Quelles sont les
couleurs primaires et
comment les utiliser?
Les couleurs primaires permettent à elles seules de créer toutes les
teintes possibles et imaginables. Une couleur primaire est une couleur
brute qui ne peut s'obtenir par le mélange d'autres couleurs. Ainsi, une
couleur dite primaire (ou élémentaire) sert de base pour créer toutes les
autres couleurs. Deux couleurs primaires mélangées produisent une
couleur secondaire tandis que mélanger une couleur secondaire et une
couleur primaire permet d'obtenir une couleur tertiaire.
La théorie des couleurs est à la croisée des arts graphiques et des
sciences physiques. C’est parce que la matière qui nous entoure absorbe
certaines ondes de lumière et en reflète d’autres que notre oeil perçoit les
couleurs, et que notre cerveau les interprète.
Avec les deux articles détaillés sur le code et la symbolique des couleurs, (s’ouvre dans un
et les associations de couleurs
nouvel onglet ou une nouvelle fenêtre) , ce troisième opus revient aux
(s’ouvre dans un nouvel onglet ou une nouvelle fenêtre)
fondamentaux théoriques pour en apprendre un peu plus sur ces
fameuses couleurs élémentaires et clore notre trilogie en couleurs.
1. Qui a inventé les couleurs ?
La couleur, c'est la vie (dit-on)... mais comment a été inventée la couleur ?
Depuis l’Antiquité, philosophes et physiciens débattent au sujet de la
nature et l’origine de la couleur. Matière, fraction de la lumière,
perception... la notion de couleur passionne les esprits autant que
l’évolution des couleurs influence l’art pictural !
Par exemple, le bleu qui est la couleur préférée (et dominante) dans la
culture occidentale depuis le début du XXe siècle n'a pas toujours eu ce
statut privilégié... Ainsi, il n'existait pas de terme exact pour désigner le
bleu, ni dans la langue d'Homère, ni dans le latin et cette couleur était fort
peu usitée par les artistes d'alors. Le bleu n'a trouvé ses lettres de
noblesse qu'au Moyen Äge puis en devenant la couleur fétiche des Rois de
France.
Isaac Newton publie en 1672 le résultat de plusieurs de ses expériences
réalisées à l'aide d'un prisme qui révolutionnent la connaissance du
phénomène physique de la couleur. Il est ainsi le premier à comprendre
l'arc-en-ciel dans lequel il répertorie 7 couleurs...
Avant Newton, on pensait que la couleur était un mélange de lumière et
d'obscurité et il réussit à démontrer que la lumière seule était responsable
de la couleur. Par la suite apparaîtra le concept des trois couleurs
primaires, bleu, jaune et rouge ainsi que les thérorie des systèmes de
couleurs additifs et soustractifs.
2. Pourquoi 3 couleurs
primaires ?
Dans le langage courant, lorsque l’on parle des couleurs primaires, on
pense au rouge, au bleu, au jaune… Et parfois même au vert ! Or, ce n’est
pas parce que ces 4 teintes de base sont fréquemment utilisées qu’elles
correspondent réellement à celles que l'on nomme les couleurs primaires.
Comment s'y retrouver ?
Qu’est-ce qu’une couleur primaire ou
élémentaire ?
Une couleur primaire est une teinte qui ne peut pas être obtenue en
mélangeant d’autres couleurs, contrairement aux couleurs secondaires ou
tertiaires. C’est à partir des couleurs primaires que l’on peut reproduire
toutes les nuances colorimétriques possibles.
Il existe 2 méthodes distinctes pour définir le concept de couleurs
primaires :
celle utilisant les faisceaux lumineux
celle qui s'appuie sur le mélange de matières pigmentées.
Synthèse additive : modélisation RVB
(Rouge, Vert, Bleu)
Si l’on se réfère au procédé qui combine différentes lumières colorées, à
savoir les projecteurs de salles de spectacles ou, plus communément, les
écrans, les 3 couleurs primaires sont :
le rouge (#FF0000) ;
le vert (#008000) ;
le bleu (#0000FF).
L’addition de ces 3 lumières colorées produit la lumière blanche, tandis
que le noir est obtenu par une absence totale de lumière.
On parle de synthèse additive puisque l’on part du noir par défaut, auquel
on ajoute des lumières teintées jusqu’à obtenir la nuance désirée.
Si vous travaillez sur des supports numériques, écrans d'ordinateur,
télévision ou smartphone, il est essentiel de paramétrer vos couleurs en
RVB pour un rendu qualitatif.
