’un compte (compte bancaire ou mobile money)


Figure 7 Taux de possession d'un compte

Source: Global Findex 2021


Au-delà de la simple possession d’un compte, il est important d’identifier le type de
compte détenu par les individus. En effet, l’inclusion financière peut passer par des canaux
très différents :

• Les institutions financières traditionnelles (banques, coopératives…), ou

• Les services de mobile money, qui connaissent une expansion rapide en Afrique
subsaharienne.

Cette section vise à déterminer la répartition entre ces deux formes d’accès, et à mesurer
le chevauchement éventuel (individus ayant les deux types de comptes).

16
Traitements Statistiques avec R

Table 1Type de compte financier

Compte bancaire Mobile money : Oui Mobile money : Non

Oui 18.2 9.8

Non 28.1 43.9

Source: Global Findex 2021

• Le mobile money est plus répandu chez les personnes sans compte bancaire
(28.1%) que chez celles qui en ont un (18.2%). Cela suggère que le mobile money
sert souvent d’alternative aux services bancaires traditionnels, notamment pour les
populations non bancarisées.

• 44% de la population n’a accès à aucun des deux services, ce qui indique une
exclusion financière significative.

• Seulement 9.8% des personnes ont un compte bancaire mais n’utilisent pas le
mobile money, ce qui pourrait signifier que le mobile money est complémentaire ou
en train de remplacer partiellement les comptes bancaires traditionnels.

2. Profils des personnes bancarisées vs non bancarisées

Table 2 Croisement sexe et possession d'un compte

Croisement : Sexe × Possession de compte

Sexe Possède un compte N'en possède pas

Femme 52.6 47.4

Homme 60.4 39.6

Source: Global Findex 2021


1. Écart entre les sexes
• 60,4% des hommes possèdent un compte, contre 52,6% des femmes → 7,8 points
d’écart en faveur des hommes.
Inversement, 47,4% des femmes n’ont pas de compte, contre 39,6% des hommes.

17
Traitements Statistiques avec R

2. Signification
• Les hommes sont plus bancarisés que les femmes dans cette population.

• Cela peut refléter:

-Des inégalités d’accès aux services financiers (freins socio-économiques,


culturels).

-Une autonomie financière moindre des femmes (moindre accès à l’emploi formel,
revenus inférieurs).

o Des biais dans l’offre bancaire (ex : produits moins adaptés aux femmes).

3. Accès au compte bancaire selon le niveau d’éducation


Figure 8 Accès à un compte bancaire selon le niveau d'éducation

Source: Global Findex 2021


-72% des personnes avec un niveau supérieur sont bancarisées, contre seulement 12.6%
de celles ayant un niveau primaire ou moins.
Cet écart de 60 points reflète une inégalité financière marquée, où les populations moins
éduquées sont largement exclues du système bancaire formel.
Pour améliorer l’inclusion financière, des mesures ciblant les obstacles socio-
économiques et éducatifs (alphabétisation, sensibilisation, services adaptés) sont
nécessaires, en particulier pour les groupes défavorisés.

18
Traitements Statistiques avec R

4. Lien entre zone de résidence et possession d’un compte bancaire

Figure 9 Répartition des types de comptes selon le lieu de résidence

Source: Global Findex 2021


Contrairement aux attentes, le taux de bancarisation est plus élevé en zone rurale
qu’en zone urbaine. Cela pourrait s’expliquer par des efforts ciblés des institutions
financières dans certaines zones rurales ou par l’utilisation combinée de services
bancaires et de mobile money.

5. Possession d’un compte bancaire en fonction du quintile du revenu

19
Traitements Statistiques avec R

Figure 10 Possession d'un compte selon le niveau de revenu

Source: Global Findex 2021


Le graphique montre clairement une progression du taux de bancarisation à mesure
que le niveau de revenu augmente. Les individus appartenant aux quintiles les plus
pauvres sont significativement moins bancarisés que ceux des quintiles supérieurs, en
particulier le cinquième quintile (les 20 % les plus riches), où l’accès aux comptes
financiers est nettement plus répandu.
Cette situation suggère que le revenu constitue un déterminant majeur de l’inclusion
financière : plus un individu a de ressources, plus il est susceptible d’utiliser les services
financiers formels. Cela peut s’expliquer par une plus grande stabilité financière, un
meilleur niveau d’information ou encore une meilleure proximité avec les institutions
financières.

6. le croisement entre la possession d’un compte (account) et le statut


d’emploi

20
Traitements Statistiques avec R

Figure 11 Possession d'un compte selon le statut d'emploi

Source: Global Findex 2021


Le graphique révèle un écart notable selon le statut d’emploi. Parmi les actifs,
environ 61.5% déclarent posséder un compte, contre seulement 42.6% chez les inactifs.
Cette différence souligne le fait que l’activité professionnelle favorise significativement
l’accès aux services financiers. Les personnes insérées sur le marché du travail ont plus de
chances de disposer de revenus réguliers, condition souvent exigée pour ouvrir un compte.
À l’inverse, les inactifs – qui incluent des étudiants, des retraités ou des personnes sans
emploi – restent globalement moins inclus financièrement, ce qui peut poser problème
pour leur autonomie économique.

7. Motifs de non-possession de compte

21
Traitements Statistiques avec R

Figure 12 Motifs de non-possession de compte

Source: Global Findex 2021


L’analyse des motifs avancés par les personnes non bancarisées met en lumière
des obstacles principalement économiques et structurels.
Le facteur le plus cité est le manque d’argent (79,3 %), suggérant que de nombreux
individus estiment ne pas avoir les moyens suffisants pour ouvrir ou entretenir un compte
bancaire.
Viennent ensuite l’absence de documents requis (38 %), le coût jugé trop élevé (32,8 %)
et la distance des institutions financières (28 %), ce qui reflète une accessibilité
physique et administrative limitée.
Les raisons plus subjectives comme le manque de confiance dans les institutions (21 %)
ou l’idée de ne pas avoir besoin de services financiers (16,6 %) restent présentes mais
secondaires.
Enfin, des freins culturels ou sociaux comme les raisons religieuses (9,3 %) ou le fait
qu’un membre de la famille ait déjà un compte (8,7 %) concernent une minorité de la
population.
Cette hiérarchie des motifs souligne la nécessité pour les décideurs publics et les acteurs
bancaires de réduire les barrières économiques et administratives, mais aussi de
renforcer la sensibilisation à l’utilité des services financiers.
22
Traitements Statistiques avec R

Conclusion:

L’analyse menée dans ce chapitre a permis de dresser un portrait détaillé de l’accès


aux services financiers formels au Cameroun, à travers l’étude de plusieurs dimensions
sociodémographiques et comportementales.
Il ressort que la possession d’un compte bancaire ou mobile reste encore limitée dans
certaines couches de la population. Le taux de bancarisation est plus élevé chez les
hommes, les habitants des zones urbaines, les personnes éduquées, ainsi que dans les
quintiles de revenu les plus élevés. Le statut d’emploi joue également un rôle : les actifs
sont davantage bancarisés que les inactifs.
L’analyse des freins à la bancarisation montre que le principal obstacle reste le manque
de ressources financières, cité par près de 8 personnes sur 10 parmi les non-bancarisés.
D’autres contraintes, comme l’absence de documents, les coûts élevés, ou la distance
aux institutions, contribuent également à l’exclusion financière.
Chez les personnes bancarisées, l’usage des comptes reste relativement fonctionnel :
dépôts et retraits sont fréquents, mais peu utilisent leur compte pour stocker de l’argent ou
réaliser des opérations régulières. Cela suggère une inclusion partielle, centrée sur les
transactions de base.
Enfin, la distinction entre comptes bancaires traditionnels et services de mobile money
révèle une complémentarité intéressante, même si leur usage est encore peu combiné par
les individus.

Chapitre 4: Limites et Recommandations


1. Limites
Cette étude présente plusieurs limites qui méritent d’être soulignées afin de bien situer la
portée des résultats obtenus. Tout d’abord, l’analyse repose exclusivement sur des
données quantitatives issues du Global Findex 2021.
1. Absence de données qualitatives
L’étude repose uniquement sur des données quantitatives issues du Global Findex
2021. Or, les données qualitatives, comme les préférences personnelles ou les
perceptions subjectives des individus, manquent. Ces éléments sont pourtant
essentiels pour comprendre les motivations profondes derrière l’utilisation (ou non)
des services financiers.