Synthèse soustractive : modélisation CMJ
(Cyan, Magenta, Jaune)
Dans le domaine de la photographie argentique ou de l’impression
couleur, on utilise de la matière pigmentée opaque et non de la lumière. Si
l'on conserve comme base le rouge, le vert et le bleu, l'absence de lumière
ne permet pas d'obtenir des teintes assez claires et différenciées : on tend
très vite vers le marron ou le noir.
C'est pourquoi les 3 couleurs primaires qui permettent d’obtenir toutes les
autres teintes sont différentes pour le print. On utilise :
le bleu cyan (#00FFFF) ;
le rouge magenta (#FF00FF) ;
le jaune (#FFFF00).
En peinture, nul besoin d’investir dans une palette de couleurs
incroyablement fournie : si vous possédez ces 3 couleurs de base, vous pourrez
créer n’importe quelle nuance !
Pourquoi CMJN pour impression ?
Dans le cas de l’impression, vous avez certainement remarqué que les
cartouches d'encre sont au nombre de 4 : Cyan, Magenta, Jaune et Noir
(#000000).
Pourquoi ajouter le noir, qui n’est pas une couleur primaire, et qui pourrait
être obtenu par le mélange des 3 couleurs élémentaires ? Tout
simplement par souci d’économie : la cartouche noire permet d’imprimer
les documents en niveau de gris en étant moins gourmande sur le nombre
de pigments prélevé dans les autres cartouches.
3. Quelles sont les couleurs
secondaires et tertiaires ?
Les 3 couleurs secondaires résultent du mélange de 2 couleurs
élémentaires dans des proportions égales. On obtient :
orange (#FFA500) : par mélange magenta et jaune
vert (#008000) : à partir de jaune et de cyan
violet (#EE82EE) : avec du cyan et du magenta.
Les 6 couleurs tertiaires proviennent quant à elles d’un mélange entre une
couleur secondaire et une couleur primaire :
orange
carmin
vert clair
vert émeraude
bleu outremer
pourpre.
4. Quelles sont les couleurs
pures ?
Une couleur pure est une couleur saturée correspondant à une teinte du
cercle chromatique sans addition de blanc, noir, gris ou de tout autre
couleur. Cette couleur chromatique a la plus grande saturation parmi les
couleurs de la même teinte et figure sur la circonférence d’un cercle
chromatique.
Le cercle chromatique est une représentation schématique ordonnée
(s’ouvre dans un nouvel onglet ou une nouvelle fenêtre)
des couleurs, théorisée par Newton au 17ème siècle. Il comprend :
les 3 couleurs primaires (rouge, jaune, bleu) ;
les 3 couleurs secondaires (vert, orange, violet) ;
les 6 couleurs tertiaires.
Sur le cercle chromatique, on distingue d’un côté les couleurs dites
chaudes (jaune, orange, rouge, etc.) qui évoquent souvent la joie et l'été.
Et, de l’autre, les couleurs froides (teintes vertes, bleues et violettes), plus
austères mais apaisantes.
Ces 12 couleurs sont des couleurs dites pures ou franches : chacune étant
la teinte la plus saturée d’une couleur donnée. Elles sont obtenues sans
ajout de blanc, de noir ou de gris.
5. C'est quoi une couleur
neutre ?
On parle de couleur neutre pour mentionner les teintes qui ne figurent pas
sur le cercle chromatique, à savoir le noir, le blanc (#FFFFFF) et le gris
(#808080).
Teintes et variations de couleurs : à quoi
servent les couleurs neutres ?
Parfois exclues des couleurs par les puristes, elles ont pourtant
des propriétés essentielles en design graphique :
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l’ajout de blanc éclaircit une teinte ;
le noir, au contraire l'assombrit ;
et le gris ternit la couleur.
Ces 3 couleurs neutres, si elles sont ajoutées à d’autres teintes,
permettent d’obtenir des variations de couleurs infinies.
En design graphique, elles sont souvent utilisées pour mettre en avant
d’autres couleurs grâce au contraste qu’elles induisent. Cela permet de
mettre en avant certains détails à accentuer.
6. Qu’est ce que la saturation
des couleurs ?
On définit la gamme chromatique selon 3 paramètres permettant de
définir et de qualifier la couleur : la teinte, la saturation et la luminosité. La
teinte indique la nature de la couleur, rouge, jaune, vert, etc. et lui assigne
sa place dans le spectre. La saturation désigne son intensité (vive ou
terne), et la luminosité indique si la couleur est claire ou foncée.
En colorimétrie, la saturation est l’intensité de la coloration d’une couleur.
Si la luminosité est importante, la teinte gagne en vivacité. Au contraire,
en divisant les valeurs de lumière, on obtient une nuance moins
dynamique, plus pâle ou terne. Par exemple, le marron, absent du cercle
chromatique, n’est en réalité rien d’autre qu’un orange désaturé.
7. Quelle couleur n'est pas une
couleur ?
Pourquoi le blanc et le noir ne sont pas des
couleurs ?
Comme nous l’avons vu précédemment, on distingue d'une part les
couleurs d’un point de vue scientifique, et d'autre part, celles utilisées par
les artistes et les graphistes designers.
Si l’on adopte le point de vue des sciences physiques, le blanc et le noir ne
sont pas à proprement parler des couleurs, mais témoignent d’une
présence ou d’une absence de lumière.
Le blanc est la somme de toutes les longueurs d’ondes de la lumière, donc
la somme de toutes les couleurs. Le noir, quant à lui, est l’interprétation
visuelle d’une absence de lumière : un objet de notre environnement est
vu noir s’il ne reflète ou n’émet aucune lumière.
Ne dit-on pas que la nuit tous les chats sont les gris ? C’est tout
simplement parce que l’absence de réflexion lumineuse pousse notre cerveau à
interpréter notre environnement en teintes de gris.
CHAPITRE 1
Comprendre les couleurs
Poser des couleurs réalistes sur le papier (ou sur la tablette graphique)
peut sembler difficile, seulement accessible aux plus grands artistes.
Pourtant, avec un peu d’observation et de connaissance, on peut déjà très
bien s’en sortir. Encore faut-il savoir comment fonctionnent les couleurs,
comment les mélanger et comment obtenir une palette intéressante pour
notre illustration finale…
Une palette colorée plus réaliste et intéressante
Je me souviens de ma toute première colorisation numérique. Je croyais
sincèrement que Photoshop m’aiderait à utiliser de superbes teintes, et je
compris vite que l’outil numérique ne facilitait en rien le processus du choix
de la palette de couleurs. Ma première peinture digitale fut donc un échec
complet.
Moi qui croyais que l’ordinateur allait jouer en ma faveur, ce fut tout à fait
l’effet inverse: l’outil numérique ajoute de la complexité à l’utilisation
des couleurs! Trop de choix tue le choix! Quand on ne réfléchit pas assez
sur les couleurs, on se retrouve très vite dans le cercle vicieux: “l’herbe est
verte, le ciel est bleu, le soleil est jaune”.
Je peux vous garantir que même certains professionnels ne savent pas
comment utiliser la roue chromatique comme il se doit; entre vous et moi,
ce n’est pas très sorcier, encore faut-il se poser cinq minutes, pour réfléchir
sur la théorie des couleurs et l’utiliser dans la pratique.
CHAPITRE 2
Caractéristiques d’une couleur
Première chose à comprendre: Toute couleur est relative à une
autre. Une couleur prise à part n’a aucune signification dans la vie réelle.
Pour représenter une scène visuelle, il nous faut au minimum deux
couleurs.
Quand vous observez et analysez une couleur, il est important de prendre
son temps et de la comparer aux couleurs des alentours.
Poser des couleurs réalistes sur le papier (ou sur la tablette graphique)
peut sembler difficile, seulement accessible aux plus grands artistes.
Pourtant, avec un peu d’observation et de connaissance, on peut déjà très
bien s’en sortir. Encore faut-il savoir comment fonctionnent les couleurs,
comment les mélanger et comment obtenir une palette intéressante pour
notre illustration finale…
Hum? C’est quoi cet aplat bleu?
La mer et le ciel?
Pas de doute!
Il existe trois caractéristiques relatives à une couleur:
La teinte
La teinte d’une couleur est en fait son emplacement sur le cercle
chromatique. On dit d’une couleur qu’elle est froide ou chaude, comparée
à une autre, selon sa position sur la roue. Tandis que les couleurs froides
parlent de fraîcheur, de calme et /ou d’apaisement, les couleurs chaudes
sont associées à la chaleur, au bien-être, au plaisir et à l’énergie positive.
Par exemple, le rouge est une couleur évoquant le courage, la passion,
l’amour, ou le danger. Un autre exemple: l’orange invite à la bonne humeur,
au mouvement, à la détente et au plaisir.
Le Orange intense est la plus chaude des couleurs.
Le Bleu intense est la plus froide des couleurs. En dehors de ces
couleurs, il ne faut jamais avoir un à priori sur la température d’une couleur,
car on trouve toujours plus chaud et toujours plus froid.
Il s’agit ici d’une roue chromatique numérique, légèrement différente de la roue
chromatique traditionnelle.