2. Données déclaratives et biais de réponse


Les informations collectées sont basées sur les déclarations des répondants. Cela
peut entraîner des biais, par exemple une surévaluation ou une sous-évaluation de
l’usage des services financiers, liée à des erreurs de mémoire, à la volonté de
donner une bonne image ou à une mauvaise compréhension des questions.
23
Traitements Statistiques avec R

3. Analyse descriptive uniquement


L’étude utilise des méthodes descriptives sans recourir à des modèles statistiques
avancés. Cette approche limite la capacité à identifier des causes ou facteurs
explicatifs précis de l’inclusion financière, et ne permet pas de tester des
hypothèses ou d’établir des relations de causalité.

4. Variables manquantes ou non observables


Certaines variables importantes ne sont pas disponibles, telles que le revenu exact
des ménages ou une localisation géographique fine. Ces absences empêchent une
analyse détaillée des inégalités économiques ou des différences régionales,
réduisant la précision des conclusions.

2. Recommandations
À partir des constats réalisés, plusieurs recommandations peuvent être formulées pour
améliorer l’inclusion financière au Cameroun
1. Développer des services bancaires à bas coût
Réduire les frais liés à l’ouverture et à la gestion des comptes permettrait de rendre
les services financiers plus accessibles aux populations à faibles revenus,
favorisant ainsi leur inclusion.

2. Alléger les exigences documentaires


Simplifier les démarches et diminuer les pièces justificatives exigées pour ouvrir un
compte bancaire faciliterait l’accès, surtout pour les personnes vivant dans des
zones rurales ou sans documents d’identité officiels.

3. Renforcer les campagnes d’éducation financière


Mieux informer les populations, notamment rurales, sur les produits financiers,
leurs avantages et risques, est essentiel pour encourager une utilisation
responsable et accroître la confiance dans le système financier.

4. Promouvoir le mobile money auprès des non-bancarisés


Le téléphone mobile est un canal clé pour toucher les personnes exclues du
système bancaire traditionnel. Encourager et accompagner le développement des
services de mobile money peut améliorer considérablement l’inclusion financière.

5. Intégrer les services financiers numériques dans les programmes publics


Utiliser les plateformes numériques pour le versement des aides sociales ou des
salaires publics peut familiariser les populations aux services financiers
numériques, renforcer leur confiance et favoriser leur adoption.

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Traitements Statistiques avec R

Conclusion
À travers cette étude basée sur les microdonnées du Global Findex 2021, nous avons
exploré de manière approfondie le niveau d’inclusion financière au Cameroun, en mettant
l’accent sur les inégalités d’accès aux services bancaires et numériques selon le profil
sociodémographique des individus.
Nos analyses montrent que si une partie significative de la population possède aujourd’hui
un compte bancaire ou mobile money, de profondes disparités persistent. Les femmes,
les habitants des zones rurales, les personnes peu instruites, à faible revenu, ou en
dehors du marché du travail sont nettement moins bancarisés.
Les principaux obstacles identifiés sont d’ordre économique (notamment le manque
d’argent), mais aussi administratif, géographique et psychologique (manque de
confiance, faible perception de l’utilité). Quant aux usagers de services financiers, leurs
pratiques restent souvent limitées à des opérations de base, avec un usage peu intensif
ou stratégique des comptes.
Cette étude met ainsi en lumière le double défi de l’inclusion financière : accroître
l’accès d’une part, mais aussi encourager une utilisation active et bénéfique des
services proposés. Pour y parvenir, il est nécessaire d’adapter les politiques publiques, les
produits financiers et les actions de sensibilisation aux réalités spécifiques des
populations les plus exclues.
En définitive, améliorer l’inclusion financière au Cameroun ne peut se limiter à
ouvrir des comptes : il s’agit de créer les conditions d’un usage régulier,
pertinent et accessible des services financiers pour tous, en particulier les plus
vulnérables.

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