La valeur
Vous ne savez pas ce qu’est une valeur? Allez faire un tour sur cet article.
L’intensité
On dit d’une couleur qu’elle est plus intense qu’une autre lorsqu’elle
comporte plus de pigments de couleurs. Dans le langage geek, on appelle
ça la saturation. Pour rendre une image plus attrayante et moins “flashy”
ou “kitsch”, il est préférable de temporiser et de laisser se reposer l’œil, en
utilisant des gris colorés plutôt que des couleurs trop intenses.
Point Important !
Attention cela dit, car une couleur plus intense qu’une autre n’est pas
forcément plus intéressante. Une couleur devient intéressante au
contact d’une autre. C’est là que la théorie des couleurs prend tout son
sens!
Le jaune de droite est plus intense que le jaune de gauche
Les couleurs de ce paysage sont trop intenses et pas assez calibrées à mon
goût
Les couleurs utilisées ici sont plus calibrées et réalistes. Notez l’utilisation des
gris colorés. Les couleurs les plus intenses ont été utilisées pour la ligne
d’horizon, le ciel et le soleil, afin de guider le regard et aider la composition.
CHAPITRE 3
Comprendre comment analyser une
couleur
Les questions à se poser pour analyser une couleur et la comparer à une
autre sont dans l’ordre chronologique:
1. Cette couleur est-elle plus chaude ou plus froide que l’autre?
2. Cette couleur est-elle plus sombre ou plus lumineuse que l’autre?
3. Cette couleur est-elle plus saturée ou plus terne que l’autre?
Par exemple, je veux comparer les deux couleurs suivantes; le plus simple
est de les comparer sur un fond gris neutre, comme ceci:
Comparez ces deux couleurs en vous posant les bonnes questions.
Je peux dorénavant affirmer que:
1. La couleur A est plus chaude que la couleur B.
2. La couleur A est plus foncée que la couleur B. (j’ai plissé un peu les
yeux pour m’aider)
3. La couleur A est plus intense que la couleur B. (le gris du fond nous
aide à comparer l’intensité des deux)
CHAPITRE 4
Utilisation de la roue chromatique
La roue chromatique nous aide à visualiser toutes les couleurs
reproductibles sur papier ou sur ordinateur et à les associer entre elles afin
de constituer une palette de couleur. Commencer une illustration sans avoir
trouvé au préalable sa palette de couleur, c’est un peu comme se retrouver
en pleine mer avec un bateau sans voile: on ne sait pas trop où l’aventure
va se terminer…
Cliquez pour agrandir !
La roue chromatique nous permet de faire des recherches rapidement et d’
harmoniser les couleurs entre elles.
On appelle couleurs complémentaires, deux couleurs à l’opposé sur
cercle chromatique. Ces couleurs, mélangées en quantités égales, donnent
théoriquement du gris. C’est en variant subtilement les quantités de
pigments de deux couleurs complémentaires que les peintres obtiennent de
superbes gris colorés.
Bien sûr, avec les pigments naturels, il est extrêmement difficile, voire
impossible d’obtenir un gris pur. Qu’à cela ne tienne, aucun peintre n’a
vraiment besoin d’un gris pur, car, rappelez-vous: la perception que l’on a
des couleurs dépend des différentes associations que l’on a utilisées.
Les couleurs complémentaires
CHAPITRE 5
Comprendre comment mélanger les
couleurs
Si nous mélangeons deux couleurs ou trois couleurs (etc…), comment
pouvons-nous prévoir quelle couleur nous allons obtenir?
Mélange de deux couleurs
La couleur que nous allons obtenir sera à mi-chemin entre les deux si nous
les mélangeons en quantités égales, et se déplacera sur la double flèche
selon la variation des quantités:
Mélange de trois couleurs
Il en va de même pour les mélanges à trois couleurs. Encore une fois, le
schéma suivant représente des couleurs mélangées en quantités égales,
mais on aurait aussi bien pu faire varier les quantités.
Mélange de trois couleurs à quantités égales
Mélange de trois couleurs en quantités différentes
NB :
Les couleurs obtenues sur ces exemples ne sont pas tout à fait exactes,
car les valeurs de mes roues chromatiques ne sont pas tout à fait justes à
l’origine, mais je n’ai pas trouvé mieux pour mon article, j’espère que vous
aurez compris le principe en tous les cas.
En conclusion, la maîtrise des mélanges de couleurs et de la roue
chromatique est essentielle pour tout artiste, que ce soit en numérique ou
en traditionnel. Dans un prochain article, je vous montrerai comment créer
des palettes harmonieuses pour vos illustrations.
À vos crayons !